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Billet de blog 15 juillet 2025

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La France victime du syndrome de glissement?

Et si la France était en train de glisser ? Non pas au sens figuré d’un simple déclin économique ou moral, mais bien dans le sens clinique du terme. Comme une personne âgée fragilisée par des chocs répétés, notre pays montre aujourd’hui des signes d’un syndrome de glissement collectif : une forme de décompensation brutale, face à une accumulation de traumatismes non digérés.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le syndrome de glissement est un phénomène médical grave, surtout observé chez les personnes âgées, souvent après une hospitalisation, un stress important, une perte d’autonomie brutale ou un événement de vie traumatisant (deuil, chute, opération, entrée en EHPAD, etc.).C’est une décompensation physique et psychique rapide, sans cause organique claire, marquée par un refus de vivre : refus de s’alimenter, de bouger, de parler, de coopérer aux soins…

Attentats, décapitations, confinement, guerre en Ukraine, crise climatique, violence politique, perte de repères, défiance envers les institutions, solitude numérique… Les chocs s’enchaînent, se superposent, se banalisent.

Le citoyen, désorienté, ne trouve plus ni sens, ni cap.

Il se retire (plus qu'avant) : de la participation électorale, de l’espace public, parfois même de l’avenir. Il refuse de coopérer : dans les urnes, dans les débats, dans l’action collective. Comme un "grand corps malade" 😎 qui refuse les soins, faute de croire encore à leur efficacité.

Face à cette crise profonde, certains responsables politiques semblent hors-sol.

Ils pointent du doigt les abstentionnistes, LFI, les quartiers, les woke, les réseaux sociaux, les "extrêmes", les minorités sexuelles, les musulmans… sans jamais interroger le système lui-même, ni leur propre rôle dans cette érosion lente du lien social. Faute de diagnostic global, ils administrent des traitements de surface : mesures sécuritaires, réformes techniques, incantations républicaines : l'ordre l'ordre l'ordre. comme si l'urgence était de voter le règlement intérieur ! Si la France était devenu un EPHAD géré par ORPEA... devenu EMEIS. Des couches en satin, ou pas de couches du tout... on est quand même tous dans la merde. Et ce satané BAYROU qui va encore réduire les portions de kiri à la cantoche...

Le problème urgent n’est pourtant ni moral, ni lié à un groupe en particulier. Le problème est systémique. Il concerne un corps social tout entier, abîmé, fatigué, sans perspective. Et plus on le stigmatise, plus on l’enfonce.

Dans le cas d’un syndrome de glissement, la clé n’est ni la sanction ni la résignation, mais la reconnexion : redonner un rôle, une place, une voix. Réinjecter du sens dans le collectif. Créer des projets porteurs d’espérance, concrets, incarnés. Cela suppose d’écouter, vraiment. De soigner les liens avant de soigner les lois.

La France en tant que communauté de fait n’est pas condamnée. Mais tant que des élites politiques se contenteront de désigner des coupables plutôt que d’entendre et de comprendre la douleur, elles resteront impuissantes à inverser le mouvement.

On ne réanime pas un corps en souffrance à coups de discours technocratiques ou de coupes budgétaires. Il faut un sursaut d’empathie, de lucidité, et surtout, de courage.

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