L’impact de la mondialisation ultralibérale varie énormément d’une catégorie de personnes à l’autre.
Pour certaines, elle a été une formidable opportunité de développement et d’enrichissement personnel. Partout dans le monde, des hommes et des femmes d’affaires, des investisseurs privés et institutionnels, des entreprises, ont bâti des fortunes immenses en quelques décennies, parfois en seulement quelques années.
En 2013, selon le magazine Challenges, le nombre de milliardaires privés atteignait le chiffre record de 2.170 individus.
D’après Le Monde du 19 janvier 2015, 1 % des personnes les plus riches de la planète possèderont bientôt la moitié de la richesse mondiale. 48 % en 2014, et selon les prévisions 52 % en 2016.
Selon une étude de l’ONG Oxfam, la fortune des 80 personnes les plus riches de la planète a augmenté entre 2010 et 2014 de 600 milliards de dollars, tandis qu’elle a été divisée par deux pour la moitié la plus pauvre de la population. Ces 80 personnes les plus riches se partagent le même montant que 3,5 milliards de personnes les plus pauvres.
Ce que ces chiffres ne disent pas, c’est l’impact de tels écarts de revenus sur la vie des 99 % restants et plus particulièrement sur le fonctionnement démocratique, si cher à nos dirigeants.
Pourtant les conséquences désastreuses se multiplient sous nos yeux, jour après jour.
Chômage croissant. Effondrement des classes moyennes. Appauvrissement des classes les plus défavorisées. Conditions de vie dégradées par manque de soins, de logements, de nourriture suffisante.
Rejet de la société. Rejet de l’autre. Repli communautaire. Développement des fanatismes religieux ou idéologiques. Phénomènes amplifiés et accélérés par l’usage incontrôlé des réseaux sociaux et des nouvelles technologies de l’information.
Jamais les outils de manipulation des masses n’ont été aussi performants qu’aujourd’hui. Et ils le seront de plus en plus à l’avenir. Jamais le terreau de la violence et des dérives en tout genre n’a été aussi fertile.
Au sommet de la pyramide, des hommes et des femmes avides de pouvoir et d’argent exercent une pression sans cesse plus forte sur les gouvernements, en utilisant les puissants leviers des institutions économiques et financières internationales (FMI, BM, agence de notation…).
Grâce au lobbying, cette forme légalisée de corruption, des freins à l’enrichissement de ce 1 % de l’humanité tombent chaque jour. Grâce à la mise en concurrence des États, les politiques fiscales sont de plus en plus généreuses avec les plus riches. Les exigences salariales des simples citoyens sont de moins en moins élevées. Lorsque les charges salariales diminuent, c’est un revenu différé qui disparaît pour les salariés… et des dividendes accrus pour les actionnaires.
Ce faisant, les écarts de richesses s’accroissent de plus en plus vite et accélèrent la dégradation des conditions de vie de 99 % de la population mondiale. Quand ces êtres cyniques, assoiffés de fortune et de pouvoir, réaliseront-ils qu’ils ont depuis longtemps dépassé les limites de l’endurance humaine ? Doit-on nécessairement passer par un effondrement total qui conduira immanquablement aux mêmes effets que la crise de 1929 ? Doit-on attendre une généralisation des guerres civiles et inter étatiques partout sur la planète, dont les terrorismes ne sont qu'une étape intermédiaire ?