.... Et nous devrons sans cesse, avec acharnement et panache, reprendre l’ouvrage dans le sillon creusé par celles et ceux qui ont ouvert cette voie lumineuse en nous faisant ce don languissant de retisser les liens distendus de nos colères légitimes et fécondes, ces colères que nous portons en notre sein et qui sont pour nous, les déshérités, « sel de toute chose » rappelant en cela que l'ailleurs, immense et honorable, fournissant à l'esprit l'achoppement qui lui manque, dans le déni infécond du semblable ressassé par la prouesse du verbe, sans que jamais ne revienne le goût que tu leur donnas, le jour où un être enfin libre, du haut de son estrade fragile, et pourtant si solide car faite du bois dont on bâtit les plus belles et les plus impérieuses luttes, éleva sa voix profonde et - dans le souffle éperdu et fécond d’un cri trop longtemps retenu - osa affirmer que seul le temps valide l'immaculé, par la stagnation du réel et la persistance du dire, dans la vastitude qui nous échoit comme un héritage de vie, sans quoi plus rien ne se confond mais où tout est confondu dans le mot qui étreint l'étranger à lui-même, hasardeux, lointain, comme vacillant sur son être à l'infinie clarté du lendemain inachevé dans cette pleine et lumineuse conscience de la vertu restaurée (et réinventée) de nos identités et de nos singularités souveraines à la fragilité à la fois tempétueuse et opaque, de cette opacité qui assourdit le vacarme de l’errance en lui redonnant sa fierté et sa complétude martiale, et pacifique comme la force qui nous anime, cette force incandescente à l'énergie subtile qui nous portera au plus haut du cœur, au plus profond de l'âme, au plus creux du discours et au plus bas des sondages…
Billet de blog 1 févr. 2022
Parler le taubirien
Exercice de style. Numéro 1.
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.