Affaire Goodyear. La sanction vient de tomber pour les salariés de Goodyear qui avaient séquestré deux cadres dirigeants de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord pendant 30 heures, les 6 et 7 janvier 2014.
24 mois de prison dont 9 mois fermes.
Pourtant, la direction de Goodyear avait retiré sa plainte contre ces salariés, dès fin janvier 2014.
S’il est légal de poursuivre de simples ouvriers pour avoir séquestré leurs dirigeants (sans coups ni blessures), malgré le retrait de plainte des victimes, qu’attend-on pour appliquer le même régime contre les maris et conjoints violents ?
On sait le nombre de femmes victimes de violences conjugales. On sait qu’en France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint. On sait la terreur que font peser ces hommes violents sur leurs victimes, les empêchant de déposer plainte ou, en dernier recours, les forçant à retirer leurs plaintes pour se mettre à l’abri de poursuites judiciaires et de sanctions pénales.
On voit à quelle extrémité cela peut mener certaines femmes, comme Jacqueline Sauvage, qui en est arrivée à tuer son mari après plusieurs dizaines d’années de calvaire. Et qui a payé très cher, pour cela !
Alors, qu’attend-on pour permettre à un procureur de poursuivre un conjoint violent, constats médicaux ou rapports des services sociaux à l’appui, même en l’absence d'une plainte officielle déposée par la victime ?
Notre système judiciaire aurait-il plus de considération pour les chefs d'entreprises que pour les femmes ?