Aujourd’hui on a eu la plateforme de dialogue avec le culte musulman pour parler de…la formation des imams.
Bon je vous passe les détails, comme cette idée d’un label d’imam non radical, un peu comme la viande halal ou appellation d’origine contrôlée.
Et oui, sempiternelle question de la formation des imams qui revient tous les ans ou presque mais à laquelle on ne veut pas vraiment répondre.
Tous les gouvernements de gauche comme de droite ont fait preuve d’hypocrisie et de malhonnêteté.
On veut des imams formés en France pour un islam de France, mais:
En 2008, sous Nicolas Sarkozy, trois cents visas ont été délivrés par le Quai d’Orsay pour accueillir des imams étrangers pendant le mois de ramadan.
En 2012, l’Algérie avait envoyé à elle seule 120 Imams pour, je cite “encadrer la vie religieuse et l’exercice du culte de la communauté musulmane”.
En 2015, on a eu droit à cette convention franco-marocaine sur la formation des imams de France, signée par Laurent Fabius pour promouvoir, je cite un islam « pleinement ancré dans les valeurs de la République et de la laïcité ».
Donc on a le Ministre des Affaires Etrangères de la France, république laïque, qui signe une convention avec un pays étrangers pour la formation de responsables religieux, afin qu’ils respectent les valeurs de la république, ici en France.
Vous n’y comprenez rien? Moi non plus.
Autre contradiction, pour ne pas dire “mascarade” et “hypocrisie sans limites”, François Valls, sans avoir demandé leur avis aux musulmans
ont mis sur pieds leur fondation des oeuvres de l’islam de France et mis à sa tête Jean Pierre Chevènement, lui même ancien administrateur colonial et qui demande aux musulmans de rester discrets.
Cette question de la formation des imams de France et du concept même d’islam de France reviennent sans arrêt.
Mais pour couper court à la surenchère et à la démagogie, sans lui accorder son autonomie pleine et entière, le concept d’islam de France est une supercherie d’obédience néocoloniale utile à des fins de mise sous tutelle du culte musulman et de domination des citoyens de confession musulmane.
La laïcité doit être respectée; et dans un état laïque, l’Etat ne dicte pas aux communautés religieuses leur conduite.
Parexemple, malgré les affaires de pédophilie, l’Etat ne s’est pas ingéré dans les affaires internes de l’église et on n’entent pas l’Etat s’ingérer dans la formation des rabbins.
Quant à la formation des imams,
_tant que l’on continuera de disqualifier les dizaines de personnes déjà formées en France et prêtes à exercer;
_tant que l’on continuera de fermer les mosquées aux imams qui refusent d’être des béni oui oui, sans leur accorder un véritable statut, le respect de leur autonomie intellectuelle, leur liberté de parole pleine et entière et le droit de dire “non”,
_et tant que l’on continuera de vouloir former des “imams” qui joueront le rôle de caution religieuse aux décideurs politiques, alors toutes ces réunions aux frais de la république, sont une perte de temps et un énième exemple gaspillage des deniers publics.
Je tiens tout de même à rappeler le procédé nauséabond, qui tend à faire croire, que, pour combattre le terrorisme, il faut réformer l’islam. Je le disais déjà il y a plusieurs mois, ce qu’il faut reformer, ce n’est pas l’islam, mais la relation avec l’Islam.
Il y a déjà les instituts de formation comme celui de la mosquée de Paris membre intégral du CFCM, ceux de l’IESH à Saint Denis ou Chateau Chinon, le CERSI à Saint Denis et encore d’autres en ligne, qui dispensent des cursus complets sur 4 ans en moyenne pour devenir imam.
Donc la question qui se pose, c’est :” Pourquoi ne pas recruter ces personnes?”
Pour avoir parlé avec plusieurs d’entre elles, la réponse est simple. Je cite: “les mosquées par peur de l’Etat, ne veulent pas d’imams indépendants;
et moi, mon rôle n’est pas de faire de la figuration sur une estrade, de diriger la prière, de dispenser des cours, répondre aux questions, d’être un conseiller aux uns et aux autres et d’être la caution religieuse d’associations qui ne sont pas au service des fidèles.”
Ajoutez à cela que le tout, se fait sans statut officiel et avec en plus l’ingérence et les pressions permanentes des uns et des autres.
_qui d’un consulat en rivalité avec un autre;
_qui d’un Etat pour qui la religion musulmane, doit être mise sous tutelle, et un bon imam, une personne qui qui dit oui à tout, et même oui à tout et son contraire;
_ qui des collectivités locales, à l’exemple de la mairie d’Athis-Mons et la maire Christine Rodier du parti Les Républicains, qui, en bonne républicaine, a refusé le projet d’une mosquée indépendante et autonomie financée par les fidèles de sa ville, pour lui préférer une mosquée gérée depuis l’étranger via un consulat et de conclure “Ca ne me dérange pas que la mosquée soit gérée par le Maroc, si demain j’y suis invitée gratuitement, d’ailleurs ma fille avait été invitée par un ministre marocain pour pour le mariage de sa fille”.
Que les choses soient claires, on ne peut pas en vouloir au Maroc de servir ses intérêts là où c’est possible et surtout là où c’est facile.
Comme le disait le général de Gaulle, “L’Etat n’a pas d’amis, il n’a que des intérêts”.
Et tant que les citoyens de confession musulmane laisseront le champs libre pour qu’ils deviennent des pions sur un échiquier d’intérêts rivaux, leurs intérêts à eux ne seront jamais servis et ils continueront de payer un prix exhorbitant. Lequel?
Celui d’être traités, comme des étrangers, chez eux, parce qu’avec cette gestion consulaire de leur religion, on continuera de les renvoyer vers le pays d’origine de leurs parents, leurs grands parents et parfois de leurs arrières grands parents.
La seule cohérence qu’il y a dans cette démarche, c’est qu’en 2016, tout comme l’Etat Français a refusé d’appliquer la laïcité en Algérie Française, on refuse de l’appliquer lorsqu’il s’agit des citoyens de confession musulmane. Sauf pour les exclure de l’école, du travail et peut être même de l’université.
Pour conclure,
Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de la formation des imams, mais de la formation de nos ministres, à la laïcité et donc à la no ingérence de l’Etat dans les affaires cultuelles et religieuses, la formation aux réalités de l’histoire que la colonisation c’est fini et bien entendu à la citoyenneté pour qu’ils comprennent que les citoyens de confession musulmane sont leurs égaux et pas un groupe qu’il faut continuer de dominer.
Billet de blog 13 décembre 2016
Formation des Imams et "Islam de France"
...sans lui accorder son autonomie pleine et entière, le concept d’islam de France est une supercherie d’obédience néocoloniale utile à des fins de mise sous tutelle du culte musulman et de domination des citoyens de confession musulmane.
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