Au début je ne savais pas si j’allais voter en France ou en Arabie Saoudite. Lorsque je me suis inscrite sur les listes électorales a l’ambassade, on m’a dit que je pouvais garder ma carte d’électeurs de ma ville d’origine et de voter ici. J’ai pris cette option, car je ne saurai jamais à l’avance ou je serai lors d’une élection, chez moi en France, ou ici.
Je regarde mes collègues français, je leur demande si ils vont voter, le premier me répond je ne suis pas inscrit sur les listes, le second me répond je ne pense pas, je n’ai pas reçu ma carte d’électeurs et puis les élections vu d’ici, c’est loin, le troisième a déjà fait son devoir a l’ouverture du bureau de vote. Comme on ne peut pas conduire ici et que je ne savais pas où était situé le consulat français, je tente ma chance au près d’un quatrième collègue, rentré chez lui un peu plus tôt. Je l’appelle sur son téléphone portable, il n’est pas encore allé voter j’ai peut-être une chance d’y aller avec lui, mais non… Mes espérances retombent il ne comptait pas y aller il fait réviser son fils qui va avoir des examens le jour d’après.
Oui mais c’est l’élection présidentielle, en 2002 j’étais en Egypte et je m’en suis voulue de ne pas être allée voter, en 2012 je suis en Arabie Saoudite et hors de question de revivre la même déception, les larmes et la colère. Alors j’appelle un taxi, je prends le plan avec moi pour localiser le consulat je prends ma carte consulaire et ma carte d’identité sans oublié l’Abaya que je n’ai pas eu le temps d’enfiler. Je pense au combat de Manal Cherif ma voisine, qui je me doute rêverai d’avoir les même droits que moi.
J’arrive devant un grand immeuble de baies vitrées noires et bleues, le bureau de vote est situé au rez- de-chaussée la salle est blindée de monde a moins d’une heure de la fermeture du bureau, je m’annonce… je suis sur les listes… je m’approche des bulletins de vote, comme a l’habitude je prends tous les papiers sauf celui de Le Pen, je me dirige vers l’isoloir, je retire toute la droite et l’extrême gauche. Je réfléchi puis soudain j’entends, Hollande est en train de se casser la figure… Surprise, ne sachant pas ce qui se trame, je regarde les bulletins, je prends celui qui me parait le plus approprié, je me dirige vers les assesseurs tend ma carte consulaire et ma carte d’identité, je place l’enveloppe au-dessus de l’urne, A voté… je signe et je m’en vais sans regarder derrière moi. J’ai réalisé mon devoir civique dans un pays où les femmes rêvent d’en avoir, ce n’était pas un choix mais un devoir…