Oui aussi, mais ça n'a rien, enfin pas grand chose à voir hormis le fait qu'il s'agit de la première phrase, et la plus citée du premier livre (et aussi de l’œuvre) de Marcel Proust. L'épisode de la madeleine, probablement le plus connu de tout ce qu'il a écrit intervient vers la cinquantième page de mon édition de poche (Folio)... de là à conclure que la plupart de ceux qui parlent de Marcel Proust ne l'ont pas lu, il n'y a qu'un pas que je franchis aisément en me rappelant que, justement les seules choses que mes chers professeurs de français aient jamais dites dessus sont les éléments sus cités, l'expression « faire cattleya » (dans le deuxième volume de la Recherche du temps perdu...) et la longueur des phrases qui n'empêche pas une lecture très fluide et très aérée. (mais il faut le lire pour s'en rendre compte).

Donc cette année j'ai décidé de relire Proust. Il se trouve aussi que, longtemps j'ai été plutôt défavorable à l'usage des liseuses parce que ça a besoin d'électricité pour fonctionner (même pas beaucoup et même si la mienne me promet une autonomie d'une vingtaine d'heures de lecture), parce qu'on n'a pas le plaisir de farfouiller dans sa bibliothèque à la recherche du compagnon du soir, parce que c'est ennuyeux (enfin, dangereux) de lire dans son bain avec et parce qu'on n'accède pas aux livres de la même façon.
Mais voilà, d'abord je me suis offert un de ces jouets, pour remplacer en partie mon défunt Palm et pontifier sur le sujet et ensuite... mon Proust en caractères plus gros sur ma machine est tout de même nettement plus agréable à lire qu'en tout petit sur ma version imprimée, du coup j'ai téléchargé tous les volumes que j'avais déjà en version papier. Et puis, dans le métro, ses 240 grammes me permettent de choisir la lecture du moment ou de finir un livre et d'en commencer un autre.
Ça ne remplace pas un bouquin matériel ni le plaisir de feuilleter, mais ça en rend certains plus lisibles pour des yeux plus tout neuf et en prime, et là c’est Byzance, avec le système de pages qui se tournent automatiquement, ben je peux lire et tricoter en même temps. Ce qui, il faut bien dire, est plutôt difficile, bien que possible, avec un exemplaire papier.
Mais ça m'ennuie pour mes potes libraires.
NB : au sujet de la madeleine proustienne, je ne sais pas si c'est vrai, mais il se dit que dans le manuscrit original le beau Marcel aurait plutôt parlé de biscottes. Ce que lisant, son éditeur lui aurait demandé de les remplacer par autre chose. Il faut dire que, même si je comprends le pouvoir évocateur de la biscotte pour Proust étant donné qu'elle me fait immédiatement penser à ma propre grand-mère, le festival gustatif qu'il décrit, appliqué à une bête biscotte, est tout simplement incompréhensible, voire pire.