Le remaniement gouvernemental d'octobre s'annonce délicat - Beaucoup d'hypothèses - De Fillon à Juppé, en passant par Raffarin ou Michèle Alliot-Marie, et même Bayrou, les nouveaux promus potentiels sont nombreux mais, hormis Bayrou, surprendraient peu -
Mais si la question se posait un peu différemment - Si le Premier Ministre, ce "collaborateur", importait peu - Si l'essentiel était pour une fois dans la composition de la nouvelle majorité, dans les forces nouvelles qui pourraient renverser la vapeur, remettre le train en marche et redonner au Président un espoir électoral pour 2012 -
Sarkozy a essayé dans un premier temps l'ouverture à gauche, avec l'insuccès que l'on sait - Des ralliements individuels ne font pas une coalition politique, les "traitres" restant dans l'inconscient collectif des gens peu recommandables -
Pour autant, personne n'envisage une autre ouverture possible: l'ouverture à droite - Un accord à l'italienne en quelque sorte - Car Sarkozy n'a plus le choix - Les sondages le donnent battu et même écrasé par de nombreux concurrents -
Dès lors, une question grave se pose : Est ce que l'épisode des Roms n'est pas là pour donner des gages à cette extrême droite et légitimer son entrée au gouvernement ? - Est ce que le maniement d'un racisme d'État, utilisant des boucs émissaires trop peu nombreux pour être dangereux mais suffisamment identifiés pour effrayer le "populo" n'est pas là pour permettre au Front National de se déclarer en phase avec la nouvelle politique sarkozyste et à ses leaders d'entrer sans vergogne au gouvernement? -
Perdu pour perdu, autant essayer une nouvelle redistribution des cartes -Sarkozy a du culot et souvent l'âme d'un joueur de poker - Il l'a montré dans le passé - De plus, il a encore quelques cartouches : les portefeuilles ministériels - Ce qui n'aurait pu être possible avec Jean Marie Le Pen l'est peut être avec Marine Le Pen - Ainsi, nous pourrions avoir Marine Le Pen à l'intérieur et peut être Bruno Gollnisch aux affaires étrangères - Avec Eric Besson comme Premier Ministre ? -
Impossible, impensable hypothèse ? - Voire - Mais le rôle d'un observateur est d'observer, et en disant ce qu'il croit possible, d'empêcher qu'un piège ne se referme sur la démocratie - Or un été de politiques et de propos néofascistes n'est sans doute pas un hasard - Et si Sarkozy est parfaitement amoral, c'est un maitre du contrepied - Un virage Berlusconien ne le rebuterait pas s'il existait le plus mince espoir de se refaire une santé électorale -
Une question néanmoins ; Marine Le Pen le suivrait elle dans cette voie ? - Difficile à dire même s'il semble qu'elle souhaite faire de son parti un parti de gouvernement et non de protestation -