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Les tenants de la globalisation de l’économie mondiale sont confrontés aux limites de leur système ultralibéral.
Vouloir faire d’un monde aussi inégalitaire un marché unique était une hérésie. Mais les perspectives de bénéfices à court terme pour les multinationales et les gros actionnaires étaient trop alléchantes pour qu’ils acceptent d’entendre les mises en garde des petits citoyens sur les dégâts à moyen et long terme que la concurrence sauvage entre les peuples allait causer.
Pour offrir de nouveaux débouchés aux groupes industriels occidentaux, en perte de vitesse dans les années 1970, les lobbies de tous poils, aidés par leurs alliés (OMC, FMI, UE…) ont forcé les pays émergents à ouvrir leurs marchés et donc leurs frontières.
À ceux qui s’inquiétaient des risques de désindustrialisation, lorsque les Chinois ont commencé à exiger des transferts de technologie en échange de juteux marchés d’infrastructures ou d’équipements de haute technicité, on répondait qu’il n’y avait rien à craindre et que nous garderions toujours notre avance technologique.
On a vu ce qui s’est passé ensuite. Mais l’ouverture des frontières et la libre circulation des fonds, des marchandises et des personnes allaient avoir des conséquences inattendues.
Lorsque l’on ouvre les frontières, les flux sont libérés dans les deux sens. Il n’existe pas (encore) de systèmes de frontières semblables aux nouveaux tissus « respirant et étanches », qui laissent passer l’air dans un sens et stoppent le passage de l’eau dans l’autre sens !
Dans un monde en paix où les écarts de conditions de vie seraient amenés et maintenus à des niveaux acceptables, il n’y aurait pas de problème à supprimer les frontières.
Hélas, notre monde n’est pas plus équitable aujourd’hui qu’il ne l’était dans les années 1970. Bien au contraire. Notre monde n’est pas plus en paix aujourd’hui qu’il ne l’était alors. Les conflits mondiaux ont laissé place à une multiplicité de conflits régionaux, tout aussi meurtriers, et qu’aucune organisation internationale n’a été capable d’éviter. Des conflits qui génèrent des flux migratoires impressionnants et qu’aucune organisation ne parvient à contenir.
Nous savons tous que ces conflits ont pour origine, le plus souvent, une lutte pour des intérêts stratégiques ou financiers. Mais au lieu de combattre les causes de ces conflits, nos obsédés des profits sans limites s’obstinent à nous pousser dans cette impasse qu’est l’ultralibéralisme.
En conséquence, les « déplacés », comme on les nomme pudiquement, sont de plus en plus nombreux partout sur la planète.
Et pour endiguer ces flux humains, les États les plus riches dressent des clôtures toujours plus longues et plus hautes. Partout en Europe, aux États-Unis et dans bien d’autres pays, des clôtures sont érigées pour restreindre l’accès aux migrants. Un certain candidat à la magistrature suprême des USA en a même fait un argument de sa campagne.
Et dans le même temps, on nous vante les mérites d’un monde libre et ouvert.
Il me parait de plus en plus évident que les conditions d’une mondialisation sereine, synonyme de progrès pour tous, sont loin d’être remplies.
Et ce n’est pas la mise en concurrence sauvage des populations entre elles qui arrangera les choses. Sauf si l’on pense qu’il suffit d’attendre que ce mécanisme aboutisse un jour à un nivellement par le bas. Pour le coup, on parviendrait à une relative égalité… dans la misère. Mais dans ce cas, je ne prends aucun risque de me tromper en prédisant que cette misère conduira à une explosion des foyers de révoltes et de guerres civiles.
Il reste une autre option. Celle d’imposer des niveaux minima de salaire, de protection sociale et médicale, de fiscalité, partout dans le monde. Mais vite, alors !