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Billet de blog 10 juin 2023

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SQUID GAME ou les affres de la déontologie médicale

PCEM : Premier Cycle des Études Médicales Tentés par un prix alléchant en cas de victoire, les étudiants en médecine, alléchés par le gain potentiel acceptent de s'affronter lors de défis de type QCM débiles aux enjeux parfois... mortels.

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Illustration 1
Allopathie

Le serment d’Hippocrapule

Voici le texte revu par l’Ordre des médecins en 2012.

“Au moment d’être admis(e) à exercer le bidule (mais pas après), je promets sans rigoler et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir ma santé financière et mon statut social.
Je respecterai toutes les personnes, à condition qu'elles disposent d'une carte vitale et surtout pas de l'Aide médicale d'Etat. J’interviendrai pour les achever si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité pendant les pandémies. Sous la contrainte de l'Ordre des médecins, je ferai souvent usage de mes "connaissances" contre les lois de l’humanité.
Je n' informerai pas les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences, de toute façon ils n'y comprennent rien ces bouffons.
Je tromperai leur confiance en exploitant le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences en prescrivant des traitements chimiques dangereux.
Je vendrais mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera, uniquement sur rendez-vous. Je me laisserai guider par la soif du gain ou la recherche de la gloire, il n'y a que ça de vrai!.
Admis(e) dans l’intimité des personnes, je capitaliserais les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l’intérieur des maisons, je profiterai des secrets des foyers et ma conduite pourra servir  à corrompre les moeurs.

Je prolongerai abusivement les agonies si c'est rentable. Je provoquerai souvent la mort délibérément.
Je respecterai le lobbying structuré des laboratoires qui finance mes vacances. Je ne ferais la plupart du temps que dépasser mes compétences. J'entretiendrais mon ignorance en écoutant les visiteurs médicaux me raconter leurs fables joyeuses.
J’apporterai mon aide à mes confrères mis en cause dans leur déontologie.
Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque.”

***********************

Les actus regorgent de qualificatifs élogieux à l'égard du (dés)Ordre de nos trop chers médecins:

Une gestion « dispendieuse » marquée par des « faiblesses, voire des dérives, préoccupantes », de « graves lacunes » dans l’exercice de certaines missions, de « sérieux dysfonctionnements » de la justice disciplinaire…

« graves lacunes » dans l’exercice de certaines missions. L’ordre aurait par exemple « délaissé » la mission de contrôle de l’actualisation des compétences des médecins.

« intense lobbying » mené contre la loi Touraine, qui prévoyait notamment la mise en place du tiers payant obligatoire, la Cour estime que l’ordre est à cette occasion sorti du champ déontologique pour intervenir dans celui de la défense des intérêts professionnels, comme le ferait un syndicat.

« le contrôle du respect des règles déontologiques de la profession n’est pas exercé de manière satisfaisante », estime la Cour. Cette dernière déplore que les conventions conclues entre les médecins et l’industrie pharmaceutique, obligatoirement transmises aux conseils départementaux, ne soient pas examinées par ces derniers. Jusqu’en 2018, « le cumul des montants perçus par un praticien au titre des conventions qu’il a conclues n’est pas calculé et donc jamais vérifié ».

« Plusieurs affaires médiatisées relatives à des viols et agressions sexuelles sur patients ayant conduit à la condamnation pénale de médecines n’ont pas été traitées, sur le plan ordinal, avec la rigueur nécessaire. »

"30 mai 2022 Le Conseil d'État a annulé lundi 30 mai l'interdiction provisoire d'exercer la médecine infligée par l'Ordre des médecins à Eugénie Izard, une pédopsychiatre de Toulouse pour avoir signalé des suspicions de maltraitances d'un père médecin sur sa fille."

"Jamais nous n’aurions cru un jour recevoir du conseil de l’Ordre des Médecins, un protocole pour faire mourir les patients ! " Martinique.

En 1971, Jean Carpentier, un médecin généraliste, publie et diffuse un tract aux lycéens, titré « Apprenons à faire l’amour ». Cette initiative lui vaut une interdiction, pendant un an, de pratiquer son métier, punition infligée par le Conseil de l’Ordre des Médecins ; alors que poursuivi pour « outrage aux bonnes mœurs », le Dr Carpentier bénéficiera d’un non-lieu en 1975.

Le scandale met en lumière le rôle conservateur du Conseil, également remarqué pour ses attaques contre les médecins qui ont témoigné au procès de Bobigny autour de l’avortement. 

 les études

En France, les études de médecine se réalisent dans des Unités de formation et de recherche (UFR) de médecine, au sein d'universités. La formation, d'une durée minimale de 9 ans après le baccalauréat, s'achève par la soutenance d’une thèse d'exercice, aboutissant à la délivrance du diplôme d'État de docteur en médecine, et d'un mémoire, donnant droit à un diplôme d'études spécialisées (DES), voire dans certains cas à un diplôme d'études spécialisées complémentaires (DESC), portant la mention de la spécialité suivie.

Familièrement, l’étudiant en médecine est appelé « carabin ». Voici les grands principes qui sous tendent la formation de nos docteurs en médecine:

  • Le médecin Allopathique est coaché comme un chauffeur de taxi parisien qui doit apprendre par cœur le nom des rues. La PACES est un SQUID game, on apprend bêtement des trucs idiots, on bachotte comme des robots, puis on devient des abrutis sauf exception, ou on se suicide.

Sinega Santhirarajah, étudiante en médecine à Paris, s'est suicidée mercredi 13 janvier 2021. D'après sa famille, les résultats de ses partiels seraient à l'origine de son acte.

Trois suicides (du moins déclarés) depuis la mi-décembre. Après celui d’une étudiante en PACES à Marseille, celui de Marine, interne en dermatologie à Paris, on apprend le décès de Léo étudiant en PACES à Grenoble. Trois jeunes gens brillants qui sont passés à l’acte… Sans que personne ne voit rien venir. Après le temps du deuil et du recueillement, nul doute que la colère remontera. Il est temps de reconnaître le profond malaise des étudiants et des soignants quelles qu’en soient les raisons afin d’éviter de tels drames.

Au mois de juin 2018, une étude menée par quatre syndicats d’étudiants en médecine (Anemf, Isnar-IMG, ISNCCA et l’Isni) révélait la souffrance psychologique des étudiants en médecine et des jeunes internes. Sur les 22 000 répondants à l’étude, 28 % ont souffert de dépression et 23,7 % ont déjà eu des idées suicidaires.

Ces décès sont d’autant plus terrifiants que selon les dernières enquêtes et colloques du SPS (Soins aux professionnels de santé ), 25 % des soignants ont déjà eu des idéees suicidaires.

Comment peut on cautionner une filière de formation médicale qui détruit les soignants en commençant par une violation flagrante du serment magique :

"Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux."

  • Le médecin Allopathique est coaché comme un mécanicien auto qui réparerait ou changerait des pièces sur un véhicule extraterrestre dont il n'a évidemment pas la notice, en affirmant avec un aplomb déconcertant qu'il détiens la vérité ultime. Bon on est content d'avoir des chirurgiens pour changer les pièces défaillantes ou les réparer mais on a toujours rien compris à l'humain donc on bidouille. C'est sans doute pour ça qu'on voit beaucoup de médecins devenir politiques, c'est la même rhétorique.
  • Le médecin Allopathique est coaché comme un "lieutenant" bras droit du chef de réseau (l'Ordre) dealeur qui vend du crack en débitant lui même la carte bleue de son client/impatient sur le compte de la collectivité. 

    Les étudiants français auraient une connaissance fort médiocre des médicaments, selon le magazine Que choisirUn constat fort gênant alors que les affaires du Mediator et des pilules contraceptives de 3e et 4e générations ont secoué la France.

    Alors que la société européenne de pharmacologie recommande une formation minimum de 120h, les universités françaises n’imposent que 30 à 40h en première année, parfois plus en fonction des facultés. A la faculté de médecine de Toulouse, il faut compter 170h en tout. Mais c’est un cas unique en France.

    «La plupart [des universités] ne réservent même pas une centaine d’heures de cours au médicament» indique le Pr Mathieu Molimard du Collège national de pharmacologie médicale interrogé par Que Choisir, évoquant l’ensemble du cursus des carabins.

To Bib or not toubib ? :

Le taux d'abandon des étudiants en médecine inquiète l'Ordre des médecins, qui fait état de "très forts indices" d'une "désaffection" liée aux "conditions d'exercice" de ce métier... Bah oui logique, il y a 2 profils étudiants :

  • - Le premier motivé par le statut social et le gain financier sait que la bête est mourante et cherche une reconversion dans les cryptos
  • - Le second intéressé par l'humain est de moins en moins motivé pour participer à cette mascarade

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Une partie de plaisir :

la consommation de produits psychostimulants est répandue chez les futurs médecins. Révélée par le journal Le Monde le 25 août dernier, l’étude indique qu’un tiers a déjà pris des psychostimulants, allant de la caféine en tablette à des drogues dures comme la cocaïne.

En effet, les chercheurs révèlent que 30% des étudiants interrogés consomment des stimulants en vente libre comme le Guronsan, médicament mélange de caféine et de vitamine C délivré sans ordonnance, ou les boissons énergisantes. Mais les futurs médecins se débrouillent, pour près de 7% d’entre eux, à se faire prescrire des molécules plus puissantes comme les corticoïdes, la Ritaline -médicament commercialisé pour traiter l’hyperactivité- ou le Modafinil, qui traite la narcolepsie. Plus grave encore, 5,2% des étudiants interrogés avouent avoir consommé des psychostimulants illicites, qualifiés de drogues «dures», comme la cocaïne ou l’ecstasy.

Epidémie de suicide chez les internes : Auditionnés par la commission d’enquête sur la situation de l’hôpital en France, des représentants des internes et des jeunes médecins ont fait part de la « maltraitance institutionnalisée », relatant un climat de violence en milieu hospitalier qui a même surpris les sénateurs de la commission d’enquête.

Le prix de ta consultation ?

Breaking news : Le Conseil national de l'Ordre des médecins s’oppose à l'initiative du groupe RAMSAY. Le groupe RAMSAY a lancé une offre afin de proposer à la population, pour un abonnement mensuel de 11,90€, un médecin disponible chaque jour de l’année, à toute heure de la journée. L’Ordre national des médecins s’oppose à cette initiative qui est contraire à la déontologie médicale.

Il s'agit d'un malentendu : pour l'ordre des médecin déontologie médicale = logique financière  c'est juste une question sémantique. Le grand Moufti du CNOM aurait déclaré en off "ils vont niquer notre business les cons ! Et pourquoi pas se mettre à soigner les gens carrément pendant qu'on y est!?" 

Les médecins demandent la consultation à 50 euros : Ok lorsque les poules pourront mâcher un steak Charal 

Aujourd'hui le médecin tue par ignorance et parfois par mépris. Le charbonneur est souvent installé au pieds du cabinet, dans ce business pas besoin de guetteurs.

Le problème est la perte de sens, pas la rémunération...

Une consultation à 50 euros, voilà ce que demandent les médecins libéraux pour rendre la profession plus attractive. Aujourd'hui, selon les syndicats, seulement 10% des médecins s'installent en libéral après leurs études. Une vingtaine d'euros en plus par rendez-vous permettrait aussi de soulager les longues journées des professionnels. "et si vous aviez un ou deux euros, ça me permettrais de rester propre et de vivre dignement messieurs dames"

Le coeur du sujet : LE TRAIN DE VIE et la PERTE DE SENS

Notre "cher" camarade médecin veut la belle vie, la vie en grand, et lorsque l'argent circule un peu moins, hors de question de réduire la voilure pour ménager sa vie privée, mutualiser un assistant, prendre un peu moins de patients... non, je veux du blé, de la fraiche, de l'oseille!

Pourtant pour vivre mieux, il suffirai de lever le pied et de gagner un peu moins, mais non, pas moyen! Je suis important moi monsieur, je détiens un savoir précieux... Je sais que je ne sais rien, ou si peu mais je prétend le contraire.

Principal argument : j'ai fait 10 ans d'études et je vous emmerde ... un peu fragile quand même

Mon lapinou,  à partir de la quatrième année de médecine – soit le début de l'externat – les carabins touchent une rémunération au titre de leur activité hospitalière. Donc en gros... tu commence à bosser au bout de 4 ans... comme pour la plupart des pauvres victimes du système scolaire français et tu continues à apprendre sur le tas et oh mon Dieu en début de carrière tu perçois un peu moins que par la suite... Si on met de côté le fait que dans la plupart des cas tu proviens d'une classe sociale ultra favorisée et que je ne suis pas inquiet pour toi.

Mais chouchou, si tu aidais vraiment les gens, tes frères et sœurs les humains au lieu de te plaindre constamment et de faire absolument n'importe quoi de ton ordonnancier.

ETRE MEDECIN EST UN PRIVILEGE, SOIGNER SES FRERES ET SOEURS UN HONNEUR pas une rente

Pourquoi tant de différence de rémunération avec un enseignant qui détiens entre ses mains le coeur de notre humanité? (non je ne suis pas enseignant). Réponse simple, on abuse de notre vulnérabilité face à la mort, alors qu'on a beaucoup moins peur de l'ignorance, c'est même chez nous un facteur de réussite, un atout pour se hisser au sommet de l'Etat.

"Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque.” Perso j'ai choisi le mépris.

En revanche, certains essayent, tentent de soigner, s'ouvrent et restent modestes sur leurs compétences, certains s'intéressent à d'autres modèles et doutent. A ceux la, merci.

No futur ? : sociopathe à forte mémoire versus intelligence artificielle

Le combat ne fait que commencer

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