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Billet de blog 3 septembre 2020

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Affaire Khaled Drareni : le deux poids, deux mesures de la justice algérienne

Le deux poids, deux mesures, que Ali Bensaad dénonce dans le traitement de l'affaire Khaled Drareni par la justice algérienne en comparaison à l'activisme délateur antérieur du ministre de la justice, Ammar Belhimer, paradoxalement, resté impuni, trouve son explication dans le comportement irrationnel du pouvoir algérien

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Les révélations sur des relations compromettantes de l’actuel ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, antérieures à sa nomination par le gouvernement algérien à ce poste, avec des officiels français, par le journaliste et chercheur, Ali Bensaad, qu’il considère de même nature que celles reprochées par la justice algérienne à Khaled Drareni, dévoilent le deux poids, deux mesures dans le traitement des affaires des détenus d’opinion par la justice algérienne.

En effet, le traitement de l'affaire Khaled Drareni par la justice algérienne, en comparaison à l'activisme délateur antérieur du ministre de la justice, Ammar Belhimer, paradoxalement, resté impuni, trouve son explication dans le comportement irrationnel de la justice algérienne face à ce genre de problèmes.

Le recourt à la notion de "Khabardji" (informateur) par le pouvoir algérien, pour justifier l'emprisonnement d'activistes, n'est pas considéré dans le sens de trahison à la Patrie par la communication d'informations compromettantes à des étrangers estampillés secret défense, mais plutôt, par la communication d'informations sur les dessous des guerres de clans pour la course au pouvoir et non pas des secrets défense au sens militaire.

A ce propos, on est certes, aussi, en droit de considérer que ce type de secrets de deuxième importance peut aussi être exploité par nos ennemis dans le but de nous nuire. Parce qu'il dévoile les faiblesses et les vulnérabilités de la structure du système de pouvoir algérien et les rend exploitables pour d'éventuelles infiltrations et manipulations des différents clans qui composent cette structure par des entités étrangères malveillantes.

Or, le qualificatif de khabardji, susceptible d'être incriminé par la répression judiciaire contre les activistes, n'est attribué qu'a ceux qui ne reconnaissent pas la légitimité du clan dominant ayant pris le pouvoir et qui continuent à fournir des informations sur le fonctionnement du système de pouvoir à des entités étrangères, qui est le cas de Khaled Drareni. Quant à ceux qui le soutiennent au présent, il peut passer l'éponge sur leurs activités délatrices antérieurs en échange de leur collaboration avec lui, c'est le cas du ministre de la communication, Ammar Belhimer. D'autant que ses activités délatrices par le passé étaient dirigées contre le clan déchu, ayant perdu la bataille pour le pouvoir.

Youcef Benzatat

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