Chômage de masse. Perspectives économiques très sombres. Manque criant de logements décents. Pressions du gang local. Tout ou presque concourt à faire échouer celui ou celle qui sort de prison et qui souhaite sincèrement trouver sa place dans la société civile plutôt qu’en sa marge.
Lorsqu’il finit par perdre tout espoir de s’en sortir dans le respect des lois de la République, deux voies opposées vont s’offrir à lui : le retour vers un gang et le refuge dans la religion. Dans les deux cas, les deux groupes sont perçus comme une communauté ou une famille qui leur apportera le soutien qui leur manque.
Parmi les trois grandes religions, l’islam peut présenter pour ces personnes un attrait tout particulier : la promesse d’une rédemption de leurs péchés et d’une place de choix au paradis d’Allah. Le passé de délinquant de ces personnes les rend d’autant plus sensibles à ces promesses.
Outre le Coran, les hadiths (tout ce qui est rapporté du Prophète comme paroles, actions, acquiescements ou caractéristiques) servent pour tout musulman de guide incontesté dans son comportement quotidien. Parmi ces nombreux hadiths, 40 ont été regroupés dans un petit livre d’an Nawawi (1233—1277, http://fr.wikipedia.org/wiki/Al-Nawawi). Un livre considéré comme essentiel à tout musulman. Deux de ces 40 hadiths concernent ce point particulier de la récompense d’une bonne action. Les hadiths 18 et 37.
http://annawawi.free.fr/Hadith/hadith_18.htm
« Prémunis-toi envers Dieu où que tu sois. Fais suivre la mauvaise action d’une bonne action, celle-ci l’effacera. Comporte-toi avec les gens en faisant preuve d’une haute moralité ».
http://annawawi.free.fr/Hadith/hadith_37.htm
« Certes, Allah a inscrit les bonnes actions comme les mauvaises, puis Il les expose de la façon suivante :
Quiconque décide d’accomplir une bonne action, mais ne l’a pas faite, Allah la lui inscrit auprès de Lui comme étant une bonne action complète.
Quiconque décide d’accomplir une bonne action et parvient effectivement à l’accomplir, Allah la lui inscrit de dix à sept cents fois sa valeur, et même plus encore.
Quiconque décide de faire une mauvaise action et il ne la fait pas, Allah la lui inscrit auprès de Lui comme étant une bonne action. S’il décide de la faire et la fait, effectivement, Allah la lui inscrit comme étant une seule mauvaise action ».
Par ailleurs, tout bon musulman attache une importance vitale à agir de manière licite (halal) et à rejeter tout comportement illicite (haram). De très nombreux musulmans consultent des forums de discussion ou des sites islamiques sur Internet en quête de réponses sur leurs doutes quant à ce qui est haram ou ne l’est pas.
Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les détenus musulmans se tournent vers leur religion pendant leur période d’incarcération, plus qu’ils ne l’ont jamais fait avant d’entrer en prison. Une fois qu’un délinquant musulman a été convaincu d’avoir eu un mode de vie haram et qu’en conséquence il finira en enfer, celui-ci demandera à être guidé sur le chemin de la pureté. Il se montrera même zélé pour suivre sans discernement les enseignements d’un imam ou, à défaut, du premier prédicateur venu. Les plus zélés d’entre eux seront probablement les nouveaux convertis. Leur ignorance de l’islam et du Coran en fait une matière particulièrement malléable.
Le résultat dépendra dès lors de ce que cet imam choisira dans le Coran pour le transmettre à son « élève ». Il dépendra de la signification qu’il choisira de donner au terme « djihad ». Pire : faute d’imams (bénévoles) en nombre suffisant, les détenus musulmans se fient à des référents qui n’ont qu’une connaissance très rudimentaire et pour le moins partiale du Coran.
Pour ceux qui considèrent le djihad (petit djihad) comme une guerre sainte contre les mécréants, il sera très facile de pousser leurs élèves vers le radicalisme religieux avant de faire basculer dans le terrorisme ceux qui sont le plus en colère contre le système démocratique occidental. La haine de l’Occident et de la police est d’ailleurs le principal composant et ressort de leur détermination.
Par opposition, les autres choisissent d’enseigner le grand djihad. Celui qui consiste à lutter contre soi-même. C’est à dire contre ses propres penchants à faire le mal.
D’après un rapport du député UMP Guillaume Larrivé, environ 40.000 détenus français (soit 58 % de la population carcérale) sont de confession musulmane.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/10/22/01016-20141022ARTFIG00314-un-rapport-explosif-sur-l-islam-radical-dans-les-prisons-francaises.php
On comprend alors pourquoi les terroristes français ont pour beaucoup fait un séjour (ou plusieurs) en prison et qu’ils y ont été radicalisés et formatés pour le « petit » djihad !
Pourquoi les autorités françaises s’évertuent-elles à combattre les conséquences que sont la violence dans les cités et le radicalisme religieux, sans jamais s’attaquer aux causes réelles que sont le chômage et le sentiment d’exclusion sociale ?
Enfermés dans des cités qui ne leur offrent aucune perspective d’avenir, certains cèdent aux mirages de l’argent facile. Lorsqu’ils sont arrêtés, la société se débarrasse d’eux en les envoyant en prison. Faute d’encadrement suffisant dans les prisons, ils sont livrés à eux-mêmes et à des prédicateurs qui n’ont aucun mal à leur promettre un meilleur sort.
En tout cas, force est de constater que la guerre menée par les pays occidentaux contre le terrorisme islamiste ne fait en réalité que renforcer la détermination de tous ces jeunes candidats au martyre.