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Billet de blog 19 avril 2012

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La dette, forcément publique !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Jacques Depla, économiste français avait besoin de se distinguer un peu. D'après sa wikifiche, rien d'extraordinaire dans son parcours. Bon, il a tout de même été conseiller économique pour le compte de Moscou, celui de sarko. Semble, en plus d'être prof, être conseiller chez Bnp. Et chroniqueur pour ce formidable quotidien qu'est "les échos".

Alors hier, il a publié un chouette billet, intitulé "une solution à la crise : payer les salaires en dette".

Son billet, c'est un peu comme le fromage : c'est marqué dessus !

Si vous n'avez pas eu la chance d'aller voir le très bon spectacle de Didier Porte (trop loin trop cher, pas le temps j'ai des programmes électoraux à lire), et bien lisez donc le billet de jacquouille. Il est fort lui aussi !

Tout d'abord, il admet que les solutions actuellement adoptées risquent probablement de nous mener dans un mur. Mais, comme c'est un malin. Il a ZE soluce :

"dans les pays à retard de compétitivité, de payer partiellement les salaires et prestations sociales en dette et non en cash". Ah bin fallait oser la sortir. Y en a un qui ose. Faut lui reconnaître qu'il a le mérite d'être clair.

Les avantages, selon lui, de cette méthode :

1/ Politiquement, elle est plus acceptable : les gens reçoivent nominalement le même salaire. Economiquement, elle permet de baisser les salaires immédiatement, comme pour une dévaluation.

2/ Elle « renationalisera » la dette publique : celle-ci étant de plus en plus détenue par des nationaux (et électeurs), les dirigeants politiques auront beaucoup moins d'incitations à faire défaut sur leur dette souveraine. [...] Avec cette réforme, on a créé une grande base électorale favorable à la réduction crédible des déficits publics et au remboursement de la dette.

3/ Dans le secteur privé, cette réforme changera aussi les incitations. Actionnaires et salariés auront un intérêt commun à renforcer les fonds propres de leurs entreprises.

C'est-y pas formidable comme idée ça ?

En fait, à y regarder de près, c'est tout pourri. Tout pourri parce qu'il arrive, avec ces gros sabots, un peu plus vite à l'endroit où veulent nous mener sarko, hollande et consorts, mais de manière plus subtile, eux.

Par exemple, que vise l'évolution du système des retraites vers un système par capitalisation ? Officiellement, désendetter le pays. Dans la pratique, avec un système de retraites par capitalisation, on n'aurait pas sauvé les banques et autres assurances en leur injectant masse monnaie (de singe) : on aurait préservé les retraites des honnêtes travailleurs. Et si des risques ont étés pris, c'était seulement en vue d'améliorer le quotidien des dits retraîtés, en leur offrant plus de ressources. Dans le plan comm' pour vendre la rigueur ça aurait autrement de la gueule que celui qui a cours. Pas de pot, c'est pas le moment opportun pour la réforme, du moins si l'on souhaite la faire passer en douceur, comme étant favorable au client.

Le client est roi. Et le marchand c'est mère Thérésa !

Non parce qu'à force, ils me  feraient presque de la peine, les libéraux à essayer de justifier la planche à billet les liquidités réclamées à corps et à cris par les marchés. Ou lorsqu'ils expliquent que sisisi, la dette est publique. La main invisible l'a dit, c'est la seule fonction de l'Etat, que de couvrir les grosses dettes privées. Too big to fail. Bin wep. On peut retourner le truc comme on veut, la justification libérale peine à dépasser le stade explicatif du "parce que !".

Là, avec son idée à lui, le truc est vérouillé. Sauf que le bonhomme a raté quelques épisodes. Il n'a pas saisi que bon an mal an, c'est le genre de solution vers laquelle tendent les pays industrialisés. Sauf qu'ils essayent de le faire plus discrètement. Enfin...tout est relatif. Monti, Papademos...c'est très discret. Les retraites aussi.

Sinon, sur le même sujet, y a un chouette billet, de Cédric Mas sur le blog de Paul Jorion, intitulé "Comment rembourser une dette exorbittante ? Leçon d'hsitoire en forme d'avertissement." Trois options sont envisagées :

1/ faire défaut

2/ rembourser en monnaie de singe

3/ rembourser à n'importe quel prix.

Avec quelques illustrations de précédents illustrant les possibles. La guerre étant écartée a priori du fait de la dissuasion nucléaire, quant aux guerres civiles, leur versatilité et l'issue imprévisible font que  les responsables éviteront que ça dégénère à ce stade. Moi ça me semble un peu optimiste, mébon, pour le coup, c'est préférable de regarder le verre à moitié plein.

L'intérêt de cette grille de lecture c'est de mettre en avant le rôle du rapport de force. D'autant plus qu'en substance, nous sommes face à l’absence complète de règles préalables permettant d’arbitrer entre des intérêts irréconciliables, et donc de solutionner pacifiquement les rapports de force entre emprunteurs et prêteurs.

Il ressort de ce billet que les perspectives s'annoncent houleuses. Avec des issues...en gros c'est simple : soit on (et nos enfants, petits enfants, etc.) se mange le truc dans les dents, soit la finance le mange dans les dents. Le truc est si merdique, et si lourd qu'il peut pas se partager. On en revient encore à cette idée de rapport de force.

Il paraît qu'on vote dimanche. Bien bien bien.

Peser contre la finance, ça clive pas mal. Rapport de force... il reste un bulletin.

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