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Billet de blog 6 mars 2015

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Nécessité d’un gouvernement de l’Europe

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.


Tout d’abord, il faut convenir que gouvernement n’est qu’un autre mot pour exprimer le pouvoir politique et la suprématie.

Nécessité de dépasser la division des nations européennes

Ceux qui acceptent de considérer l’histoire des unions et confédérations passées trouveront beaucoup de raisons de craindre que ceux qui veulent seulement une union ou un éclatement en nations indépendantes ne voudraient pas plus être voisins que frontaliers ; qu’ils n’aiment ni ne font confiance en les autres nations, mais au contraire sont causes de discorde, de jalousie, et de blessures mutuelles. Pour faire bref, ils veulent nous placer dans une situation, voulue par des puissances étrangères, dans laquelle certaines nations seraient grandes, mais seulement les unes par rapport aux autres.

Premier devoir d’un gouvernement

La défense face à un danger extérieur est la plus grande justification d’une nation. Mais les plus grands défenseurs de la liberté doivent admettre ce fait. Les destructions violentes de vies et de biens attachées à la guerre, l’effort continu et les craintes liées à un danger continu, obligent les nations, même les plus attachées à leur liberté, à recourir à des institutions qui ont tendance à détruire leurs libertés civiles et politiques. Pour être plus en sûreté, elles finissent par accepter le risque d’être moins libre.

Principes de base pour une constitution

La science politique, comme les autres sciences, a fait de grand progrès depuis l’antiquité. L’efficacité de divers principes est maintenant bien comprise alors qu’elle était méconnue ou mécomprise par les anciens Grecs et Romains. La distribution proportionnée du pouvoir à différents groupes ; l’introduction dans les lois d’équilibres entre les pouvoirs et de contre-pouvoirs ; l’institution de cours de justices dont les magistrat siègent tant qu’ils se comportent correctement ; la représentation du peuple par des députés qu’il aura élu [. . .] sont des moyens, et des moyens puissants, qui permettent d’accéder àux bienfaits d’un gouvernement républicain en même temps qu’ils en diminuent ou écartent les défauts et imperfections.

Le point le plus important est que le pouvoir donné par le peuple doit être distribué sur deux niveaux, national et fédéral, et que la portion allouée à chaque niveau soit elle-même divisée entre plusieurs entitées distinctes et indépendantes. Ainsi le peuple est doublement en sécurité. Les deux niveaux se contrôlent l’un l’autre, tandis que chaque niveau est contrôler par lui-même.

Un individu qui n’aurait pas de but, changerait toujours d’avis, ou même n’aurait pas d’avis du tout serait tout de suite vu, par des personnes prudentes, comme la victime de ses égarements et de ses folies. Ses voisins bienveillants le plaindront, mais ne voudront pas avoir à faire avec lui ; et beaucoup parmi les moins bienveillants n’hésiteront pas à saisir l’opportunité d’augmenter leur fortune en le trompant. Les nations sont entre elles comme les individus sont entre eux, si ce n’est la tristesse de constater qu’elles montrent plus rarement des signes de bienveillance les unes envers les autres, et qu’elles hésitent beaucoup moins à tirer un profit indû de la détresse de leurs consœurs. Donc chaque nation dont la conduite montre une absence de sagesse et de stabilité doit se préparer à toutes les pertes qui peuvent être causées par une politique plus réfléchie de leurs voisines plus sages.

Garantie de la démocratie par une population diverse

En étendant le territoire d’une fédération, on étend la diversité de ses parties et des intérêts en jeu ; cela rend moins probable qu’une majorité de l’ensemble parvienne à un consensus contre une minorité de concitoyens ; et même si une telle majorité pouvait exister, la diversité des populations rendrait plus difficile

Organisation et sa capacité à agir efficacement

Les querelles mortelles qui, en certaines circonstances, émergent et se propagent comme une déflagration à travers une nation, ou une grande majorité de celle-ci, en venant d’un lourd rejet du gouvernement ou d’une passion populaire violente, ne rentrent pas dans les calculs précédents. Aucune forme de gouvernement ne peut espérer les éviter ou les contrôler. Il est donc vain d’espérer trouver un remède à ces maux trop grands pour l’esprit humain, et il est donc sans fondement de vouloir rejeter une forme de gouvernement car elle ne peut accomplir l’impossible.

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