À côté de grandes œuvres collectives et polyphoniques, des historiennes et historiens font le choix risqué d’un opus magnum qu’ils/elles préparent pendant de longues années. Ce ne sont plus ces monumentales thèses d’État, mais des œuvres personnelles qui couronnent de longues décennies de recherche, où se reconnaissent une démarche, un style, une manière d’écrire l’histoire. À la fin de l’année 2016, Michelle Zancarini-Fournel proposa Les luttes et les rêves. Une histoire populaire de la France de 1685 à nos jours[1]. Deux ans plus tard, Gérard Noiriel livre à son tour Une histoire populaire de la France de la guerre de Cent Ans à nos jours. Même si le titre s’inspire de l’œuvre pionnière de l’historien américain Howard Zinn[2], le livre imposant de Noiriel, annoncé et attendu depuis plusieurs années, s’en démarque assez nettement dès l’introduction.
Les vertus de la socio-histoire
Revendiquant la démarche de la socio-histoire qu’il a contribué à fonder, l’historien entend demeurer à distance d’une histoire des dominés pour privilégier « l’analyse de la domination, entendue comme l’ensemble des relations de pouvoir qui lient les hommes entre eux. » (p. 9). De cette perspective matricielle découle toute une série de choix, et d’abord celui du terminus a quo. Noiriel choisit en effet de commencer sa fresque à la fin du Moyen-Âge quand l’État français se structure et qu’il rassemble sous sa férule un peuple français. De ce fait encore, la catégorie de populaire dans le livre ne correspond guère à des groupes ou à des segments sociaux mais plutôt aux populations que l’État, tout au long de son histoire, domine et soumet, contrôle, réprime ou émancipe. Par là, cette histoire populaire n’est pas une histoire des classes populaires, même si son auteur aborde largement ces groupes sociaux. Car le récit vise à « mettre en évidence la dialectique des interactions liant ceux d’en haut et ceux d’en bas » (p. 259). C’est aussi pourquoi, l’historien insiste par exemple, sur la domestication nobiliaire qui s’est opérée avec la construction de la monarchie absolue au XVIIe siècle alors même que les nobles ne relèvent guère du populaire au sens social.
En socio-historien, Noiriel se montre attentif au processus continuel de construction de l’État, à sa croissance et aux formes de contrôle qu’il est progressivement en mesure de déployer. Une telle histoire des dominations traque donc l’essor d’une bureaucratie en mesure de lever l’impôt, d’identifier les populations, d’instruire aussi ou d’offrir une protection sociale. La fresque que Noiriel peint est d’ailleurs plus attentive à souligner les procédures de contrôle ou de fichage qu’à restituer les épisodes de violence, même si l’appareil d’État sait réprimer, et parfois avec férocité – spécialement dans l’Empire colonial. C’est pourquoi, l’historien mobilise ses auteurs de prédilection, Norbert Elias et Michel Foucault surtout, Marx souvent, mais aussi Max Weber ou Pierre Bourdieu. Ce choix vise aussi à interdire toute identification entre un acteur du passé et un lecteur présent. Comme Noiriel le proclame dès la fin de l’introduction, il s’agit de « ne pas se laisser enfermer dans les logiques identitaires » (p. 12). Il conçoit en effet son « histoire populaire de la France » comme « un travail de déconstruction des identités collectives » (p. 146). Sans surprise, Noiriel récuse donc le discours sur « nos ancêtres les Gaulois » avec un paragraphe inaugural au titre malicieusement provocateur : « Nos ancêtres furent des migrants » (p. 16) ; mais il récuse tout autant le discours indigéniste et doloriste contemporain sur « nos ancêtres les esclaves » et s’efforce d’interdire toute revendication misérabiliste d’une histoire du malheur noir (et/ou immigré) et de la domination blanche.
Un livre de Gérard Noiriel
Au-delà du truisme, figure un trait essentiel du livre, lequel correspond largement à son auteur. Celui-ci est constamment présent dans son ouvrage, évoquant sa mère, brodeuse à domicile (p. 341), sa stupéfaction quand il découvrit Johnny Halliday à la télévision en 1960 (p. 648-649) puis sa perception des contestations de 1968 alors qu’il était en terminale, élève instituteur à Mirecourt dans les Vosges (p. 658). Cette présence avait déjà été revendiquée dans un texte courageux publié en 2003 : « Un désir de vérité » retraçait une enfance et un parcours[3], alors que la pratique de l’égo-histoire était encore fort peu répandue, a fortiori dans l’évocation de douleurs.
Au-delà de cette présence, deux thématiques nourrissent cette histoire populaire, correspondant à la place qu’elles occupent dans la trajectoire intellectuelle de Noiriel : ce sont d’abord l’immigration, et plus précisément, les politiques publiques de gestion des flux migratoires ainsi que les processus d’identification et de contrôle des populations étrangères. Ce premier fil rouge, présent dans les travaux de l’auteur depuis l’ouvrage pionnier Le Creuset français publié en 1988[4], se retrouve derechef dans ce récit. Noiriel s’attarde ainsi sur un projet de taxe sur les étrangers en 1697 – finalement avorté – dont il fait un moment clé dans « l’histoire de l’identification administrative des personnes » (p. 122). De même, il consacre une analyse fouillée à la « révolution identitaire » qui commence au début du XVIIIe siècle, avec le perfectionnement des identités de papier et la mise en place d’un savoir-faire pratique, policier notamment (p. 195 sq). Il reprend cette thématique centrale des années 1880-1900 avec le perfectionnement de toute une technologie de l’identification des personnes fondée sur des papiers et des fichiers, et dont témoigne par exemple la création du service de l’identité judiciaire (p. 489). Il souligne aussi tout au long de l’ouvrage combien des « étrangers » furent présents précocement sur le territoire national, avec quelques 5 000 hommes et femmes de couleur en métropole dès 1777 (p. 182), puis avec l’arrivée croissante de travailleurs étrangers à compter du XIXe siècle : il rappelle que les 70 000 Allemands dominent le Paris étranger à la fin du IInd Empire (p. 377). Dans ce cadre, l’historien du massacre d’Aigues-Mortes en 1893[5] est attentif aux violences xénophobes : il signale le caractère pionnier des « Vêpres marseillaises » en 1881 – des violences déchaînées faisant trois morts après que des Italiens auraient sifflé l’hymne national lors d’un défilé militaire – dans la construction d’un « problème de l’immigration » (p. 401 sq) et reprend les travaux de Laurent Dornel – dont il a dirigé la thèse – pour souligner la récurrence des violences contre les ouvriers étrangers jusqu’à la Première Guerre mondiale (p. 469).
L’autre fil rouge correspond au « premier Noiriel », historien des mondes ouvriers[7], et se traduit par une attention constante au travail et aux travailleurs. Il met ainsi judicieusement en regard le travail servile et le calendrier dans les plantations au XVIIe siècle : « Aux Antilles, la période où l’on cultivait la canne s’étendait de juillet à décembre. Les esclaves devaient préparer les sols, planter la canne, sarcler, etc. Ensuite commençait la période de la coupe (de janvier à juillet), et enfin venait le moment où la canne était transformée en mélasse. Il existait une forte division du travail entre ceux qui travaillaient dans le grand atelier, où étaient regroupés les esclaves les plus vigoureux, et ceux qui étaient affectés aux petits ateliers pour effectuer les tâches annexes (ramassage des herbes, transports, nettoyages, etc.), réservées aux femmes, aux vieillards et aux enfants. Ce sont également les femmes qui nourrissaient le moulin ; travail dangereux car les roues pouvaient écraser les doigts, voire les bras » (p. 161). Il reprend ensuite les analyses célèbres de Gérard Gayot sur les cabales des tondeurs de Sedan au milieu du XVIIIe siècle, développe l’ampleur de la proto-industrialisation au siècle suivant, etc. : le livre constitue assurément une contribution à l’histoire des mondes du travail.
Il y a, par ailleurs, des notations éparses récurrents sur le théâtre et ses usages (dès la Révolution, p. 276) ou l’éducation populaire. Il y a enfin un goût de la polémique et des coups de griffe, contre « les adeptes de l’histoire monarchique » (p. 35) quand il évoque le Moyen-Âge, contre « la nouvelle génération d’historiens [qui] a privilégié les aspects subjectifs de l’histoire : l’imaginaire, le sentiment d’appartenance, l’“angoisse eschatologique” (Denis Crouzet), etc. » (p. 60) à propos des guerres de religion, contre « l’histoire quantitative » qui a mal cerné le problème de la pluriactivité au XIXe siècle (p. 337), etc. Il n’y a pas de doute : cette Histoire populaire porte bien la marque de Gérard Noiriel.
Du populaire au politique
Ce livre, qui se revendique de la science, est saturé de politique. En effet, il ne cesse d’aborder le conflit inauguré sous la Révolution entre deux conceptions de la citoyenneté, qui sont aussi deux revendications antagoniques de légitimité : l’une qui se déploie au travers de la représentation nationale, se cale sur le calendrier électoral et fonctionne sur la délégation ; l’autre qui envisage une citoyenneté plus active, qui ose l’action directe et qui se manifeste dans des mouvements sociaux, voire des contestations révolutionnaires, impitoyablement réprimées en juin 1848 ou lors de la Commune de Paris. Surtout, Noiriel réinvestit le schème marxiste dans l’interprétation de l’histoire : ainsi, le chapitre deux intitulé « Dire sa souffrance au nom de Dieu », consacré aux guerres de religion, introduit une causalité et un – presque – déterminisme économique, assez étonnants puisque l’auteur considère que « les guerres dites “de religion” furent l’une des principales conséquences des transformations économiques et techniques de l’époque que l’on appelle la “Renaissance” » (p. 60). Dès lors, il considère que le vocabulaire religieux est le seul idiome que les masses peuvent mobiliser pour exprimer (mais aussi travestir, inévitablement) leurs souffrances réelles : « Si les guerres religieuses prirent une telle importance au XVIe siècle, c’est parce que les classes populaires n’avaient alors pas d’autre choix que d’affirmer : “j’ai mal à la foi” au lieu de dire “j’ai mal partout” » (p. 61). De même, il fait des luttes de classes une des composantes essentielles de l’histoire la plus contemporaine, quitte à souligner les diversions ou les falsifications que les dominants ou leurs porte-plumes tentent. À cet égard, Noiriel rappelle qu’au XIXe siècle l’essor de la presse et sa mise en avant des faits divers participent d’une fait-diversion (terme qu’il emprunte à Bourdieu, p. 389) qui vise à appâter le lecteur, en même temps qu’un nouveau sens du populaire s’invente « pour désigner les personnes, les causes, les œuvres, les récits capables de séduire le plus grand nombre » (p. 387). Populaire, Édouard Drumont, le publiciste antisémite, l’est quand il publie La France juive en 1886, ouvrage dans lequel figurent « les grandes recettes qui ont fait, depuis cette date, le succès des best-sellers dans le domaine des essais politiques. Drumont inventa la forme pacifique du terrorisme qui consiste à lancer des “bombes” dans l’espace public pour attirer le regard des journalistes en se distinguant ainsi de la masse des auteurs anonymes » (p. 462). L’analyse sonne juste et évoque les saillies xénophobes d’un plumitif à succès. Noiriel sait aussi jouer de la concordance des temps en citant un article de Jaurès dans La Petite République du 12 octobre 1899 : « Quand les patrons émettent la prétention de discuter directement et sans intermédiaire avec leurs ouvriers, ils savent bien que ceux-ci, étant donné leur dépendance immédiate, ne pourront se défendre aisément. Ils savent bien aussi qu’ainsi isolés ils succomberont aisément. Par le syndicat ouvrier, les travailleurs d’une usine sont rattachés à tous les travailleurs d’une même corporation et c’est cette action d’ensemble qui fait la force du mouvement ouvrier » (p. 473). Évidemment, le lecteur contemporain songe aux lois adoptées sous le dernier quinquennat socialiste et prolongées ensuite par le président Macron, contre lequel Noiriel dresse un réquisitoire. De fait, le livre entier est traversé par l’hypothèse que l’analyse des classes et des conflits de classes constitue un outil heuristique et un levier politique. C’est d’ailleurs pourquoi il achève son livre sur la « nécessité de replacer la question sociale au centre du débat public » (p. 749).
Du populaire dans l’histoire sociale
Cependant, l’ambitieux projet de Gérard Noiriel d’écrire une socio-histoire de la domination néglige trop une institution centrale, l’armée, et l’expérience militaire qui devient parfois une expérience radicale de la domination : celle de la guerre, quand des officiers supérieurs exposent les soldats à être tués. Certes, il souligne qu’au XVIIIe siècle la conscription est un puissant facteur de mobilité géographique et de brassage social pour les classes populaires, puisque ceux qui tiraient un mauvais numéro devaient faire un service militaire qui les éloignait de chez eux pendant trois ou quatre ans (p. 199). Mais il saute à pied-joints par-dessus le Consulat et l’Empire qui mobilisèrent des millions d’hommes, comme il néglige le rôle du service militaire et de la caserne dans la construction des citoyens ainsi que dans la construction des masculinités aux XIXe et XXe siècles[8]. Au-delà, si Noiriel prétend écrire une histoire des dispositifs de contrôle et de domination, il est clair alors que l’histoire du développement des bureaucraties d’État comme des bureaucraties d’entreprises est inachevée. De même, en regard du projet de l’auteur, on s’étonne que la question d’un habitus national – centrale chez Norbert Elias, notamment dans son dernier livre consacré aux Allemands[9] – ne soit pas davantage thématisée pour la France.
La lecture du livre suscite surtout deux questionnements massifs. Le premier pourrait être formulé en empruntant son titre à un texte célèbre de Gayatri Chakravorty Spivak : les subalternes peuvent-elles parler ?[10]. Car cette histoire populaire non seulement ne laisse guère la parole aux dominés mais surtout n’envisage pas leur point de vue ou leurs expériences. Ou plutôt, il ne le fait qu’à une seule occasion (p. 523), en reproduisant une lettre xénophobe d’un ouvrier lorrain dans les années 1930 ; s’il privilégie le point de vue surplombant de l’ingénieur Frédéric Le Play pionnier des enquêtes ou du médecin royaliste Jacques Valdour qui fit l’ouvrier dans le premier tiers du XXe siècle, il ne cite pas le vitrier parisien Ménétra au XVIIIe siècle, ignore l’immense presse ouvrière du premier XIXe comme les nombreuses autobiographies postérieures pour évoquer la condition ouvrière et ses évolutions. De fait, les sources contemporaines émanant des classes populaires abondent littéralement, mais l’auteur n’en tient guère compte. Ce faisant, Noiriel semble revenir sur les apports considérables que l’histoire par en bas (history from below), impulsée par Thompson[11] et toute l’historiographie britannique des années 1960, avait encouragée mais, plus fâcheux, il omet aussi la parole des femmes.
Il y a, me semble-t-il, une tension, voire une contradiction, à vouloir écrire une histoire de la domination qui ne tient pas compte du point de vue des dominé.e.s (et ici, l’écriture inclusive s’impose tout particulièrement) et plus encore à prétendre faire une histoire populaire. Car l’histoire de la domination est aussi celle de la manière dont elle est subie, vue, perçue et contestée. Il y a d’ailleurs quelque ironie à s’inspirer du titre du livre de Jacques Rancière, La nuit des prolétaires[12], dans le dernier chapitre, quand la démarche s’en écarte radicalement. De même, on remarque l’absence de référence aux travaux de l’anthropologue James Scott, notamment aux Arts de la résistance[13]. Sur ce point, l’ouvrage de Noiriel diffère de l’histoire populaire de Michelle Zancarini-Fournel, si soucieuse de restituer les paroles des dominé.e.s, y compris dans l’Empire colonial. Mais cette mise sous le boisseau de la prise de parole (ou de la prise d’écriture) populaire traduit un recouvrement partiel du protagonisme populaire lui-même, que Noiriel envisage surtout à travers ses organisations syndicales et politiques. Là encore, d’autres propositions plus audacieuses étaient possibles comme celle de Selina Todd qui, dans une histoire de la Grande-Bretagne parue il y a quelques années, choisit de suivre une protagoniste ordinaire[14].
Cette énonciation par en haut conduit aussi à négliger certains questionnements et certains développements féconds, notamment la prise en compte d’expériences ordinaires qui font la trame du quotidien : celles des logements et de l’habitat, des consommations et des pratiques, notamment des pratiques de sociabilité, et de leurs articulations selon les genres, les générations, les activités professionnelles et les classes sociales, ou encore selon les territoires. Certes, Noiriel y consacre des notations éparses ici ou là, mais son point de vue initial le conduit à dédaigner ces expériences, à la fois sociales, politiques voire culturelles, sur lesquelles toute une génération d’historiennes et d’historiens a écrit. On aurait mauvaise grâce à reprocher à Gérard Noiriel de ne pas avoir tout lu. Mais on regrette vivement qu’il ignore toute une génération de collègues dix-neuviémistes : François Jarrige, Mathilde Larrère, Emmanuel Fureix, Stéphanie Sauget, Quentin Deluermoz, Odile Roynette, Maurizio Gribaudi, Claire Fredj, Thomas Le Roux, Anaïs Albert, Arnaud-Dominique Houtte, Sylvain Venayre et j’en passe[15]. De même, on comprend mal pour quelle raison l’auteur continue à reprendre benoîtement l’expression de « Trente glorieuses » (p. 641, 647, 655, 697, etc.) que toute une historiographie s’attache à déconstruire depuis quelques années. Étrange encore la reprise sotto voce de toute une histoire mythologique d’obédience communiste, notamment dans l’évocation des années 1940, qui aboutit à plusieurs approximations.
Toutefois, ne faisons pas la fine bouche. L’ouvrage est un de ceux qui rend intelligible un processus séculaire particulièrement complexe et qui arme ses lecteurs pour comprendre et agir dans notre présent. Si L’Histoire populaire de Gérard Noiriel n’est pas la seule possible, elle est une invite, suggestive et salutaire, à susciter d’autres travaux d’histoire sociale des mondes populaires.
[1] Michelle Zancarini-Fournel, Les luttes et les rêves. Une histoire populaire de la France de 1685 à nos jours, Paris, La Découverte, coll. « Zones », 2016 ; compte rendu de Laurent Dartigues pour Lectures : https://journals.openedition.org/lectures/23332.
[2] Howard Zinn, Une histoire populaire des États-Unis. De 1492 à nos jours, Marseille, Agone, 2002.
[3] Gérard Noiriel, Penser avec, penser contre. Itinéraire d’un historien, Paris, Belin, 2003, p. 249-278.
[4] Gérard Noiriel, Le Creuset français, Paris, Seuil, 1988.
[5] Gérard Noiriel,, Le massacre des Italiens. Aigues-Mortes, 7 août 1893, Paris, Fayard, 2010.
[6] Laurent Dornel, La France hostile. Socio-histoire de la xénophobie (1870-1914), Paris, Hachette, 2004.
[7] Sa thèse dirigée par Madeleine Rebérioux fut publiée sous le titre, Longwy, immigrés et prolétaires 1880-1980, Paris, PUF, 1984, avant qu’il ne publiât deux ans plus tard une synthèse qui fit date : Les ouvriers dans la société française, XIXe-XXe siècle, Paris, Seuil, coll. « Points », 1986.
[8] Odile Roynette, Bons pour le service. La caserne à la fin du XIXe siècle, Paris, Belin, 2002.
[9] Norbert Elias, Les Allemands, Paris, Seuil, 2017.
[10] Gayatri Chakravorty Spivak, Les subalternes peuvent-elles parler ?, Paris, Éd. Amsterdam, 2006.
[11] Edward P. Thompson, La formation de la classe ouvrière anglaise, éd. or. 1963, Paris, Le Seuil, coll. « Points », 2012. Je renvoie à l’introduction de François Jarrige pour la mise au point historiographique.
[12] Jacques Rancière, La nuit des prolétaires. Archives du rêve ouvrier, Paris, Fayard, 1981.
[13] James C. Scott, La domination et les arts de la résistance. Fragments du discours subalterne, Paris, Ed. Amsterdam, 2008.
[14] Selina Todd, The People. The rise and fall of the working class, London, John Murray, 2015.
[15] Ainsi Maurizio Gribaudi, Paris ville ouvrière. Une histoire occultée 1789-1848, Paris, La Découverte, 2014 ; les thèses voisines de Arnaud-Dominique Houtte, Le Métier de gendarme au XIXe siècle, Rennes, PUR, 2010 et Quentin Deluermoz, Policiers dans la ville. La construction d’un ordre public à Paris (1854-1914), Paris, Publications de la Sorbonne, 2012. Pour un panorama historiographique récent, Emmanuel Fureix et François Jarrige, La modernité désenchantée. Relire l’histoire du XIXe siècle français, Paris, La Découverte, 2014.