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Billet de blog 17 octobre 2008

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Le plan média des Talibans

Quelle agence de communication conseille les Talibans ? Devant les progrès de la propagande des combattants afghans, la question est presque posée dans ces termespar les stratèges de l’OTAN etde ses gouvernements impliqués en Afghanistan qui voient les Talibans gagner la bataille de l’image.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Quelle agence de communication conseille les Talibans ? Devant les progrès de la propagande des combattants afghans, la question est presque posée dans ces termespar les stratèges de l’OTAN etde ses gouvernements impliqués en Afghanistan qui voient les Talibans gagner la bataille de l’image.

On se souvient de la polémique en France autour de la publication dans Paris Match au mois d’août dernier des photos des auteurs de l’embuscade contre les soldats français. Cette semaine c’est l’envoyée spéciale du Nouvel Observateur au Pakistan qui a étéinvitée à boire le thé chez les Talibans qui revendiquent l’attaque contre les français, trophées de guerre à l’appui. « Une nouvelle génération de Taliban (…) qui ont complètement intégré la communication » affirme la reporter Sara Daniel dans une vidéo sur le site du nouvelobs. A quand le prochain voyage de presse organisée par les Talibans ? Imaginons les titres des reportages « Embedded with the Talebans ».

Des moyens adaptés aussi à la population rurale

Comment résister à l’offensive médiatique de ces nouveaux Talibans ? Le gouvernement britannique envisage de confier le chantier à des consultants en communication : il faut un nouveau plan media pour contrer les Talibans. L’information était révélée la semaine dernière par la BBC.


Il s’agirait surtout d’un plan multimédia puisque ces islamistes aux allures préhistoriques diffusent leurs vidéos antioccidentales sur les téléphones portables de leurs compatriotes. Il y en aurait 6 millions en Afghanistan.

Ils sont évidemment présents sur internet et leur principal site « Alemarah » (L’émirat) a beau avoir un aspect être rudimentaire, il n’en diffuse pas moins ses nouvelles en 6 langues et reste accessible malgré les tentatives de le bloquer. A la demande, on peut tomber sur l’avertissement de « Google » disant qu’on est sur le point d’accéder à un site dangereux, mais on tombe aussi très vite sur un message appelant à se connecter désormais sur un lien légèrement modifié.

Le dispositif de communication de plus en plus sophistiqué des Talibans a fait l’objet d’un rapport détaillé et alarmant en juillet dernier de l’organisation non gouvernementale International Crisis Group (ICG) qui soulignait combien le mouvement avait repris de l’assurance. “Pour leur population majoritairementrurale, de gross efforts sont faits pour transmettre les appels et les comptes-rendus des combats par DVD, cassettes audio et surtout lettres nocturnes shabnamah comportant des dessins tandis que des chants et poèmes nationalistes sont transmis via les téléphones portables» souligne notamment le rapport de l’ICG. D’autres études émanant d’enquêteurs et de centres recherche, repris sur le site de l’OTAN, ont récemment attiré l’attention sur la nécessité de repenser les efforts de communication pour faire face à la propagande des Talibans.

Allure de Touaregs ou de combattants de la liberté

Les destinataires prioritaires de ces campagnes étaient jusque là les Afghans que les Talibans sont en passe de reconquérir majoritairement, mais aussi les mouvements jihadistes, arabes notamment, qui relaient sur internet les exploits antioccidentaux des combattants de l’Islam global.

C’est l’ouverture récente à l’opinion occidentale qui doute de plus en plus de l’intérêt et surtout des chances de succès de la guerre en Afghanistan qui est plus troublante. Elle est liée bien évidemment à l’évolution d’une grande partie du mouvement en quête de légalité qui négocie un retour au gouvernement avec le Président Karzai.

Mais les méthodes de communication à destination des médias internationaux sont étonnantes de la part de ces Talibans qu’on a toujours considérés comme revenants d’une autre époque. Les services de presse installés, au Pakistan notamment, organisent les rencontres avec des dirigeants ou porte-parole qui revendiquent leur affiliation aux « combattants de la liberté » contre l’invasion soviétique, rappelant de si bons souvenirs à bien des journalistes et intellectuels occidentaux des années quatre-vingt ravis de brandir leurs photos aux côtés de beaux jeunes barbus enturbannés dans les montagnes afghanes.

Ces Talibans communicants ont-ils à ce point intégré l’impact de l’image ? Un récent reportage télévisé, sans doute diffusé par leurs soins, montrait un groupe de trois ou quatre motards, têtes et visages recouverts de grands turbans et yeux protégés de lunettes de ski, gravissant un sommet. Ils rappelaient étrangement les Touaregs du Sahara qui fascinent tant les touristes occidentaux. Quelle agence de voyage proposera bientôt, un raid dans les montagne afghanes à moto derrière un Taliban ?

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