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Billet de blog 19 novembre 2013

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Il était une fois la démocratie...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Au bout de longs et nombreux millénaires, les humains avançaient sur la voie du progrès et c'est ainsi qu'ils inventèrent la liberté et la démocratie.

La démocratie? Ils votaient. Ils élisaient leur chef. D'Etat.

Et ils votèrent pendant près d'un siècle. Ah les élections!

Les candidats étaient soutenus par les partis. Et, marque même de la démocratie, les partis étaient fort nombreux. Chaque parti avait son journal qui lui avait ses infos et ses opinions. Et les élections consistaient donc en un affrontement entre les candidats de tous ces partis.

La plus grande victoire de la démocratie intervint lorsque, le peuple ayant voté non à l'Europe, les 2 plus grands partis, ennemis, se mirent d'accord pour ne pas respecter le résultat des suffrages. Ils firent, main dans la main, comme si le peuple avait voté oui.

Ce qui était l'aboutissement, plein et entier, de la démocratie. C'est que l'Europe était un enjeu essentiel! Plus il y aurait d'Europe, plus les peuples seraient libres, heureux et prospères.

Et c'est pourquoi les matraques s'abattirent sur ces peuples qui refusaient d'être libres, heureux et prospères. On inventa même Aube dorée, un parti nazi dont le projet consistait à rendre le peuple libre, heureux et prospère quoi qu'il en coûtât.

Mais il faut bien reconnaître que sous l'action conjuguée de la démocratie, des fascistes et des nazis, les peuples gagnèrent le droit à la paresse. En effet, les chômeurs furent toujours plus nombreux qui purent ainsi profiter de la vie. Entre deux visites d'huissiers, chaque chômeur pouvait se livrer à son inactivité favorite : la télé.

Il put ainsi suivre en direct les énormes progrès de la démocratie dans le monde. J'explique : là où vivait un dictateur honni et cruel, fonçait une armada démocratique. D'abord, le survol et les bombes. Dessous, les peuples libérés dans une mer de sang où surnageaient tripes et cervelles.

Enfin, l'invasion démocratique et l'occupation démocratique. Quand c'était fini, on admirait à perte de vue les ruines que la démocratie avait heureusement mises à jour.

Et on votait toujours. Même l'abstentionnisme ne put rien contre cette conquête de la liberté et de la civilisation. L'élu était élu avec plus de la moitié d'abstentions. Ce qui n'empêchait nullement l'élu d'être légitime. Il arriva même que l'élu battit des records d'impopularité. On tint un livre des records. Et plus le temps passait, plus les élus battaient le record du précédent.

C'est que désormais nul ne pourrait remettre en cause la démocratie et ses élections.

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