Le 8 Mercredi février, Jean-François Copé, le patron de l’UMP est parti en Chine pour 3 jours de voyage officiel, c’est la 6ème fois pour Copé. Dans deux semaines, Laurent Fabius, ancien Premier Ministre ira aussi en Chine en mission de monsieur Hollande, ce sera 1 ère fois que le camp du favori dans le sondage contactera publiquement l’autorité chinoise.
Sur les débats dans la télé, on a déjà perçu les traitements différents entre les deux sur la Chine : la monnaie yuan, le déficit commercial, l’aide financière à la zone euro, etc. Ci-dessous les deux dialogues entre moi et chaque parti. C’est peut-être intéressant pour les électeurs français qui sont si cultivés de goûter la civilisation traditionnelle chinoise et qui ont tant de culte des droit de l’homme de refuser le totalitarisme. Surtout au cas de la crise, la Chine joue deux rôles en même temps dans le plan économique : le partenaire et le concurrent. Si le combat diplomatique se déroule pendant l’élection présidentielle, la Chine serait « La bataille de Valmy » pour les deux, parce que la Chine d’aujourd’hui est déjà devenue un nouveau puissant ayant différente culture et idéologie qu’aucun pays peut négliger.
PS
Le 6 Lundi février, à la conférence de presse du PS, Monsieur Hamon.
- Monsieur Fabius va visiter la chine à la fin de février, est-ce que ça signifie que Monsieur Hollande n’y visitera pas lui-même par rapport à en 2007 c’était Madame Royal qui y a visité ? Est-ce que l’équipe de Monsieur Hollande a déjà négocié pour sa propre voyage avec l’autorité chinoise, mais il n’a pas réussit sur les sujets sensibles, par exemple les droits de l’homme, la monnaie ? Est-ce que Monsieur Hollande visitera les Etats-Unis pendant l’élection présidentielle ?
- Concernant la visite de Laurent Fabius, c’est une visite importante, il représentera François Hollande qui, candidat à l’élection présidentielle, ne pourra pas se déplacer. Mais la visite de Laurent Fabius l’amènera à discuter avec ces interlocuteurs chinois, de toutes les questions qui préoccupent légitimement un candidat à l’élection présidentielle, et les socialistes à l’occasion de cette élection. D’abord les rapports économiques et commerciaux : il est important de poser la question de la valeur de la monnaie chinoise ; tant que la monnaie chinoise sera sous-évaluée, nous serons en situation de compétition déloyale sur des marchés où les entreprises chinoises et européennes se font concurrence. Nous pensons, et nous allons l’annoncer à nos partenaires chinois, qu’il est légitime que, dès lors qu’ils posent des conditions pour pénétrer le marché chinois, nous pouvons poser les mêmes conditions au moment où leurs entreprises visent et veulent vendre sur le marché européen. C’est le principe de réciprocité en matière de politique commerciale. Laurent Fabius ne manquera pas d’expliquer ce que nous entendons par la « contribution climat énergie » dès lors que nous voulons, aux frontières de l’Europe, appliquer à des produits qui viennent de pays lointains une taxe spécifique qui contribue à financer des projets de développement durable. Nous discuterons évidemment de ce que doit être le rôle de la Chine en Asie, et les questions des droits de l’homme seront traitées par Laurent Fabius comme nous les avons toujours traitées sans esquiver. La différence entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, c’est qu’il n’y aura pas une semaine « contrats commerciaux » et une semaine « droits de l’homme », il y aura une seule et même politique où nous parlerons de tous les sujets qui intéressent aujourd’hui la France, avec la même constance, la même intensité, sans modifier la nature de nos arguments en fonction des intérêts du moment. Donc le futur président de la République française aura une politique parfaitement claire qu’il sera facile de lire et de comprendre. Nous cesserons ces gesticulations insupportables et intempestives qui ont été celles de la diplomatie française, notamment à l’égard de la Chine, pendant cinq ans.
François Hollande ne devrait pas se déplacer aux Etats-Unis pendant la campagne présidentielle.
UMP
Le 8 Mercredi février, à la conférence de presse de l’UMP, Monsieur Copé.
- Monsieur Fabius va visiter la chine à la fin de février, avez-vous des commentaires ? Selon vous, qu’est-ce que la France doit faire pour résoudre le déficit commercial français, quel pays avec lequel la France doit en discuter d’abord, l’Allemagne qui est le 1er pays ayant le déficit commercial français, ou la chine qui est dans le 4ème place, mais il a la monnaie sous-évaluation?
- Je serai à Pékin à partir de demain matin, pour une visite officielle de trois jours, évidemment pour rencontrer les autorités chinoises, et évoquer un certain nombre de points de discussion et d’échange. Ensuite j’irai à Singapour. Il est vrai que depuis cinq ans, la Chine est le pays dans lequel le président de la République s’est le plus rendu.
Concernant la question du déficit commercial français et de la sous-évaluation du yuan : nous avons des stratégies qui doivent tenir compte des différents partenariats. A l’évidence, la relation avec l’Allemagne, qui est le premier partenaire de la France sur le plan économique et qui est un pays immédiatement voisin, est spécifique. La question est de savoir si nous pouvons avoir une stratégie de compétitivité comparable à celle de l’Allemagne. Nous en avons toutes les raisons puisque nous avons des tissus économiques qui sont assez proches, même si nous devons faire un effort pour avoir des entreprises moyennes en nombre plus important, même si nous devons assouplir les conditions du travail en France, même si nous devons rénover notre financement de sécurité sociale. Avec la Chine, la problématique est différente. Deux sujets parmi d’autres sont notamment sur la table dans le cadre du G20 : le premier concerne la question de la réciprocité. La mondialisation équitable passe aussi par la notion de réciprocité, non pas entre la France et la Chine, mais entre l’Europe et les autres grandes régions du monde, dont la Chine. Le deuxième concerne la question du yuan. C’est une question très sensible en Chine, et j’ai entendu M. Hollande dire que lui, s’il était président de la République, règlerait le problème. Nous sommes un certain nombre à considérer que ce n’est pas la meilleure manière de faire avec le président chinois que de dire « nous, Français, exigeons que… ». C’est un débat très difficile qui engage un certain nombre d’impératifs économiques, monétaires et stratégiques pour la Chine, mais c’est vrai que c’est un sujet qui est sur la table, et qui évidemment a des conséquences sur les conditions de notre commerce extérieur avec la Chine.
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