À première vue, cela donne des feuilles encore vertes, une croissance qui semble tenir, des indicateurs économiques polis, un discours lisse. Mais à l’intérieur, tout pourrit : les tissus de l’intérêt général se décomposent, les réseaux racinaires collectifs se délitent, le système s’épuise, les hôpitaux et les écoles partent en couille.
Nous avons remplacé des politiques traditionnels souvent corrompus (pas toujours) mais encore vaguement attachés à l’idée d’un intérêt général, par une bande de "marchands du temple", petits princes de l’entre-soi techno-financier. Leur unique horizon : l’accumulation de richesses pour eux-mêmes. Le bénéfice pour le peuple ? ... Une Smart Box avec une invitation à obéir produite par un fou de Dieu dégénéré et consanguin.
Comment en est-on arrivé là ?
Par une conjonction délétère : l’appauvrissement de la vie politique, privée de boussole idéologique et de grands récits, la domination culturelle de l’empire individualiste américain, l’acceptation molle d’un capitalisme triomphant, l’embourgeoisement d’une partie des Français, anesthésiés par l’absence de guerres ou de famines, et surtout, l’abandon total des franges populaires, celles qu’on prive non seulement d’égalité, mais même de perspectives.
Le résultat, c’est ce marasme : une société où on ne prend même plus la peine de maintenir l’illusion d’un projet collectif, où tout est façade et communication.
Face à cette jaunisse politique, quels “traitements” sont envisagés ?
La droite et l’extrême droite (Retailleau, Darmanin, Le Pen, Bardella) : leur solution, ce sont les néonicotinoïdes du champ politique. Des traitements chimiques radicaux, destructeurs de la biodiversité, qui simplifient à l’extrême (identité, autorité, exclusion) pour maintenir une monoculture intensive — celle d’une France figée, fermée, consanguine : Bruno le François de France...
Les traitements alternatifs portés par la gauche unie : eux défendent l’enrichissement génétique du champ social, la diversification, la socialforesterie politique. Redonner vie aux sols épuisés par la monoculture capitaliste, favoriser la biodiversité des idées, des territoires, des solidarités.
Le choix est donc clair :
Soit on persiste dans l’empoisonnement chimique économique et médiatique pour sauver les apparences à court terme, soit on soigne en profondeur en redonnant de la vie, de la diversité et du sens à notre espace collectif.
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