Quiconque, un tant soit peu rompu à l'exercice de la lecture des commentaires et des blogs médiapartiens - lecture parfois délicieuse, souvent douloureuse - aura déjà remarqué que parmi les supporteurs les plus fervents de Jean-Luc Melenchon un très grand nombre présentaient les profils conspirationnistes les plus inquiétants. Je ne me permettrai pas de citer nommément ces intervenants, je ne suis pas sûr d'en avoir le droit, et puis, comme on disait dans mon collège de zep "je ne suis pas une balance", mais là encore, quiconque un tant soit peu rompu aux longue séance de commentaires mediapartiens sur à peu près tous les sujets du monde aura immédiatement certains noms en tête. Je ne mets pas tout le monde dans le même panier et je ne généralise pas. Je ne dis que tous les électeurs LFI sont complotistes, antivax et pro-poutine, mais en revanche, parmi les complotistes, antivax et pro-poutine présents sur mdp, la très grande majorité a dores et déjà, et à plusieurs reprises, annoncé et/ou fait comprendre (souvent très bruyamment) son soutien à Jean-Luc Melenchon pour l'élection présidentielle 2022. Jusqu'à très récemment un certain nombre d'entre eux affichaient également leur sympathie pour des cyber-media et personnalités au caractère douteux (euphémisme), allant de François Asselineau (et plus secrètement Florian Philippot) au site France-soir, en passant par l'inénarrable professeur Raoult, Laurent Mucchielli, Sputnik ou RT.
En plus de faire froid dans le dos, c'est un phénomène très intéressant, nouveau et qui dans une certaine mesure place LFI à la pointe de la modernité. En effet, Jean-Luc Melenchon étant sans conteste le seul candidat véritablement conspirationniste de cette campagne (il faudrait tout lister, ça serait long, ça va du vaccin anti-covid "qu'on sait pas ce que c'est", aux attentat aux dernières heures de la campagne électorale, en passant par l'Otan menaçant la Russie ou Pierre Moscovici ""financier international") il est tout à fait normal qu'il recueille les suffrages de tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, partagent ce caractère-symbole de notre triste contemporanéité.