Les responsables politiques et militaires américains ont reconnu déjà depuis un certain temps leurs implications directes dans l'émergence de Daech et les constats d'entente armées et économiques (commerce de pétrole, usines d'exploitation des sols) avec ce groupe de mercenaires se sont multipliés. Malgré cela, les oligarchies occidentales, européennes, et leurs alliances internationales continuent de marteler que le moindre attentat commis chez elles par des musulmans, des orientaux, des africains, ou personnes désignées comme tels, sont l’œuvre de cette engeance disposée à soumettre les civilisations du Bien.
Elles taisent naturellement que ces attaques sont le plus vraisemblablement les répercussions des guerres coloniales et des génocides qu'elles commettent outre Méditerranée contre des communautés nationales et musulmanes, réactions renforcées par le racisme virulent qui sévit ici contre leurs congénères et coreligionnaires.
Au lendemain de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg, de très nombreuses langues se sont en outre déliées et ont carrément, conformément à qu'elles pensent tout bas depuis des lustres. Elles ont accusé l’État ou des organisations à la solde du Nouvel Ordre Mondial d'être à l'origine de cette tuerie destinée à intimider, voire étouffer la contestation sociale des Gilets jaunes, insurrection inédite, spontanée d'une partie des classes moyenne et pauvre de la France traditionnelle faisant fi de tout encadrement syndical habituel puisque atone.
Les oligarchies et autres haineux en remettraient une couche, constatant que leur politique de sape de la réputation de l'Islam n'a pas réussi à faire définitivement dériver les violences et souffrances humaines de leurs injustices sociale et sociétale vers une guerre civile, identitaire. Il est fort intéressant de noter à propos qu'alors que le mouvement insurrectionnel français commençait à inspirer sérieusement en Europe et ailleurs, l'actualité terroriste a resurgi de plus belle (fusillade très symbolique au marché de Noël de Strasbourg, arrestation d'une personne impliquée dans l'attentat célèbre de Charlie Hebdo, assassinats au Maroc avec vidéos ignobles, attaques en Tunisie, en Egypte...).
Autrement dit, il apparaît de plus en plus évident que la désignation systématique de Daesh comme responsable des attentats commis en Occident et ailleurs, y compris lorsqu'il est dit que le ou les auteurs sont des déséquilibrés ayant fait allégeance par folie ou effet de mode, constitue la figure centrale, totémique, imaginaire, fantasmée d'une propagande non pas guerrière mais bel et bien raciste, xénophobe, dont l'objectif, comme autrefois le Protocole des sage de Sion, est de légitimer des tueries pour motifs religieux, culturels, civilisationnels, aujourd'hui en Afrique, en Orient, où les victimes se comptent en quelques millions après 20 ans de conflits.