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Billet de blog 15 mars 2010

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Les régionales ou la force des pesanteurs

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans ce premier tour de scrutin, avec une fausse-vraie défaite de l'UMP et une vraie-fausse victoire du PS, on peut lire aussi la permanence de traits politiques de notre pays.

  • Le désavoeu à la direction nationale par le triomphe de Georges Frèche révèle, au-delà de son caractère médiatique, la force des élus locaux qui n'entendent pas se plier aux oukases d'une direction nationale appréhendée comme trop éloignée de ce qui passe dans les régions. Entre Paris et les régions, il y a désormais une nouvelle fracture. Cette fracture territoriale est aussi politique. Ces élections sont bel et bien, aussi, le retour des élus... même s'ils seront pour certain(e)s mal élu(e)s.
  • La résurgence des formations tribuniciennes qui captent les colères et les frustrations, que l'on croyait éteintes, mais qui demeurent, tant ces temps paraissent incertains. Ce n'est pas les débats sur l'identité nationale qui peuvent expliquer de tels scores, mais bien le sentiment d'abandon, la sensation d'être oublié et méprisé par les pouvoirs (et à toutes les échelles) qui y concourent.
  • Le PS peut claironner mais il se retrouve avec un mouvement écologique fort, et qui imposera, monnayera même maintenant son soutien. Le front de gauche n'a pas été ridicule et il sait désormais qu'il peut réunir sur son nom des électeurs. La gauche est bel et bien plurielle. La victoire qui sonne comme une hégémonie est aussi un rappel au PS, qu'il n'est pas le seul à incarner ce que peut être, ce que doit être, voire ce que devrait être une gauche d'alternance.
  • Le centre-droit est laminé, faute d'une stratégie politique claire et aussi par la réaction de son électorat, foncièrement à droite, qui n'a pas forcément envie de voir des tickets Orange/rose, mais d'un orange pur ou mélangé à du bleu.
  • Le fort pourcentage des abstentionnistes montre que la citoyenneté est toujours en crise. Quel en est-il de ce modèle républicain avec des électeurs qui ne votent plus, des citoyens qui ne respectent les règles élémentaires de circulation automobile qu'avec des radars et qu'avec les policiers au bord des routes, des actifs sur qui pèsent une pression fiscale devenue insupportable et qui s'appréhendent comme des vaches à lait ? Il montre aussi le peu de pédagogie dont les conseils régionaux ont fait preuve sur leurs actions, alors que la région s'occupe du quotidien des citoyens ? Cela révèle aussi d'autres fractures, bien plus importantes que la fracture entre les gauches et les droites, qui, elle, ne change pas...

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