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Billet de blog 17 décembre 2014

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Comparons deux pays, A et B. Dans le pays A, l'inflation est en augmentation, mais le gouvernement (et les économistes) voudrait qu'elle soit plus forte, et le cours officiel de la monnaie a chuté de 50%, et là encore, le gouvernement (et les économistes) cherchent  à accélérer le mouvement, et sa balance commerciale est déficitaire, mais le gouvernement (et les économistes) voudrait qu'elle devienne excédentaire. Le pays B, lui, a atteint tous ces objectifs : la valeur de sa monnaie a été divisée par 2, sa balance commerciale est qui était excédentaire le devient encore plus, et l'inflation est galopante. Rajoutons que l'endettement du gouvernement du pays B est très très inférieur à celui du pays A.

Vu tous ces critères, on pourrait penser que le pays B est encensé par les économistes pour avoir ce que les économistes espèrent unanimement obtenir dans le pays A. Et bien non ! Alors que le pays A, le Japon, sert toujours d'exemple de relance par une politique monétaire ultra-accommodante, le pays B, la Russie, est décrit comme étant au bord du gouffre. Ce matin, sur France Inter, un autre critère, la baisse du PIB de 6% en 2015, était même utilisé pour mettre en chiffres cette ruine imminente. Alors qu'au 3ème trimestre 2014, le PIB du Japon a chûté de 8% en rythme annuel...

Alors c'est vrai que l'inflation augmente (temporairement) la consommation, et que les russes se précipitent pour acheter des biens durables (meubles et autres) avant que l'inflation ne les ruine. Mais quelqu'un peut-il expliquer cette différence de traitement entre ces 2 pays ? Et surtout, pourquoi les buts d'une politique monétaire ultra-accommodante, quand ils sont atteints, sont en fait vus comme les prémisses de la ruine ?

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