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Billet de blog 22 septembre 2013

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Pluralisme et démocratie

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il est (presque) amusant d'observer en "démocratie" ce que l'on appelle le pluralisme. Qui oserait dire qu'il s'oppose au pluralisme pour choisir le parti unique? Personne.

Pourtant, à y regarder de près, notre pluralisme, preuve et garantie de notre liberté démocratique, n'est qu'un leurre. Un contenu vide.

Notre système électoral en est la preuve flagrante : des élections s'annoncent, une flopée de partis mène campagne, ce sont des prises de parole, des tracts, des affiches, des affrontements (à fleuret moucheté), des déclarations, des programmes et des promesses.

En 2005, le peuple de France choisit le non. Qu'arrive-t-il? La classe politique n'en tient absolument pas compte. On comprend alors qu'elle avait tablé sur la victoire du oui pour nous dire, ensuite, que c'est nous qui l'avions voulu.

En 2012, Hollande s'autoproclame candidat du changement, s'appuyant sur son identité "socialiste". Elu, il mène placidement une politique de droite.

Voilà ce qu'est, en France, le pluralisme et la démocratie dont on fait grand cas. Un attrape-couillons. Allons plus loin : les titres de presse appartiennent tous à de grands groupes capitalistes. Et sont l'expression politique des intérêts de la bourgeoisie. Les télés et les radios également. En fait, ce ne sont que des espaces publicitaires dont la vocation est de faire de l'argent. Depuis l'industrie du luxe jusqu'au PQ, tout est bon pour vanter des produits et nous placer en consommateurs.

L'information est traitée uniformément : le point de vue est unique, il est un parti pris de classe qui flatte la réussite, la richesse, ceux qui ont réussi, les acteurs, les chanteurs, les sportifs, les patrons, etc.. Dans le même temps, on constate qu'il y a unanimité dans le regard porté sur nombre de pays : notre univers journalistique, quel que soit le media, dresse éternellement la même liste de l'axe du mal : la Russie, la Chine, l'Iran, la Syrie, Cuba, le Venezuela. A l'inverse, ce même journalisme répète à l'envi la même liste des pays honorables : USA, pays d'Europe, les fameuses démocraties. Ce qui, défini autrement, s'appelle pays capitalistes. Et là, grande amnésie : point de génocide amérindien, point de ghettos noirs, vastes îlots de racisme et même d'apartheid. On oublie tout, on pardonne tout. Aussi bien Hiroshima que l'agent Orange. On ne se souvient que très vaguement de l'Italie fasciste, de l'Allemagne nazie, de l'Espagne franquiste, du Portugal salazariste, de la Grèce des colonels. On évite de parler des 5 siècles de colonisation, de génocides, de spoliations, de barbarie sauvage, cruelle, raciale et sadique. Jamais une étude scientifique ne mesure l'enrichissement des pays coloniaux sur l'exploitation bestiale des continents colonisés.

Comme on rappelle jamais l'industrialisation, l'urbanisation et la prolétarisation, qui virent les enfants à partir de 5 ans exploités dans les mines et les usines, les jounées de travail à 12 et 14 heures, l'absence de congés, de congés maladie, de mutuelles, de droit d'association, de réunion et de manifestation. Pas de roman national de la lutte ouvrière, des acquis sociaux, des guerres civiles, des massacres par l'armée comme l'épisode de la Commune. On commémore bien le 11 novembre, fin de la 1ère grande boucherie de l'HISTOIRE qui fut le fait des démocraties, France, Angleterre et USA, ni de la 2nde, lorsque nos démocraties capitalistes s'étaient mues en dictatures capitalistes. 6 millions de morts, d'abord, de 50 à 60, ensuite.

Si bien que les Résistants d'hier sont les salauds historiques d'aujourd'hui, ces fameux staliniens sur lesquels bon nombre de démocrates se complaisent à cracher fort courageusement aujourd'hui.

Prenez un médiapartien lambda et vous aurez : un démocrate éclairé qui va du FdG au PS, avec un saupoudrage centriste, farouchement antistalinien, exécrant comme il se doit l'Iran, la Chine, Poutine, Castro, Assad, exactement comme nos journalistes radio, télé, presse écrite. Préférant Wall Street et Bush aux ignobles dictateurs réactionnaires arabes, musulmans, slaves et asiatiques.

C'en est même amusant. Et bien sûr, c'est un ardent défenseur de la démocratie pluraliste, celle qui est un parti unique éclaté en partis divers qui se regroupent à chaque 2nd tour des élections, et qui nous donne ce miracle du vote utile assurant l'élection du président du changement ennemi de la finance.

En effet, rien n'est mieux que l'alternance Républicains/Démocrates, UMP/PS : les profits augmentent, le chômage aussi.

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