La libération est au bout du parcours : marchons
Youcef Benzatat, Le 25 février 2019
Le 22 février nous avons marché courageusement, bravant la peur et transcendant la résignation, guidés par la voix éternelle des martyrs, figée dans nos cœurs brisés.
Enfin unis autour du même slogan : partez Monsieur le Président et emporter avec vous votre système et vos clients avant que la colère du peuple ne fasse abattre sur vous la pire des humiliations. Partez pour le peuple et pour notre patrie tant meurtrie par votre mépris. Le peuple saura reconnaitre les siens et élire ses représentants issus de ses souffrances et de ses indignations.
Notre slogan n’est pas monnayable, il est notre bien le plus précieux, il est notre honneur et le garant de notre bonheur. Vos menaces ne nous affectent guère. Nous ne sommes plus vulnérables comme auparavant, nous avons triomphé contre la peur irréversiblement. Nous avons scellé un pacte avec nous même, nous n’avons rien à perdre à combattre votre obstination.
Vous êtes combien dans votre camp ? Quelques dizaines à instrumentaliser nos institutions de sécurité et de défense en les détournant de leur mission pour vous servir. Pauvres soldats et policiers tenus en laisse par une soupe froide de la honte pour subvenir aux besoins de leur progéniture. Tous aussi aigris par votre mépris, attendant le moment choisi pour vous déserter et retrouver la dignité à leur tour ! Nous, on est des millions, armés de notre seule volonté de vivre libres et souverains, dans la dignité et le bonheur. Nous vous vaincrons, parce que nous sommes dans la vérité et vous êtes dans le mensonge et la fraude permanente. Nous vous vaincrons parce que cette terre est le bien de nos ancêtres et nous appartient de droit. Nous la défendrons de votre cupidité et de celle de nos ennemis, qui guettent nos perclusions avec avidité.
Nous sommes avertis de vos tartufferies. Le dialogue est fini. Partez et épargnez-nous votre bestialité. Elle ne vous sera d’aucune utilité contre un peuple déterminé. Elle ne fera qu’aggraver vos forfaits et accentuer votre humiliation et votre déchéance. Vos jours sont comptés. Nous avons décidé de marcher jusqu’au bout du parcours, jusqu’au bout du cauchemar et jusqu’au bout de la folie. Parce que notre salut et celui de notre patrie s’y trouvent et nous irons les chercher avec détermination, fierté et dignité.
Nous sommes la police et la gendarmerie. Nous sommes les soldats de l’armée et ses officiers. Nous sommes les fonctionnaires de l’administration et des douanes. Nous sommes les enseignants et les soignants des hôpitaux. Nous sommes les chômeurs et les exilés, les paysans et les pécheurs, nous sommes les ouvriers et les commerçants, les poètes et les bien-pensants. Nous sommes les enfants de la patrie. Nous sommes le peuple. La libération est au bout du parcours : marchons tous ensembles.
Y.B.