Et c’est bien pour ça qu’on ne le voit pas dans les églises les mosquées ou les "cynagogues"...
Ce n’est pas une provocation contre les croyants ou un éloge des Kouffar, ni un hommage mièvre à nos compagnons à quatre pattes. C’est un miroir tendu à l’humain à sa vanité, à son isolement, à son incapacité tragique à reconnaître que l’intelligence n’a pas qu’une seule forme, ni un seul langage, ni une seule espèce.
Même chez les plus progressistes (pas le PS), les plus ouverts, les plus “connectés au vivant”, il reste une barrière invisible : celle qui nous empêche de croire sincèrement qu’un autre qu’humain puisse “comprendre”, “réfléchir”, “sentir le monde” avec autant de profondeur que nous. Et pourtant…
Prenez un chien. Un toutou à sa mémère !
Pas un mythe, pas un symbole. Un vrai. Un être à truffe.
Son monde n’est pas visuel, ni verbal. Il est olfactif. Là où nous voyons un trottoir, lui perçoit une bibliothèque de traces : le passage d’un chat il y a trois jours, l’état hormonal d’une chienne à 500 mètres, le stress d’un inconnu en approche, la maladie silencieuse de son maître.
Ce que son nez capte, aucun appareil humain ne le mesure.
Et pourtant, c’est une connaissance/intelligence du monde. Une lecture. Une mémoire. Une intuition. Une forme d’intelligence.
Alors pourquoi refusons-nous de l’appeler ainsi ?
Parce que cette intelligence ne nous ressemble pas. Parce qu’elle ne parle pas, n’écrit pas, ne construit pas de machines ni de récits.
Parce qu’elle ne se fait pas entendre elle se respire.
Et dans notre monde, ce qui ne s’articule pas est inférieur.
Même l’humain qui milite pour le droit des animaux, pour les communs, pour les arbres, conserve souvent une structure mentale hiérarchique : l’humain éclairé au sommet, le reste du vivant autour, protégé mais toujours subalterne. Il reconnaît l’importance de la nature, pas son égalité. Il aime le chien, mais ne lui concède jamais l’intelligence sans le réduire à l’instinct.
Et si le divin non pas comme entité, mais comme connexion profonde au vivant résidait justement là ?
Dans cette autre manière de connaître, sans mots, sans contrôle, sans domination.
Dans cette intelligence sensorielle, fusionnelle, collective, qui ne sépare pas, mais relie.
Dans cette optique la Noosphere ne serait qu'une étape.
Alors oui, Dieu est peut-être un chien.
Pas parce que le chien est Dieu,
Mais parce que, s’il existait une forme de sagesse capable d’échapper à l’orgueil humain, elle se tiendrait sûrement dans une truffe humble, mouillée, silencieuse, qui renifle le monde au lieu de le juger. Donc très, très loin de l'image rassie d'un STERIN ou d'un RETAILLEAU.
Cherchez des truffes !


Agrandissement : Illustration 2
