La démocratie est solide quand elle permet des désaccords d’opinion. Ce qui la fragilise aujourd’hui, c’est que nous sommes en désaccord sur les faits eux-mêmes. Albert Moukheiber
Une démocratie suppose des citoyens capables de traiter une information fiable et partagée.Mais dans un écosystème saturé, biaisé et manipulable, la rationalité devient de plus en plus limitée.Le socle commun de réalité s’effrite car chacun évolue dans un tunnel informationnel différent. La démocratie est donc fragilisée non par le pluralisme des opinions, mais par la fragmentation de la vérité.
Autrement dit, dans une démocratie saine, les citoyens partagent une base commune de réalité (les faits), même s’ils tirent de cette réalité des opinions ou des valeurs différentes. Par exemple : Fait partagé : le taux de chômage est de 7,5 %. Opinions divergentes : pour les uns c’est un échec gouvernemental, pour les autres une réussite par rapport au passé.
Mais aujourd’hui, ce consensus sur les faits s’effondre, remplacé par des récits concurrents, alimentés par : la désinformation, les bulles algorithmiques sur les réseaux sociaux, la perte de confiance envers les institutions médiatiques et scientifiques, et parfois des manipulations délibérées.
Cela rend impossible tout débat constructif, car on ne discute plus de ce qu’on pense des faits, mais de ce que sont les faits eux-mêmes. C’est une « crise épistémologique » (Chaud) de la démocratie.
Une démocratie suppose une réalité partagée, sinon le débat public devient stérile. La qualité de l’information (et donc des médias, de l’éducation, de la transparence) est un pilier démocratique.
Le risque actuel du bordel ambiant est celui de l’éclatement cognitif, où chacun vit dans son propre monde interprétatif.
Chacun.e dans sa putain de bulle. Mmm on est mal barrés les enfants, il faut se reprendre !

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