Et si la réalité que nous percevons n'était pas un décor figé, mais une création dynamique en constante impression ? Si le monde, tel que nous le vivons, n'était que le résultat d’un processus d’impression continue, dont nous serions à la fois les auteurs, les instruments et les témoins ? Imaginez que chaque être conscient fonctionne comme une imprimante 3D, projetant dans le monde visible des formes issues d’un champ invisible, une matrice primordiale d’énergie, d'information et de potentialités.
La physique quantique, depuis l’expérience des fentes de Young, nous suggère que l’observation joue un rôle fondamental dans la manifestation du réel. Avant d’être observée, la particule n’est ni ici ni là, ni onde ni corpuscule, mais un nuage de possibles. C’est l’acte d’attention qui fait basculer la potentialité dans la réalité. L’observateur ne se contente pas de constater : il participe, il agit, il crée.
Dans cette perspective, le vide, l'environnement quantique n’est pas un néant, mais une mer bouillonnante de virtualités prêtes à se concrétiser.
Le boson de Higgs, de son côté, agit comme une encre invisible qui donne du poids, de la consistance, de la réalité aux particules. Sans lui, pas de masse, pas de matière stable, pas de monde tangible. Ce champ de Higgs, couplé au champ quantique, constitue alors le substrat universel sur lequel nous imprimons, par notre conscience, ce que nous appelons le monde.
Mais qu’en est-il du coup de la matière noire ? Elle représente l’essentiel de la masse de l’univers, sans jamais se montrer. Elle ne rayonne pas, ne reflète rien, et pourtant, elle structure les galaxies, façonne la gravité, soutient l’architecture du cosmos. Elle serait comme une toile invisible, un support fondamental que nous ne percevons qu’indirectement, par ses effets gravitationnels.
Peut-être est-elle le stock infini d’encre non utilisée????, la réserve des formes non encore imprimées, ou bien soyons fous... la partie du monde déjà manifestée sur un autre plan, hors de notre spectre perceptif. Sa densité immense ne contredit pas cette hypothèse : ce qui est brut, non effondré (non révélé), non encore réduit à une forme localisée, peut être infiniment plus riche que ce qui est actualisé.
Ainsi, le visible ne serait qu’un îlot émergeant d’un océan invisible. Ce que nous appelons réalité serait le résultat d’un processus constant d’impression : la conscience, comme un projecteur ou un codeur, sculpterait la matière dans le champ de Higgs et sélectionnerait des formes dans le champ quantique.
Nous serions des imprimantes 3D de Réel, travaillant à partir d’un modèle que nous ne possédons pas toujours en entier, orientés par notre attention, guidés parfois par notre inconscient.
Il n’y aurait plus d’un côté la matière noire, de l’autre la matière visible, mais un seul Réel, perçu différemment selon notre degré d’intensité, d’éveil ou d’écoute. Ce Réel ne serait pas donné, il serait en train de se donner, toujours, à chaque regard, chaque expérience, chaque conscience qui se pose.
Et si ce que nous appelons “l’univers” n’était qu’un vaste atelier d’impression cosmique, où chaque esprit imprime sa version du monde à partir d’une matrice commune ? Et si la matière noire n’était pas l’énigme d’un manque, mais la promesse d’un Réel encore à découvrir, encore à créer ?
Alors, ce ne serait pas le monde qui existerait “devant nous”. Ce serait nous qui, sans cesse, à partir de ce substrat invisible, le mettons au monde????