Le 26 novembre 2015, la mosquée de l'Arbresle située à une trentaine de kilomètres de Lyon avait été fermée dans le cadre de l'état d'urgence, suite à des accusations de « radicalisme » portées à son encontre.
N’ayant aucune preuve à charge pour confirmer l’accusation de “mosquée radicale”, le Préfet Michel Delpuech avait exigé la démission de tous les membres du bureau, la réélection de nouveaux membres et leur validation avant toute réouverture du lieu de culte.
Le 27 janvier, soit deux mois plus tard, la mosquée est à nouveau ouverte aux fidèles.
Aucune charge n'a été retenue contre ces responsables. Les motifs cités dans l’arrêté se basent sur deux notes blanches (non datées et totalement anonymes), sans preuves matérielles. A l’inverse, les responsables affirment détenir les éléments démentant toutes les accusations portées à leurs encontre.
- Les détails dans notre vidéo à visionner et à partager :
Le responsable de la mosquée a intenté un recours auprès du tribunal administratif de Lyon le 26 janvier.
Alors que le Préfet avait fait la promesse de rouvrir la mosquée une semaine après la démission des membres du bureau, celle-ci ne survient que le lendemain de ce recours, soit près de deux mois après la démission des responsables.
Il semble que ce ne soit que suite aux pressions des démarches juridiques exercées par les responsables, que le Préfet s'est remémoré sa promesse.
- Contrôle du préfet sur les affaires religieuses de la mosquée
Le jour de la réouverture, le préfet du Rhône Michel Delpuech, saluait une reprise de l’activité religieuse sur des bases nouvelles "respectueuse des règles de la République". Douce ironie, alors que le Préfet s’apprête à mettre au pas le principe de séparation de l’Etat et de la religion.
Deux associations ont été créées afin de chapeauter la mosquée. Une association cultuelle (loi 1905) avec des membres du bureau validés par le Préfet et une association culturelle (loi 1901) où des membres de la mairie sont présents dans les statuts de l’association. Une charte contenant 10 points à respecter a dû être signée par les nouveaux membres du bureau.
Dès lors qu’une autorité administrative est en mesure de destituer des responsables d’un lieu de culte tout en ne retenant aucune charge contre eux et en imposant ses conditions pour rouvrir ce lieu de culte, c’est le principe de laïcité qui est littéralement taillé en pièces.
Nous sommes face à une ingérence directe de l’Etat dans les affaires d’un lieu de culte. Pour rappel la laïcité est censée régir la séparation de l’Etat et de la religion et garantir l’impartialité de l’Etat à l’égard des confessions religieuses.
Alors que le Premier Ministre Manuel Valls ne cesse d’appeler au respect du principe de laïcité, nous l’invitons à surveiller les agissements de ses propres administrations profitant de l’état d’urgence pour imposer leur volonté et nommer qui ils veulent à la tête d’un lieu de culte, en toute impunité.
Si Monsieur Delpuech estime que la reprise de l’activité religieuse de la Mosquée de l’Arbresle se bâtit sur des bases nouvelles « respectueuse des règles de la République », c’est très mal connaître les principes qui régissent la République française, à commencer par la Laïcité.
La mosquée de l’Arbresle avait été le premier lieu de culte fermé dans le cadre de l’état d’urgence.
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