Yohann Chanoir

Enseignant

Abonné·e de Mediapart

58 Billets

2 Éditions

Billet de blog 11 février 2009

Yohann Chanoir

Enseignant

Abonné·e de Mediapart

La campagne présidentielle de 2007 expliquée à mes chats...

Il était une fois en 2007...Dans la terre de Samarcande, aujourd'hui, il y a un grand Château. Dans ce Château, le Grand Calife, qui règne sur les bipèdes de Samarcande. Il préfère les chiens ce grand Calife, c'est un signe, me miaulerez-vous... J'opinerai naturellement.

Yohann Chanoir

Enseignant

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il était une fois en 2007...

Dans la terre de Samarcande, aujourd'hui, il y a un grand Château. Dans ce Château, le Grand Calife, qui règne sur les bipèdes de Samarcande. Il préfère les chiens ce grand Calife, c'est un signe, me miaulerez-vous... J'opinerai naturellement.

Ce Grand Calife est vieux, âgé, un peu malade. C'est un personnage de Ran, ce film de Kurosawa, lui qui aimait les chats. C'est le vieux seigneur.

Il est fatigué de sa vie dure et longue. Il a tout dit, il a tout vu, il n'a rien lu. Avant, lorsqu'il était petit califon, il était à gauche, c'est à dire qu'il voulait que tous aient des croquettes Science Plan, de qualité et en abondance. Il vendait même, ce petit califon, l'Uma dans les gouttières samaracandiennes. Il voulait même que les errants aient un toit. C'était il y a longtemps, sa moustache était noire, il avait encore un beau pelage. Puis, il a changé, peu à peu, pour avoir sa gamelle à lui. Est-ce condamnable ? Je ne sais...

Un jour, après bien des ratés, il est devenu vizir, puis Grand Calife. Il a tout raté, sauf la fois où il a empêché ses reîtres de partir guerroyer dans les sables de Mésopotamie, là où les chats sont nés, là où ils étaient des dieux et là où les hommes les vénéraient. Aujourd'hui, le Grand Calife a presque terminé sa carrière. Il doit, il va partir. Et c'est là que tout se complique.

Son premier vizir, astronome, historien, son Omar Khayam donc, aimerait lui succéder. Il parle bien, il parle au nom des autres bipèdes, leur fait voir des étoiles, dont il ne reste que la lueur. Tout le monde sait que les étoiles sont mortes, mais les bipèdes aiment bien qu'on leur raconte des histoires, qu'on leur dise qu'ils sont forts, qu'ils sont beaux, qu'ils font tout bien. Alors, il parle, il travaille, explique avec des beaux mots, des mots qui sent l'histoire passée... Il veut devenir Grand Calife. Mais il n'est pas le seul.

Un autre bipède, plus petit, Zébulon, rêve de devenir Grand Calife à la place de Grand Calife. Alors, Zébulon zébulise. Il harangue les bipèdes, il parle partout, tout le temps, toujours, c'est l'ami de l'homme aux chiens dans l'étrange lucarne. Il vient souvent les dimanches parler de ce qu'il sait faire, de ce qu'il va faire, de ce qu'il aimerait faire. Il parle bien aussi, mais pas de la même manière que le Premier Vizir. Il a moins de panache et son turban est plus blanc. Il plaît aux dames, il plaît aux bipèdes ventripotents et aux jeunes élancés aussi. Il aime tous les animaux, même les oiseaux... Il aime les belles choses, les beaux objets. Mais il zébulise au risque de s'épuiser.

En face, de l'autre côté, il y a pléthore de bipèdes. Des chevelues aux grandes dents, qui parlent pour ne rien dire et qui croient aux étoiles rosâtres. L'une d'elle est comme la dame qui pique. Elle est gentille la dame qui pique, elle caresse puis, paff... elle pique ! Et là, on l'aime beaucoup moins... Des chauves aux petits dentiers, qui parlent peu, mais avec sagesse, qui tente l'amalgame de la réforme et de la Révolution, ils promettent du shéba mais donneront du ronron...

Il y a des bipèdes tout verts qui rêvent de courir gaiement dans la nature folle et sauvage, alors qu'il ne reste plus de nature folle et sauvage. Mais chutttt ! Eux, ils aiment les chats... Ils veulent même installer plein d'arbres pour que les chats puissent les compisser allègrement.

Il y en a d'autres encore, des moins amusants, qui aiment les gros chiens, ceux qui font peur et qui mordent tout le monde, même les bipèdes qui croient les tenir en laisse. Ceux-là n'aiment pas les chats et les chats ne les aiment pas, sauf les siamois, évidemment...

Il...

Bah quoi, mes chats, vous dormez ?!

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.