Les partisans de la confrontation entre Israéliens et Palestiniens sont nombreux, et ne se comptent pas uniquement dans les rangs de l’armée israélienne ou des dirigeants du Hamas. Ils s’enthousiasment pour ce combat et appuient chacun leur camp <!--break--> quel qu’en soit le prix refusant la fin des hostilités à tout prix. Pour mieux comprendre pourquoi le plan de l’ONU est rejeté aujourd’hui par Israël et le Hamas il faut savoir combien cette guerre est populaire.
90% des Israéliens pour la poursuite de l’offensive« Israël devrait-il stopper son opération militaire contre la Bande de Gaza ? » A cette question posée entre le 4 et le 6 janvier par le Centre israélien Tami Steinmetz pour la paix de l’Université de Tel-Aviv, 90% des 593 Israéliens représentatifs répondent « pas avant d’avoir atteint tous ses objectifs. » 80% répondent également non, même si Hamas arrête ses tirs de missiles sur les localités israéliennes et 70% considèrent que les objectifs de guerre ont de grandes chances d’être atteints et font confiance au gouvernement pour y arriver. Olmert, Livni et Barak ne se sont donc pas mépris sur le gain électoral qu’ils pouvaient réaliser en lançant leur armée à l’assaut du Hamas. Détruire Gaza, punir sa population qui a voté pour Hamas et abrite ses dirigeants, frapper ces islamistes, considérés alliées de l’Iran et du Hezbollah est une cause très populaire.Triomphe du racisme et de la haineLa minorité réaliste des Israéliens qui s’opposent à cette campagne pour des raisons essentiellement morales et parce qu’ils sont sensibles à l’image de leur pays dans le monde s’exprime bien dans les médias internationaux, mais comptent si peu pour les dirigeants d’Israël. L’un de ses intellectuels, Gideon Levy, fait le constat glaçant dans Haaretz : « cette guerre révèle la profonde nature de la société israélienne. Le racisme et la haine sont dans les têtes tout comme la vengeance et l’appel du sang. (…) La brutalité de l’agression est considérée comme « un droit de précaution . (…) La logique de droite, nationaliste, chauvine, militariste est de bon ton. »La haine des uns mobilise celle des autresC’est le Centre d’information palestinien, proche du Hamas qui rapporte l’information sur son site :« Le chef du parti sioniste "Shas", d'extrême droite, Eli Yishai, a appelé à la destruction des milliers de maisons palestiniennes dans la Bande de Gaza et l'extermination du Hamas.Il semble que la situation de peur et de panique qui a frappé le ministre sioniste extrémiste, Eli Yishai, après avoir entendu les sirènes d'alerte, au cours de sa visite dans la ville d'Ashdoud, en se cachant au dessous de sa voiture, par crainte des roquettes de la résistance palestinienne, continue toujours de l'effrayer. Yishai a déclaré dans un entretien télévisé qu'il est pour la destruction de toutes les maisons de la Bande de Gaza, afin de de s'assurer que les palestiniens ne vont plus les nuire, en ajoutant que la campagne militaire est une occasion pour l'extermination des résistants palestiniens, afin qu'ils réfléchissent mille fois avant de lancer un missile. Il a espéré que les agressions israéliennes ne finissent qu'après la réalisation de leurs objectifs, dont la destruction des maisons palestiniennes, l'anéantissement du Hamas et de la résistance. »Martyrologie et appels à la résistanceSondage : La résistance palestinienne mène des combats acharnés contre les agresseurs israéliens. A votre avis, possède-t-elle la capacité de les chasser hors de la bande de Gaza ? Cette question du jour sur la page d’accueil du même Centre d’information palestinien, est une indication de l’autre élan pour la confrontation. Tout en mettant en avant l’horreur des bombardements et les drames humains, pour mobiliser l’opinion dans les pays arabes les milieux islamistes s’enthousiasment pour le combat du Hamas et font croire à une victoire possible. Ils y réussissent souvent puisque les nombreux manifestants du vendredi 9 janvier dans les capitales arabes, tout en protestant contre « l’agression sauvage », relayaient les appels du Hamas pour l’ouverture des frontières. Il est vrai que le signe de la défaite des Israéliens serait pour eux la survie du Hamas. « Faire échec aux objectifs israéliens par la créativité de la résistance » est aussi l’appel lancé par le grand dignitaire chiite libanais Hussein Fadlallah depuis Beyrouth.Billet de blog 10 janvier 2009
Gaza: l'enthousiasme pour la guerre dans les deux camps
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