Le « France 2030 » d’Emmanuel Macron se vend comme un blockbuster industriel. Pourtant le film tourne vite au navet quand on rembobine la bande et qu’on s’arrête sur Alstom (notamment mais pas que...). Ce « péché originel » l’expression est du Monde colle au chef de l’État comme une ardoise de centrale nucléaire : en 2014, ministre de l’Économie à peine nommé, il ouvre grand les portes de la branche énergie d’Alstom à General Electric et baptise l’opération « alliance industrielle ». Huit ans plus tard, même lui admet que l’« alliance » était une erreur stratégique. Trop tard : la souveraineté énergétique est passée chez les bouffeurs de burgers, puis facturée au prix fort pour la racheter. lemonde.fr lefigaro.fr
GE, une fois assise dans le fauteuil du capitaine, déchire ses promesses : au lieu des 1 000 emplois annoncés, elle enclenche une hémorragie sociale à Belfort plus d’un millier de postes rayé des effectifs dès 2019, ambiance « danger grave et imminent » selon l’Inspection du travail.
Les ouvriers découvrent qu’on ne crée pas d’emplois avec des powerpoint, encore moins quand l’État s’est mis lui-même hors-jeu. fr.wikipedia.org lemonde.fr
Le gouvernement Hollande, avec Emmanuel Macron, avait présenté cette vente comme un "partenariat", et non une cession. les co-entreprises ont été rapidement dominées par GE.
Le contrôle effectif est passé à GE dès le départ. Le "partenariat" était une illusion juridique, sans mécanisme réel de codécision.
La saignée continue : novembre 2023, Alstom amputé de son cœur énergétique, lesté du rachat dispendieux de Bombardier annonce 1 500 suppressions d’emplois et s’effondre en Bourse. lefigaro.fr Mai 2024 : liquidez ou recapitalisez ?
L’ex-fleuron n’a plus de cash, lance une augmentation de capital d’urgence et tend la main à l’État que Macron aime tant tenir à distance dans les discours. lemonde.fr
Cerise sur le macaron : en juin 2024, EDF doit racheter pour un milliard d’euros les turbines Arabelle qu’Alstom avait cédées dix ans plus tôt. Les contribuables payent pour récupérer un bidule que le même pouvoir a bradé : on nationalise le désastre après en avoir privatisé les profits. lemonde.fr
Pendant ce temps, le palais met en scène des « Choose France » bidons, distribue des subventions à qui promet trois lignes d’assemblage et deux selfies présidentiels. Mais derrière le papier glacé, "la vérité si je ment" : aides publiques massives, sites de taille modeste, emplois précaires, et, dès que la conjoncture tousse, plans sociaux à la chaîne.
La leçon Alstom n’a servi qu’à aiguiser l’art du story-telling ; la désindustrialisation, elle, poursuit sa courbe descendante, comme le rappelle la litanie Pechiney, Arcelor ou Technip. lemonde.fr
Quand la fumée médiatique se dissipera, il restera la facture nucléaire, sociale, symbolique. Un trou béant dans la cuirasse technologique du pays. Le reste n’est que storytelling, et la France des gueux n’en vit pas.
"Vous pouvez compter sur moi dans 2 ans, pour dans 5 ans, pour dans 10 ans" mais pincez moi c'est un cauchemar !!!