CSL, très gros distributeur mondial de médicaments dérivés du plasma et opérateur de fractionnement du plasma pour l'Australie, la Nouvelle Zélande, Syngapour, Taiwan et quelques autres, a racheté l'activité de vaccins antigrippaux de Novartis.
Ils ont par ailleurs déjà des activités de produits diagnostics en immuno-hématologie. Leur chiffre d'affaire mondial est 5 fois celui d'Octapharma, et 10 fois celui du LFB. Ces mouvements dans les produits vaccinaux ne sont pas nouveaux, les grosses multinationales du médicament se désengageant de plus en plus de cette activité.
Or cette dernière, la production de vaccins, est de fait plus proche de celle des produits "dérivés du corps humain", sang, plasma, cellules, protéïnes, anticorps, etc...que de celle de la chimie. Les exigences de sécurité, en raison de la composition même de ces produits et de leurs impacts immunologiques sur le corps humain, les rapprochent tous, même si aujourd'hui des régulations distinctes s'appliquent de fait.
Ces mouvements industriels de regroupement, sang et vaccins par exemple, annoncent forcément d'une part des changement de "perspectives" sur les organisations au niveau mondial et une globalisation inévitable des activités, mais aussi des "harmonisations" des régulations entre produits pourtant perçus comme très différents.
Ca concernera aussi les produits sanguins labiles, les classiques "globules rouges, plaquettes et plasma thérapeutiques", à plus ou moins long terme. Ce qui c'est passé dans les dernières années avec le plasma thérapeutique d'Octapharma est illustratif. L'ensemble des plasmas thérapeutiques devraient suivre, si l'on s'autorise un peu de prospective à partir de l'autorisation récente de la FDA (Agence du médicament des USA) pour la mise sur le marché de "l'Intercept" pour inactiver plasmas et plaquettes (déjà utilisé en France). Leur requalifications comme produits industriels est probable un jour ou l'autre.
En France, on préfère attendre les crises plutôt que les anticiper, et la prospective est donc bannie des institutions concernées, car annociatrice de "mauvaises nouvelles"... Il est paradoxalement plus facile pour des dirigeants peu engagés de "gérer des crises déclarées" que de se préparer, d'anticiper, de réformer pour "être prêt". Question de timing : la crise, c'est la faute du prédécesseur... la préparation, c'est faire le travail pour le suivant !