Trois Irlandaises en appellent aux Nations unies dans le but de mettre la pression sur le gouvernement irlandais en matière de droit à l'avortement.
Les trois femmes souhaitent qu'une loi autorise l'avortement en cas d'anomalies graves du foetus ne permettant pas à celui-ci de survivre en dehors du ventre maternel.
Siobhain, Ruth et Amanda ont elles-même vécu ce drame, au cours de ces dernières années. Devant un diagnostic médical sans appel, elles ont été forcées, par la loi de leur propre pays, à se rendre à l'étranger afin d'y avorter d'un foetus qui n'aurait pas survécu en dehors de leur utérus.
Elles s'appuient sur un arrêt rendu par le Comité pour les Droits humains des Nations unies en 2005 pour affirmer qu'elles ont subi un "traitement cruel, inhumain et dégradant".
Elles sont épaulées dans leur demande par l'association irlandaise Doctors for Choice et par le Centre for Reproductive Rights (CRR), basé à New York.
Faisant suite à la mort de Savita Halappanavar à l'hôpital de Galway en 2012 et à l'Affaire "X case"remontant à 1992, une loi (Protection of Life in Pregnancy Act) votée en 2012 a fait légèrement changer les choses en Irlande.
Il est désormais possible pour une femme d'avorter si "un risque réel et substantiel existe qui mette sa vie en danger". Tout le problème réside dans la définition et l'application de la formule "risque réel et substantiel" à laquelle se heurtent les médecins irlandais.
Le pays n'en reste pas moins l'un des pays les plus restrictifs en Europe en matière de droit à l'avortement - avec la Pologne et Malte.
Ainsi en cas de viol ou d'inceste, de risque pour la santé physique et/ou mentale de la femme ou d'anomalie grave du foetus, l'avortement est toujours strictement interdit.