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Billet de blog 17 juillet 2025

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L’amour selon Jankélévitch : un mystère sans mode d’emploi

Pour lui l'amour est à lui même sa propre cause, pas de quia ! (Xoreeyo ose encore parler de Jankélévitch et cette fois, pas de Retailleau et va peut être se faire taper sur les doigts)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Chez Vladimir Jankélévitch, l’amour est un mystère. Pas une énigme à résoudre, mais un souffle, une évidence fragile, un éclair qui traverse l’existence sans qu’on sache jamais vraiment pourquoi.

« L’amour, tout le monde l’apprend en un instant… ce n’est pas comme le bridge. »

Ce mot à la fois simple et vertigineux résume sa pensée : aimer n’est pas un savoir technique, ni une compétence qu’on acquiert à force de volonté. Il surgit comme une grâce, sans mode d’emploi ni préparation.

L’amour n’est pas une vertu parmi d’autres. Il est la source vive de toutes les vertus. Il irrigue le courage, inspire la patience, adoucit la justice, élève la vérité. Là où il est absent, les vertus se dessèchent en devoirs froids, en éthiques sans cœur. Là où il circule, elles s’embrasent, prennent chair, deviennent vivantes.

Pour lui l'amour est à lui même sa propre cause, pas de quia !

L’amour, pour Jankélévitch, échappe à l’analyse. Il est ineffable, immédiat, absolu dans l’instant.

Pourtant il peut y avoir débat. 

Car si l’amour est si naturel, pourquoi est-il si rare ? Pourquoi nous semble-t-il souvent inaccessible, fugace, voire accidentel ? Peut-être parce que nous portons en nous des couches de peurs, de conditionnements, de méfiance. Des couches qui nous coupent de cette spontanéité première.

Alors oui, Jankélévitch a raison : il ne faut pas apprendre à aimer, comme on apprendrait à jouer du piano. Mais peut-être faut-il, en revanche, désapprendre à ne pas aimer. Se défaire des cuirasses, des réflexes de repli, des habitudes de contrôle. Ce que nous avons perdu, ce n’est pas l’amour c’est l’accès à lui.

L’amour ne serait pas une conquête, mais une dénudation, pas un effort, mais un abandon.

Spinoza évoquait déjà que l’amour est joie accompagnée de l’idée d’une cause extérieure : on attribue l’effet à quelqu’un, mais la joie est d’abord en nous.

"L'attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité"...c'est sans doute Simone weil qui nous offre une définition la plus proche de ce que peut être l'Amour.

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