La social démocratie est définitivement morte ?
Au lendemain d’une déroute historique du parti socialiste, cette antienne refait surface. La sociale démocratie dans sa forme française, allemande, scandinave ou même britannique a déjà été proclamée sans vie à plusieurs reprises au cours de sa longue histoire.
En 1918, après la fin de la guerre, et la création du Kominterm, nombreux furent ceux qui crurent que c’en était fini de la vielle maison. Las, 20 ans après, Blum triomphait et devenait premier ministre avec le soutien de l’internationale communiste.
En 1940, après le vote des pleins pouvoirs à Pétain par une partie des parlementaires socialistes, on cru aussi que la S.F.I.O. ne s’en remettrait pas. Elle devait pourtant se redresser pendant la guerre et la résistance et dominer pendant 15 ans les gouvernement de la IV° République.
Pendant la guerre d’Algérie, Guy Mollet, premier secrétaire de la SFIO, devenu président du Conseil lors des élections de 1956, promettait de faire la paix. Re-las ! Il fit la guerre et envoya le contingent pour la "gagner". Il aggrava encore son cas en votant pour la constitution de 1958. Et, en outre, la SFIO participa au gouvernement De Gaulle où Guy Mollet lui-même, fut, cela ne s'invente pas, ministre du statut des fonctionnaires.
La social démocratie était au plus mal, en particulier vis à vis de la jeunesse. Mais en 1965, Mitterrand, se présente à la première élection présidentielle au suffrage universel contre De Gaulle. Il réussi à mettre le candidat sortant en ballotage (ce qui était, à l’époque, considéré comme un exploit).
Plus tard, en 1969, lors de l’élection présidentielle qui fit suite à la démission de De Gaulle, Gaston Defferre n’obtint que 5,01 % des suffrages exprimés. Alain Krivine qui avait obtenu un peu plus de 1 % des voix, analysa la situation de la manière suivante : « l'élection a marqué une crise de la social-démocratie dont la S.F.I.O. ne se relèvera pas. » Deux ans plus tard, Mitterrand prenait le contrôle du parti socialiste et le ressuscita. Et finit 10 ans plus tard par être élu président de la république.
Alors avant d’enterrer ce parti il convient d’examiner de près la manière dans les luttes internes vont se dérouler dans les semaines qui viennent. La clarté, l’ardeur et la conviction de ceux qui vont s’opposer aux Vallsistes vont déterminer l’avenir immédiat du parti socialiste.