Le transport routier est, en Russie aussi, le nerf de la guerre économique. Sur 7,5 milliards de tonnes transportées chaque année, 5 le sont par la route 1,3 milliards par le train et 1 milliards par les oléo et gazoducs.
Le transport routier dispose de 6,2 millions de camions, (0,55 millions en France) dont plus de la moitié (3,8 millions) sont détenus par des entrepreneurs individuels. Plus de 60 % des camions ont plus de 10 ans d’âge.
Les effets de la récession qui dure depuis 2012 se font sentir sur le transport des marchandises. Il décline lui aussi. En 2015 le transport intérieur de marchandises s’est contracté de 6,3 %. Et, pourtant, les investissements ont été importants puisque depuis l’an 2000, la longueur du réseau routier a été étendue de plus de 83 %. Malgré tout le réseau est mal entretenu (les hivers sont rigoureux et long en Russie…) et plus de 5 millions de km de route ne sont pas goudronnées. Les routes dites fédérales (qui correspondent plus ou moins à ce que nous appelons encore les routes nationales) ne couvrent que 52 000 km. Le reste étant à la charge des entités fédérées (oblast, territoires et républiques).
Le métier est dur ; les camions sont vieux ; les routes sont mal entretenues, la police des routes, la ДРС, est réputée très corrompue et, en plus, le métier est très mal payé. Un routier gagnait en 2015 29 400 roubles soit 432 euros par mois selon Rosstat, A titre de comparaison les conducteurs de train recevaient 646 €, les mariniers 614 €, les pilotes d’avions 1354 € et les employés des gazoducs 1043 €.
Les camioneurs menacent de bloquer Moscou, si Poutine ne remet pas en cause la taxe dite platon (rien à voir avec la philosophie). Manifestations contre la corruption dans de nombreuses villes, plus grève des routiers. La Russie se réveille-t-elle ? Bon centiversaire 1917 !
