On se souvient de l'élu LFI de Cachan Dominique Lanoë qui déclarait courant octobre "le but de la police est de protéger la population et pas de posséder des armes pour la tuer". Ces paroles sonnent aujourd'hui comme un saisissant avertissement prémonitoire après qu'un homme a été une nouvelle fois la cible de tirs de policiers armés à Cannes. Un temps réservé, le pronostic vital de la victime n'est heureusement plus engagé, mais les faits - dramatiques de brutalité - demeurent intangibles : en ces temps de fascisme macronien, des citoyens tombent encore sous les balles de la police.
Il va de soi qu'avec une police de proximité désarmée et correctement formée (selon de réels principes républicains), rien de tout cela ne serait arrivé, non seulement pour cause d'absence d'armes, mais aussi parce que de tels policiers, rompus à la pratique du dialogue et de la prévention - plutôt qu'à une répression aussi bête et méchante - auraient su désamorcer une situation qui est très vite apparue comme susceptible de dégénérer puisque la victime, en état de détresse psychologique manifeste, a commencé à poignarder un premier policier dès le tout début d'une discussion qui s'annonçait donc particulièrement tendue.
La spirale de violence inéluctable ne pouvait dès lors que mener au drame, un premier poignardage s'étant avéré infructueux (bloqué malencontreusement par le gilet pare-balle du policier - et pourquoi donc un gilet par-balles pourrait-on d'ailleurs demander, si ce n'est pour contrer des tirs provoqués par la police elle-même ?), la victime n'avait d'autre solution que de poignarder un second policier (une policière en l'occurrence), puis éventuellement un troisième, si celui-ci n'avait finalement ouvert le feu dans un geste aussi révoltant que disproportionné.
Précisons enfin qu'il n'est pas exclu que cette violence policière se double de racisme systémique, certains éléments laissant penser que c'est précisément au moment où la victime criait son attachement profond à la foi musulmane que les coups de feu auraient été tirés. L'enquête (pour autant qu'elle puisse être menée en toute indépendance) devrait nous en dire plus sur la question.
A suivre donc.