Bien avant qu’un ministre de l’intérieur parle d’islamo-fascisme, il y avait des musulmans qui combattaient Hitler et Mussolini et faisaient trembler leurs troupes.
Bien avant qu’on réécrive l’histoire pour dire que les musulmans sont contre la laïcité, il y avait un Cheikh Brahimi et un Ferhat Abbas demandant son application en Algérie contre l’avis du pouvoir colonial en métropole.
Bien avant qu’on demande aux musulmans de condamner l’antisémitisme, il y avait une mosquée de Paris pour cacher des Juifs à l’occupant Nazi et un Roi du Maroc pour envoyer paitre les agents d’Hitler venus les réclamer…alors que pendant ce temps le pouvoir Français les livrait par trains bondés.
On pourra écrire que seuls les immigrés musulmans posent problème, mais on ne fera oublier à personne le massacre des travailleurs italiens à Aigues Mortes en 1893, que les Polonais étaient déclarés incapables de s’intégrer par le Ministère de l’Intérieur en 1929, que les réfugiés de la guerre civile espagnole furent internés dans des camps de concentration puis triés selon leur capacité à être une main d’oeuvre bon marché.
Notre pays a de tous temps eu un problème avec ses minorités et je n'irai pas plus loin que le XVIII siècle pour en parler. Des vendéens massacrés au lendemain de la révolution, au traitement différencié des corses depuis leur annexion, je crains que ce soit une tradition de voir les minorités de ce pays payer le prix de l'ignorance et du mépris des élites.
Alors que les chantres d’une identité nationale construite sur la haine de l’autre et en mémoire d’un passé qui n’a jamais existé monopolisent les débats, alors que leurs porte paroles n’étaient encore que semence, il y avait des musulmans qui se battaient et mourraient pour la France, encore une fois devant l’ennemi allemand, pendant que d’autres quittaient femmes et enfants pour la défendre au bout du monde, de l’Indochine au Pacifique.
Alors que le père de Nicolas Sarkozy ne parlait pas un mot français et fuyait le totalitarisme dans sa Hongrie natale, il y avait des musulmans qui reconstruisaient ce pays pour le faire renaitre de ses cendres. Alors que son fils, français de première génération fait sa carrière politique sur le dos de ceux qui étaient là avant lui, il y a des musulmans pour lui dire que son combat est perdu d’avance.
Et lorsque demain, la droite dite “Républicaine”, les intégristes et les polémistes petits entrepreneurs de la haine seront relégués aux poubelles de l’histoire, il y aura encore des musulmans fidèles comme toujours. Nous étions là avant vous pendant que vos parents et grands parents collaboraient avec l’ennemi. Quel culot de réduire la république en une volonté de détruire ce que d’autres ont bâti ensemble…
Être le plus bruyant ne veut pas dire avoir raison, vous aurez beau crier sur les toits que la France c’est vous, mais à voir votre acharnement pour la détruire de l’intérieur, le fin mot de l’histoire c’est que la France c’est nous tous.