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Billet de blog 9 juillet 2013

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REVEILLONS NOTRE CONSCIENCE POLITIQUE

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« Les peuples une fois habitués à des maîtres ne sont plus en état de s’en passer. »
J.J Rousseau Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes

Après avoir lu cette phrase, je pense immédiatement à notre devise républicaine: Liberté, Egalité, Fraternité. Trois mots renfermant en eux, l’esprit d’un monde libre, un monde d’équité sociale, de partage et de paix. Dit ainsi, cela paraît utopique. Ces trois mots sont pourtant encrés dans notre langage républicain. Mais sont-ils réellement appliqués ? Sont-ils un leurre pour attirer le peuple, le grand nombre, les 99% de nous, vers un puits sans fonds ? Réveillons notre conscience politique, ne plongeons pas dans ce « coma médiatique » qui dirige nos opinions. Nous sommes le peuple ! Les élus ne sont que nos représentants ! Au même titre qu’un élève délégué de classe qui représente sa propre classe. Ce ne sont pas de supers citoyens mais des représentants de citoyens de leur propre nation. Le tournant historique de la prise de la Bastille aura-t-il eu l'impact voulu à travers le temps ? Tout ce sang versé pour que chaque être en ce pays soit un citoyen libre l’aura-t-il été en vain ?  La brèche ouverte vers la liberté ne s'est-elle pas refermée ? A-t-elle jamais été réellement ouverte?

 « Si dans l’intérieur d’un État vous n’entendez le bruit d’aucun conflit, vous pouvez être sûr que la liberté n’y est pas ». (Montesquieu)                                                                                            

***

Nous voici au XVIII ème siècle, l’époque des Lumières, où certains tirent les esprits vers le haut. Une innovation de l’intellect est née, une vision du monde totalement nouvelle. L’an 1789, tournant historique pour la France. L’heure où la Révolution devait rendre équitable la répartition des richesses et instaurer l’égalité pour tous. En réalité, cette Révolution de 1789, fut  surtout une captation du pouvoir de l'aristocratie, qui représentait la richesse immobilière (les châtelains, la noblesse..), au profit des nouveaux riches, la bourgeoisie affairiste naissante. Les banquiers, les industriels, qui prennent place avec la première vague de révolution industrielle, estiment que la richesse du pays venant d'eux, les commandes du pouvoir doivent changer de mains et désormais leur revenir.

 Barnave un avocat du Dauphiné, un client de la famille Perrier, (les Perrier étaient de grands industriels) prononça en 1790 une phrase très explicite :

 "Une nouvelle distribution de la richesse, appelle - c'est à dire exige - une nouvelle distribution du pouvoir." (Citation tirée des travaux de l’historien Henri Guillemin sur la Révolution Française et Robespierre.)

 Et ainsi, malgré la fin de l’ancien régime et les aspects égalitaires de la première constitution, les citoyens furent divisés en deux catégories, les actifs et les passifs. Les possédants et les pauvres. Parmi les protagonistes, l’Abbé Sieyès, grande figure de la Révolution française, trancha le peuple en deux et mit en place un vote censitaire. C'est à dire que seuls les citoyens payants des impôts pouvaient voter. Belle preuve d’égalité n’est-ce pas ? Seuls  les possédants ou demi-possédants ont le droit de vote. Nous pouvons donc imaginer qu’une pensée dominante prit place à l’assemblée et des lois furent votées à sens unique. Une oligarchie naissante et une doctrine bien pensée. Voltaire avait affirmé la doctrine suivante :

 "Un pays bien organisé est celui où le petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui, et le gouverne."

Il ne pouvait être plus clair. Voici la pensée dominante de cette assemblée représentant non pas le peuple mais seulement une petite partie du peuple. Les autres citoyens, les 99% du pays, comme de nos jours du reste, furent mit de coté. Le 1% bien installé n’était pas prêt et cela depuis le début à partager le pouvoir.

Ce scénario < bien qu’interrompu beaucoup plus tard par une autre révolution > est étrangement similaire à notre situation actuelle. Autrement dit, le pouvoir des puissances d'argent (la ploutocratie) mis en place depuis des siècles, n'a cessé de régner en nous faisant croire à la démocratie et à la souveraineté du peuple.

1       Mais qu'est-ce que la démocratie ?

 Dêmos, peuple et krátos, pouvoir, souveraineté. Un étrange sentiment d’imposture me traverse. Sommes-nous des citoyens libres de nos choix ? Souverains de la nation ? Décideurs des grandes questions sociales et économiques de notre pays ? Nous sommes surtout contraints de choisir nos maîtres. Des professionnels de la politique, censés nous représenter, nous le peuple, peuple souverain, censés nous protéger, en s’appuyant sur la CONSTITUTION. Les politiques néo libérales qui soumettent les peuples aux décisions d’assouvissement économiques sont totalement opposés à la démocratie qui leur ôterait toute marge de manœuvre et de contrôle sur les décisions politiques.

 De nos jours, les médiacrates et l’UE participent énergiquement à la pédagogie gouvernementale qui mène à la désinformation des peuples, tirant la population dans une tournure fataliste des évènements prônant comme seule issue la soumission du grand nombre aux décisions des maîtres docteurs en austérité. Pourtant la soumission n’est certainement pas le chemin à prendre pour se libérer et s’émanciper en tant que peuple souverain. En effet, nous pouvons souligner que plusieurs pays ont pris le parti de pratiquer une réelle démocratie. Des pays pourtant diamétralement opposés  tant économiquement que géographiquement et sans histoire commune.

 Intéressons-nous à la démocratie Suisse et Vénézuélienne. En Suisse, la démocratie  n’est ni représentative comme la notre ni directe, mais est semi-directe. Le bon compromis à l’équilibre entre élus et peuple. De ce fait,  le peuple garde en permanence un contrôle sur ses élus. Le corps électoral dispose d’un instrument capital qui lui permet d’agir directement sur une décision : il s’agit du droit d’initiative populaire et du droit de référendum.

Le référendum peut être facultatif ou obligatoire et de l'initiative populaire. Une initiative populaire est un mécanisme de démocratie directe qui permet à un certain nombre de citoyens, de saisir une assemblée législative ou le peuple par référendum afin qu’il statue sur une question politique. (cf. Constitution Suisse) Ce dernier est le droit d'une fraction du corps électoral de déclencher une procédure permettant l’adoption, la révision ou l’abrogation d'une disposition constitutionnelle.

 Exemple avec son article 138 :

Art. 138 Initiative populaire tendant à la révision totale de la Constitution (site officielle de la confédération Suisse http: //www.admin.ch)  

- 100 000 citoyens et citoyennes ayant le droit de vote peuvent, dans un délai de 18 mois à compter de la publication officielle de leur initiative, proposer la révision totale de la Constitution.

Cette proposition est soumise au vote du peuple.

De même le Venezuela, se constitue en un « Etat démocratique, de droit et de justice » de part sa Constitution. Le droit des citoyens à participer librement aux affaires publiques, de manière « directe, semi-directe ou indirecte » apparaît comme un droit fondamental :

Article 62.

Tous les citoyens et les citoyennes ont le droit de participer librement dans les affaires publiques, directement ou par l'intermédiaire de leurs représentant(e)s élu(e)s.

La participation du peuple dans la formation, l'exécution et le contrôle de la gestion des affaires publiques est un moyen nécessaire pour atteindre le processus qui garantisse un complet développement, tant individuel que collectif. C'est une obligation de l'Etat et un devoir de la société de faciliter l’émergence des conditions les plus favorables pour sa pratique. (Journal officiel de la république du Venezuela AN CXXVII Mois III, CARACAS jeudi 30 décembre 1999 Numéro 36.860 CONSTITUTION de la république bolivarienne du Venezuela

Nous soulignerons enfin, l’exemplarité de l’Islande. Un scénario familier au notre (pourtant bien gardé par les médias), touchant le pays en profondeur en 2008, qui est celui de la crise financière. Endettant plusieurs banques du pays et le conduisant tout droit à la banqueroute. Par deux fois les électeurs refusent par référendum de venir en aide aux banques en faillites et de rembourser leurs dettes illégitimes. En effet, comment vouloir sauver des établissements financiers, spéculateur, mettant des milliers de personnes et eux-mêmes en faillites en « jouant » sans contrôle avec la vie des gens.

Nous avons pourtant en France fait l’inverse en sauvant ces mêmes établissement de la banqueroute et en ne prenant aucune mesure pour règlementer la finance et ses dérives mortels afin d’éviter les prochaines catastrophes !

Résultat surprenant : Gouvernement révoqué, banquiers arrêtés, dettes non-remboursées suivi d’un chômage en baisse et d’une croissance de 3,5% en 2011.Un souffle de démocratie directe s’est emparé des consciences et c’est ainsi que 1000 Islandais choisis au hasard et âgés de 18 à 89 ans participeront  au projet d’assemblée constituante visant à écrire une Constitution. Un public de citoyens amateurs et dévoués à leur patrie. (Source : Islande Assemblée constituante Élection). Nous pouvons constater que c’est au bon vouloir de nos dirigeants si nous sommes enfermés dans ce système verrouillé. Car des solutions existes c’est une réalité. Il y a d’autres alternatives, d’autres organisations qui rendraient notre monde meilleur, notre air moins toxique !

***

2       Qu’est ce que la CONSTITUTION ? :

 En réalité, en république démocratique, quelle est le rôle de l'Etat ? Rappelez-vous que la souveraineté de l'Etat, de la nation dans une démocratie, appartient au peuple et seulement au peuple.

  • Article 25 (souveraineté du peuple)

 La souveraineté réside dans le peuple ; elle est une et indivisible, imprescriptible et inaliénable. (Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793)

Le peuple a pour garantie de protection contre toutes perversions du pouvoir, un texte. Un texte si important que paradoxalement tout le monde l'a oublié. Personne ne s’en préoccupe, sauf de rares vrais démocrates maintenus à l’écart des médias classiques.  L’habitude de la soumission nous a-t-elle rendue totalement aliénés ?

Ce texte est la CONSTITUTION. Il est pourtant accessible à tous de savoir quel est ce texte. Que renferme-t-il ? La Constitution (écrit généralement avec une majuscule) est un texte qui fixe l'organisation et le fonctionnement d'un organisme, généralement d'un État.

La Constitution d'un État a valeur de loi. Elle est à la fois l'acte politique et la loi fondamentale qui unit et régit de manière organisée et hiérarchisée l’ensemble des rapports entre gouvernants et gouvernés au sein de cet État, en tant qu'unité d'espace géographique et humain. La Constitution garantit les droits et les libertés de la communauté humaine concernée. En ce sens elle vise aussi à limiter le pouvoir des élus et autres représentants du peuple. (Définition Encyclopédique)

Oui, c'est bien écrit, elle fixe les limites du pouvoir des élus. Autrement dit, elle nous protège des dérives qui tendent à pervertir l'homme une fois le pouvoir obtenu. Je ne remets pas en cause le principe de perversion car par nature, l'homme est faible et a besoin de limites pour éviter que cette belle idée de démocratie se transforme en tyrannie. De nos jours, c’est celle de la Vème République, écrite le 4 octobre 1958 (mise à jour au fil des années) qui est en fonction en France. Nous allons ainsi nous arrêter aux articles 2 et 3 de notre Constitution. Vous voyez qu'il ne faut pas aller bien loin dans la lecture.

  • Titre premier - DE LA SOUVERAINETÉ

 Article 2 :

 La langue de la République est le français.
L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.
L'hymne national est « La Marseillaise ».
La devise de la République est « Liberté, Égalité, Fraternité ».
Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

 Article 3 :

 La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum.

Gouvernement du peuple ? Par le peuple ? Pour le peuple ?

Pourtant le grand paradoxe de notre République est que cet article 3 détruit la puissance du 2 et remet la possibilité du referendum dans les mains de nos « maîtres ». D’où l’impuissance que nous avons de pouvoir maîtriser les décisions prises. Une impuissance constitutionnalisée.

***

3       L’Europe, la souveraineté et la crise.

 Si nous nous arrêtons seulement au grand principe du gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple nous pouvons espérer faire  partis intégrante des décisions politiques touchant à nos droits, à notre liberté. Sauf que, dans l'assemblée rédigeant cette constitution, (l’assemblée constituante), dans les assemblées votant nos lois, nos réformes, notre destin, il n'y a aucun membre du peuple ! Aucun amateur de la politique n’est présent, faisant la balance dans l'alliance qui nous est offerte pour décider. Seuls les élus, les « meilleurs » sont présents. Les idées et projets ne sont discutés qu’entre professionnels.

A quelle moment sommes nous consultés ? Où est donc passée notre souveraineté ? Alors que la démocratie commençait à apparaître, la voilà de nouveau en fuite. Ce cauchemar devient oppressant. On ne décide de rien finalement.  Mais ne peut-on pas qualifier cela d’Abus de Pouvoir ? L’exemple le plus récent est le vote majoritaire du  « NON » exprimé par les français par le biais d’un référendum (pour une fois) qui devait autoriser la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe. La majorité du peuple français avait tranché et 54,68 % des électeurs ont refusés ce traité Européen. Pourtant en 2007, le gouvernement en place fera voter au parlement, donc sans avoir consulté le peuple comme en 2005, le traité de Lisbonne qui est à 90% la réécriture du traité pourtant rejeté deux ans avant par les français. Ceci est un fait. La trahison envers le peuple est flagrante. Le terme  « peuple souverain » devient oxymorique !

Comment ne pas consulter les français sur un texte aussi important. Ce texte établissant les règles de conduites des nations d’Europe doit nous être imposé ? Les intérêts des élites avant ceux de l’intérêt général. Les 1% ont remportés à nouveau la manche. Ce traité enfermant les nations, donc les peuples sous l’oligarchie mondialiste, ultra libérale et BANCAIRE est signé ! Depuis, seule l’austérité et la récession règnent en maître et pour quels résultats ? Sommes-nous sortis de la crise pour autant ? Au contraire cela empire chaque minute. Voici l’extrait d’une interview de Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’Economie :

 "Comment expliquer l'acharnement à imposer des politiques d'austérité un peu partout alors qu'elles sont injustifiables économiquement ?"

 Joseph Stiglitz : « C'est pour moi un véritable mystère. Nous avons expérimenté de telles politiques d'austérité des dizaines de fois et, à chaque fois, cela a été un échec. En 1929 cela a été le cas avec le président des États-Unis Herbert Hoover qui a transformé l'effondrement de la bourse en une grande dépression. Plus récemment, le FMI a fait pareil dans le Sud-est asiatique et en Argentine et cela a été un désastre. La plupart des pays européens qui ont engagé politique d'austérité sont maintenant en récession ; l’Espagne, la Grèce sont en dépression. Compte tenu toutes ces expériences, la possibilité pour les politiques d'austérité de réussir parait minime. La plus forte probabilité est que l'économie cesse de croître, les recettes fiscales cessent d'augmenter, les dépenses sociales et le chômage continuent d’augmenter et que au final, les améliorations budgétaires espérées ne soient pas au rendez-vous »

De plus en plus d’économistes de renom et de Prix Nobel (Paul Krugman par exemple) luttent contre ces politiques sans que les portes du grand média ne leurs soient ouvertes. A qui profite cet acharnement destructeur ? Nos vies et celles de nos enfants en dépendent. Nous ne vivons plus mais nous survivons.

Pourtant, quelles sont les clefs qu’un Etat démocratique doit toujours avoir en main pour pouvoir assurer la protection de son peuple souverain et préserver son indépendance et sa pérennité ?Quelles en sont ses principales fonctions régaliennes ? Les droits régaliens ou pouvoirs régaliens ou fonctions régaliennes, du latin jura regalia, désignent les « marques de souveraineté » dont dispose l'État. (Définition Encyclopédique) :

- le droit de faire la loi

- le droit de paix ou de guerre

- le droit de battre monnaie

Tous ces droits ont pour principe d’être appliqués dans le seul but de servir l’intérêt général. 

Article 9 (la loi)

La loi doit protéger la liberté publique et individuelle contre l’oppression de ceux qui gouvernent. (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793.

Aucune loi ne doit être prise si elle ne protège pas notre liberté. La liberté économique et budgétaire par exemple. Comme nous l’avons vu, un des droits fondamentaux de l’Etat est celui de battre monnaie. D’avoir comme indépendance ultime, celui de la création monétaire pour assurer à ce même Etat, les finances nécessaires à son bon fonctionnement. Cela parait si évident et simple qu’il m’est impossible de croire que l’inverse puisse exister. Incontestablement, un Etat doit créer la monnaie nécessaire à son fonctionnement pour investir librement et ainsi pérenniser son bon développement. Hôpitaux, écoles, autoroutes, mais aussi investissements dans la recherche ou le progrès social.

 La liberté de battre monnaie, de créer l’argent ex nihilo (à partir de rien), de pouvoir emprunter à sa propre banque centrale, (Banque de France ou BCE Banque Centrale Européenne pour l’Europe) à taux quasi nul, autrement dit sans intérêt, est un droit fondamental qu’un Etat doit garder précieusement. Il serait ridicule et totalement abject de déléguer ce droit à des instances privées car toutes notions de souveraineté disparaîtraient à la seconde et le peuple, principal souverain, s’y opposerait sur-le-champ !

Ce pouvoir de création monétaire est pourtant celui le plus lorgné de l’élite bancaire.

« Permettez-moi d’émettre et de contrôler les ressources monétaires d’un pays et je me moque de celui qui écrit ses lois ». Le Banquier Rothschild

Rothschild était très clair, la création monétaire est donc au cœur de notre fonctionnement puisque tout ce qui est fait pour nous faire vivre, a besoin, à la base, d’être financé par le biais de l’argent. Ainsi, celui qui détient la création d’argent, détient le pouvoir.

 Napoléon Bonaparte, Empereur Français (1769-1821) : « Lorsqu'un gouvernement est dépendant des banquiers pour l'argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit. [...] L'argent n'a pas de patrie ; les financiers n'ont pas de patriotisme et n'ont pas de décence ; leur unique objectif est le gain ».

Ce n’est donc pas une affaire récente comme le prouve Napoléon. Je ne peux imaginer pire scénario, pire cauchemar.

 Et bien si, les dés ont déjà été jetés et pour la France depuis 1973 avec une infâme loi, la loi du 03 Janvier 1973 et son article 25 :

« Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France. »

Que dit cette phrase ? Elle dit simplement que de par son article elle interdit à la Banque de France de faire crédit à l’État, condamnant la France à se tourner vers des organismes bancaires privés pour emprunter et donc à verser des intérêts. Alors qu’avant cette loi, l’État trouvait les financements nécessaires auprès de la Banque de France qui lui prêtait sans intérêt.

En effet, la Banque Centrale qui est une entité appartenant complètement à l’Etat, ne peut plus prêter à son propriétaire. Un paradoxe total !Comment un Président de la République peut-il tourner le dos à son peuple de cette façon ? Comment peut-il abandonner ce qui verrouillé notre souveraineté ? Une telle perte pour la France que ce droit de création monétaire, a-t-il seulement fait l’objet de débat public ? D’avis du peuple ? NON. Cette main tendue vers les futures élites au pouvoir va se refermer en poing, écrasant les peuples à travers toute l’Europe. La construction de l’union européenne avec le traité de Maastricht en 1992,  vendu comme l’avenir du vieux continent, nous mène aujourd’hui à la récession, l’austérité, la pauvreté et le chômage de masse.

Cette fameuse loi de 1973 à répandu son virus dans cette Europe. L’article 123 du traité de Lisbonne :

« Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de crédits aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres. L’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite. »

L'article 123 reprenant l’article 104 du traité de Maastricht, également identique à l’article 181 du traité constitutionnel européen. Comment est-ce possible ? Devons-nous juger le niveau de trahisons des élus envers le peuple ou le niveau de l’intérêt que porte les peuples sur ce genre de texte fondamental qui est très faible voir inexistant. Sommes-nous victimes ou inconsciemment complices, endormis dans une ignorance construite ?

La trahison des élus, c’est à dire leur abandon total de notre protection afin de s’incliner face aux demandes des institutions Européennes est évident. Commission européenne, FMI, Cour européenne de justice qui sont pour la plupart des organismes non élus des peuples, mais qui dirigent et décident en nos noms, ôtant chaque fois une partie de notre souveraineté, de notre liberté, est aussi un fait. Mais que la préoccupation des peuples ne soit pas tourner vers la défense de nos droits fondamentaux et de la prise de conscience de ces faits devient très dangereux.

Les puissances font porter le poids de la crise sur le dos des contribuables et se cachent derrière un mot, la « dette ». Cette prétendue dette  augmente de façon exponentielle depuis 1973.Ce mot dette est tellement employé dans les médias que l’on ne se soucis pas de son sens premier. Ce que l'on doit à quelqu'un est une dette. C’est un échange entre deux entités afin de répondre à un besoin du demandeur. A l’origine, le prêteur et le demandeur étaient une seule entité, l’ETAT. Ainsi, il ne se rajoutait pas d’intérêt à lui-même, idée absurde que de faire cela.

Aujourd’hui, si la dette grimpe sans fin, c’est principalement parce qu’il y a bien deux entités. Le prêteur demande à l’Etat des intérêts qui eux ne peuvent qu’augmenter la somme totale à rembourser et qui ne pourra cesser de croître. L’Etat français paye chaque année, juste pour rembourser les intérêts et non le principal,  plus de 50 Milliards d’Euros pour le service de la dette. Autant de manque à gagner dans les caisses de l’Etat. Nous donnons donc cette somme à des banquiers privés alors que nous pouvons très bien nous financer et ainsi éviter d’alourdir notre économie d’une somme colossale d’intérêts.

Ces 50 Milliards d’euros ressemblent étrangement au montant  total d’impôts sur le revenu payé par les contribuables sur une année. Ce même montant qui pourrait largement financer des réformes austères comme la réforme des retraites ! C’est aussi un fait,  sinon que les contradicteurs me justifient cette somme qui glisse dans les poches de quelques hyper puissants et non dans l’économie réelle comme cela devrait l’être.

« La charge de la dette représente le paiement des intérêts seuls ; elle se montait à 47,4 milliards d'euros pour l'année 2005, soit la presque totalité de l'impôt sur le revenu payé par les Français (qui représente, en 2006, 17 % des recettes de l'État). » Source Insee, charge de la dette.

En résumé, nous travaillons non pas pour aider au financement de notre économie mais pour payer des banquiers véreux et cupides ! (La cupidité est la recherche et l'amour immodérés du gain, de l'argent, des richesses). Qui pourrait défendre ce procédé totalement illogique si ce n’est ceux qui en trouvent leurs intérêts ? Mais ce système est encore plus fou, car avant que ces banques ne prêtent aux Etats avec intérêts, elles vont au préalable, se financer auprès de la banque centrale (BCE pour l’Europe), qui elle, va leur prêter à taux quasi nul ! Nous sommes à la frontière de l’humour. Un trait d’humour sarcastique qui transforme la crise économique en sa forme anagramique : le scénario comique. 

Henry Ford: "Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire, car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin."

 Sir Josiah Stamp,
Gouverneur de la Banque d’Angleterre, 1920 : "Les banquiers détiennent la Terre. Si vous souhaitez rester leurs esclaves et payer le coût de votre propre esclavagisme, alors laissez-les continuer à créer de l’argent."

Une question aussi importante jamais mise au devant de la scène par les médias dominants. Ces derniers seraient-ils, eux aussi, complices du pouvoir ?

4       Jeux de dupe ?

Sommes-nous soumis à leurs choix et leurs lois et restons-nous inertes et volontairement impuissants face à ces félons ? Pourtant une inertie volontaire des peuples me paraît impossible. Seul un jeu de manipulation médiatico-politique peut causer une telle perte de connaissance auprès des peuples sur des sujets moteurs de notre société. La puissance médiatique joue un rôle primordial dans la désinformation. La culpabilisation des citoyens sur les lourdes charges budgétaires de l’Etat par exemple, pour nous faire consentir des mesures austéritaires nous privant volontairement de nos biens. Ces mensonges répétés sans cesse et diffusés dans toute la presse afin d’abdiquer sans lutter.

« Un mensonge répété dix fois reste un mensonge; répété dix mille fois il devient une vérité. » (Adolf Hitler).

Oui, la manipulation est dangereuse et peut mener au pire des scénarios, surtout en temps de crise systémique comme celle que nous traversons.

David Rockefeller, Banquier Commission Trilatérale 1991 : « Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, au magazine Time, et aux autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion depuis presque quarante ans. Il aurait été pour nous impossible de développer notre projet pour le monde si nous avions été exposés aux lumières de la publicité durant ces années. Mais le monde est aujourd’hui plus sophistiqué et préparé à l’entrée dans un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l’autodétermination nationale des siècles passés »

Monsieur Rockefeller doit faire une mauvaise plaisanterie. Pourtant c’est tentant de penser que la puissance médiatique dirigeante en France qui est détenue en majorité par de grosses multinationales (Bouygues, LVMH, Lagardère) se doit de flouter le peuple des réalités. Ne serait-il pas préférable pour eux de préserver les informations fondamentales concernant de vrais problèmes de société qui pourraient leur octroyer leur pouvoir et leur tranquillité dans la libre circulation de leurs capitaux, de leurs marchandises et des personnes ? Oui, là est bien définit le principe même de cette mondialisation volontairement incontrôlée, créatrice de nos crises et de nos inégalités sociales. Le système bancaire totalement maître des nations et l’ultra libéralisme incontrôlé régulant notre économie enfonçant  les peuples dans la misère sont les causes de notre cancer social.

Dans nos sociétés modernes, l’ouverture du marché international était quasi inévitable certes. Mais comme pour la constitution, les choses doivent être faites, surtout lorsqu’il il s’agit d’êtres humains, avec des limites et des règles et à l’échelle humaine cela s’appelle des Lois. Or, les lois concernant l’économie ultralibérale n’existent que pour enfoncer les nations et soumettre les peuples. En mettant les travailleurs (être humain avant tout) en concurrence déloyale sur le marché du travail, délocalisant les usines pour satisfaire les actionnaires qui ne pensent qu’au profit plaçant des milliers de personne sur le banc des chômeurs d’un côté et allant en exploiter d’autres en les payant à très bas coût. Tout cela pour assouvir leur soif du gain, du toujours plus, au détriment des 99%. Des politiques où l’anarchie économique domine la morale, où les règles sont foncièrement anti-écologiques, anti-démocratique.

La France a abandonné sa politique industrielle, sa monnaie pour se soumettre aux règles européennes et Internationales du libre échange, aux directives de l’OMC qui interdisent formellement de protéger nos industries face à la concurrence déloyales des pays qui produisent à très bas coût (au détriment de la qualité et de soucis écologique). De ce fait, nous ne pouvons intervenir dans l’importation de marchandises sur le sol français  afin d’en contrôler les prix et ainsi protéger notre production, la fin du protectionnisme clamé haut et fort par ces institutions au pouvoir absolu. Une dépossession totale de la souveraineté des nations.

L’immoralité est la doctrine régnante dans le sombre monde de la finance. Nous n’avons pas besoin de prendre partie pour constater cela mais juste du bon sens. Les gouvernements se succèdent et refusent de combattre le « mal dominant », alors que les armes sont à portés de leurs mains. Nous avons vu le principe de l’indépendance de création monétaire qui empêcherait des intérêts exorbitants rapportant des dizaines de milliards d’euros pouvant panser de nombreux maux.

Nous pouvons aussi mettre en lumière, une arme dévastatrice pour ce capitalisme tueur qui est la lutte profonde contre les paradis fiscaux.Une récente enquête très bien construite menée par le journaliste Antoine Peillon a permis de faire ressortir de l’ombre de ces terres « idylliques » près de 600 Milliards d’euros de manque à gagner pour les comptes de la France. Cette somme astronomique représente l’ensemble des avoirs des français les plus riches et des entreprises qui sont dissimulés avec comme seule motivation la cupidité. Pensons concrètement ce que peuvent financer ces centaines de milliards d’euros surtout en tant de « crise » comme disent les médias.

Où se situe la morale ? Où se situe le patriotisme ? La « fraternité » dites-vous ?

***

 La démocratie,  la CONSTITUTION, le système bancaire, les dérives de notre économie. Autant de thèmes qui semblent au premier abord ennuyeux mais qui se révèlent capitaux à notre survie.Nous pourrions développer de manière précise et technique les règles du libre-échange, aborder des thèmes comme le protectionnisme, l’argent dette, expliquer Bretton Woods, mais là n’est pas le but.Ce serait contre-productif de ne pas permettre de développer ces thèmes de manière autonome afin que la prise de conscience soit personnelle. Une fois les mots remis à leur place, la lumière apparaît. L'épais brouillard qui nous entoure se dissipe peu à peu. Oui, c'est angoissant de se dire trompé depuis tant de temps. Oui la désintoxication sera longue et difficile. Mais à plusieurs, l'effort est moins rude. C'est en reprenant notre conscience politique que nous trouverons la force. La force d'avancer, la force d'ouvrir enfin la brèche de la vérité. Le combat sera long, mais nous sommes le nombre et ils ne sont que très peu !

Reprenons ce qui nous a été volé : NOTRE LIBERTE !

Alors armons-nous de vérités et REVEILLONS NOUS !

 Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré et le plus indispensable des devoirs.Art. 35 Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1793 

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