Lorsqu'en novembre 2015 le Collectif Contre l'Islamophobie en France avait lancé sa campagne d'affichage, "Nous Aussi Sommes La Nation" qui reprenait la célèbre toile du Serment du Jeu de Paume par Louis David, la RATP l'avait censurée avant que la station RTL ne lui emboite le pas et en fasse un sujet de son émission "On refait le monde".
La violence des propos tenus par l'animateur Marc Olivier Fogiel et son invité Ivan Rioufol avaient poussé le CCIF a porter plainte. Leur étaient reprochés les accusation d'être "lâches" (le porte-parole de l'époque avait osé ne pas être disponible pour Fogiel), de mettre sur l'affiche des "musulmans trop typés", de lancer "une offensive islamiste" et même de "donner argument à ceux qui parlent d'un grand remplacement".
Que le CCIF mette en avant des citoyens de confession musulmane qui s'identifient à la Nation semble avoir irrité Ivan Rioufol au point de lui faire dire "Ce collectif est en train de démontrer ce que l'on reproche précisément à cet islam radical, c'est à dire de refuser de s'intégrer dans la mesure où ils présentent des femmes qui affichent leur religiosité...cet islam fondamentaliste que représente ce comité là...on voit là des gens qui refusent de s'assimilier à la laïcité".
Malgré la violence des propos tenus et reconnus (ils avaient été rediffusés et laissés en ligne) par les prévenus, le Tribunal de Grande Instance de Paris a jugé que ces propos tombaient sous le coup de la liberté d'expression et que "il n'apparaît nullement attentatoire à l'honneur ou à la considération de refuser la laïcité, de conduire une offensive islamiste ou de présenter des femmes affichant leur religiosité, ces choix relevant de la liberté d'opinion ou d'expression et n'étant par ailleurs constitutifs d'aucune faute ou infraction".
Selon Maître Henri Braun, avocat au barreau de Paris: "Sans clarifier les termes employés, le TGI affirme donc par ce paragraphe qu'être islamiste, refuser la laïcité et lancer une offensive islamiste qu'elle soit idéologique, verbale ou armée n'est pas constutif d'une faute ou une infraction au regard de la loi. Cette décision pose vraiment problème."
La relaxe des prévenus prononcée à l'encontre des prévenus a fait réagir le CCIF qui le fait dans son édito du 2 Novembre 2015.