François Ecalle, conseiller maître honoraire à la Cour des comptes, a été membre du Haut Conseil des finances publiques. Il est le président de l’association Finances publiques et Économie (Fipeco) et publie sur son site Internet de nombreuses analyses sur les finances publiques et l’économie....
Ben ça ne l'empeche pas de raconter des carabistouilles !
Le bonhomme insiste sur le fait que le SMIC français serait très élevé par rapport au salaire médian (environ 61 %, contre 50 à 55 % dans d'autres pays européens). C’est factuellement vrai, mais, cela ne signifie pas que les bas salaires sont “trop élevés”, mais plutôt que les hauts salaires sont plus faibles en proportion, et en France, la structure salariale est plus compressée, ce qui reflète des choix sociaux de modération des écarts, plus qu’une “dérive du SMIC”.
Cet indicateur est utile, mais ne dit rien du pouvoir d’achat, ni du coût de la vie.
Eurostat propose un outil plus fiable : les Standards de Pouvoir d’Achat (SPA). Ils permettent de comparer ce que les salaires permettent réellement d’acheter dans chaque pays. Un SMIC en France = environ 1 050 SPA, en Allemagne : ≈ 1 150 SPA, au Luxembourg : ≈ 1 250 SPA, même la Slovénie fait presque jeu égal en SPA !
Le SMIC français n’est donc pas “généreux”, une fois ajusté au coût de la vie. Il est moyen, voire modeste.
L’idée selon laquelle “le SMIC serait trop élevé” est un refrain néolibéral qui sert à justifier un affaiblissement du salaire minimum, délégitimer les politiques de redistribution, préparer l’opinion à des réformes du travail défavorables aux plus modestes (comme supprimer les revalorisations automatiques, ou étendre les dérogations locales)...
Mais les études récentes (OCDE incluse) montrent que :
Un SMIC élevé n’a pas d’effet significatif sur l’emploi, sauf dans les secteurs très fragiles
Il permet de réduire les inégalités et la pauvreté
Il stimule la consommation et donc l’activité économique