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Billet de blog 12 mars 2009

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L'APOCOLOQUINTOSE DU DIVIN CHARLES

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je veux transmettre à la postérité ce qui se passa dans le ciel le troisième jour avant les ides de mars, en cette année unique, point de départ d'une immense félicité. Ni la rancune ni la reconnaissance ne dicteront mes paroles. Si l'on me demande d'où je tiens ces événements si véridiques, je commencerai par ne pas répondre si je n'en ai pas envie. Qui pourrait m'y obliger ? Si je consens à répondre, je dirai ce qui me passe par la tête. Depuis quand exige-t-on de l'historien des garants assermentés ?

Déjà Phébus, abrégeant son voyage, reculait la naissance du jour... Charles s'était mis à rendre l'âme, et ne pouvait lui trouver d'issue. Alors, Marianne, si bonne, si vieille, si amoureuse, qui avait toujours eu du goût pour son esprit, tire à part l'une de ses cinq filles et lui dit :"comment peux-tu, femme sans pitié; martyriser encore ce malheureux ? Le supplice qu'il endure depuis si longtemps continuera-t-il sans répit ?" Il expira donc en écoutant un comédien dans l'étrange lucarne, ce qui montre que je n'ai pas tort de me méfier de cette engeance. La dernière parole qu'on entendit de lui parmi les hommes, après le bruit énorme qu'un de ses épigones ruraux lâcha du côté où il s'exprimait le plus facilement, fut celle-ci :" tout le monde n'a pas été, n'est pas et ne sera jamais gaulliste".

Phrase obscure prononcée dans l'extase du trépas, sentence qui appelait de son caractère occulte la meilleure des Pithyes, hélas en RTT en ce jour avant les ides de Mars.Que voulait-il donc dire et exprimer, dans son souffle impérial, bien que fatal (mais le petit empire est mort...) ce Charles que l'on disait, car il l'était, Grand ? Otan que ses paroles restent sibyllines et curieuses, otan qu'elles demeurent sub rosa, euh... sub ( de Lorraine ) crucis ?

En ce jour où la France, sa France, Sa France, libre, et libérée, a rejoint l'Otan. Le jour où le divin Charles a eu l'apothéose, et est monté au ciel de nos figures historiques majeures et magistrales, celles dont on brûle les héritages tout en les implorant. Le jour donc, où Charles a eu comme apothéose la métamorphose en citrouille...

On chantait en terre de France, on chantait en un immense choeur cette complainte en vers anapestiques :

Répandez des pleurs !

Frappez vous le sein (droit, évidemment)

Que de nos cris funèbres

Le Forum retentisse

Il est (à nouveau) mort cet homme

A la belle intelligence

Il savait d'un élan

Rapide vaincre

Les plus prompts Germains

Mettre en déroute

Les fédéralistes rebelles

De traits légers

Poursuivre le bolchévique

Il força les Bretons

A rester par delà les rivages

Des mers communautaires

Et l'Oncle Sam, lui-même

A trembler sous sa voix

Jusqu'alors ignorée

Du verbe gaullien

In Memoriam Sénèque...

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