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Billet de blog 26 février 2020

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Nos impôts m’ont cassé un doigt à Rennes !

Samedi 15 février, début d’après midi, l’ambiance est festive place de la république, 66° journée d’action des gilets jaunes. Des sourires, de slogans, des chants. Puis la dérive autoritaire..

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Samedi 15 février, début d’après midi, l’ambiance est festive place de la république, 66) journée d’action des gilets jaunes. Des sourires, de slogans, des chants.

Mais la manif est interdite par la préfecture (comme d’hab) qui viendra plus tard pondre une décision limitant le champ des rassemblements en dehors du centre ville (la bourgeoisie se protège comme elle peut…).

Premier round : usage du jet d’eau pour nous empêcher de monter au centre ville. Plutôt gentil, pas la pression la plus forte même si l’on s’est  retrouvé bien trempé (mais on a l’habitude en Bretagne –ce qui au passage est une image trop stéréotypée).

Puis déambulation sur les quais avec espoir de trouver un passage (faut pas rêver…). Pas, compliqué pour ces gens déguisés sous des casques, des bottes et surtout des matraques, avec l’appui de l’hélicoptère, de nous repérer.

Fuite vers la gare, puis l’esplanade de gaulle (faudrait peut-être penser à la « rebaptiser » et désolé par la connotation religieuse, difficile d’y échapper avec mon atavisme).

Course pour échapper aux monstres (comme dirait mon enfant). Ils nous encerclent et foncent.

Coincés. Les matraques pleuvent, avec des hurlements des monstres montrant leur contentement de cogner. Nous sommes à genoux mais les coups continuent avec ce bruit mat que l’on ne conçoit qu’avec la pluie lourde tombant sur des feuilles mortes.

Puis le silence.

On nous fourgue dans une entrée de parking

Toujours entourés des nervis du pouvoir.

Certain-e-s ont la tête en sang

Perso, pas vraiment efficace, me suis protégé la tête avec mes mains et le monstre n’a pas hésité à me frapper : fracture complète de l’index.

Ils en ont profité pour arrêter un camarade, que je ne connais pas, mais qui était visiblement en ligne de mire

Merci au street med qui m’a donné de la glace.

Puis le CHU, mais tout seul, après une quarantaine de minutes et ma bagnole.

Et découverte heureuse d’un autre service public (Ma fracture a été créée par un type et des outils payés par nos impôts !). Accueil chaleureux, avec de la durée (les services d’urgence sont débordés fautes de moyens, on le sait). Puis le lundi suivant, opération, avec plein d’attention du service médical. Bravo, le CHU, vous êtes l’une des fiertés du service public.

Les coûts ? outre ceux liés aux moyens offerts aux FDO dans cette petite histoire, je retiendrais la matraque qui a servi à me matraquer, le casque permettant à l’officiant de se masquer et, surtout, les conséquences au niveau de la sécu qui se trouve contrainte de financer ces errements (fascistes ?).Jai 66 balais, et toit, avec ton casque, impossible de te donner un êge, ni même une forme réellement humaine. Tu pourrais être mon fils, ma fille ou l'un de mes petits fils, mais je n'y crois pas, nous avons trop de valeurs chez nous.

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