Devant le spectacle pitoyable que nous offrent nos (futurs) élus (ou battus) en cette avant-veille de scrutin, beaucoup d’entre nous hésiteront dimanche à se rendre aux urnes pour exercer leur droit civique. Je pense à tous ceux qui, comme moi, ne se reconnaissent ni dans l’idéologie du Front national ni dans l’aveuglement qui pousse PS et LR vers le culte de l’ultralibéralisme, désigné comme modèle insurpassable et incontournable.
À quoi bon voter dans ce cas ? Aujourd’hui, les résultats annoncés font état du nombre des votes blancs et de celui des votes nuls de manière distincte. C’est déjà un progrès par rapport à une époque, pas très lointaine, où les deux types de « non-votes » étaient confondus dans le même total.
Alors, pourquoi ne pas tirer parti de ce progrès ? Jusqu’à aujourd’hui, trop peu d’électeurs, déçus par l’offre politique du moment, se déplaçaient jusqu’à l’isoloir pour marquer leur désapprobation, tout en démontrant leur intérêt pour la chose politique. En conséquence de quoi, leurs voix n’avaient aucun écho, puisque leur nombre restait insignifiant au regard des scores de l’abstention.
On pourrait dire, non sans humour, que le parti de l’abstention est le premier parti de France. Le problème reste qu’en temps de crise on n’a plus vraiment le cœur à rire. Et surtout, les grands partis traditionnels n’ont que faire d’un éventuel message noyé dans la masse des « non-votants ».
Par contre, si nous étions plus nombreux à déposer une enveloppe vide dans les urnes, le vote blanc, en devenant le premier parti de France, permettrait de faire entendre à la classe politique actuelle notre rejet des politiques proposées et appliquées par eux depuis des décennies.
En outre, il serait, à n’en pas douter, un moyen efficace de limiter les tentations du vote FN. Cela nous éviterait également la foire aux insultes à laquelle participent tant de nos représentants avant et après le premier tour.
On peut toujours rêver, non ?