"Une école à toit" : occupations d'écoles à Lyon

Le 20 novembre dernier, à l'occasion du 25è anniversaire de la convention des droits de l'enfant, neuf écoles réunies dans le collectif "Jamais sans toit" ont été occupées pour loger des enfants scolarisés et leur famille dans les gymnases et dans d'autres locaux. Ces occupations persistent deux semaines plus tard dans 5 écoles de Lyon et de Vaulx-en-Velin. Elles ont pour but d'interpeller les pouvoirs publics sur cette situation inacceptable mais aussi d'héberger provisoirement ces familles.
À l'école Victor-Hugo dans le 1er arrondissement, les parents et riverains se relaient pour dormir chaque nuit dans le gymnase de l'école avec les familles hébergées ou pour être présents le matin et le soir.
Le discours de la préfecture du Rhône oscille entre négation du problème ("la plupart de ces enfants ne dorment pas dehors" : effectivement, ils dorment dans une voiture ou abrités sous une bâche !) et culpabilisation ("si nous logeons ces familles relativement favorisées puisqu'elles arrivent à scolariser leurs enfants, ce sera au détriment de cas bien plus graves"). Ces familles reviennent pourtant chaque soir dormir au gymnase dans des conditions qui paraissent bien spartiates aux habitants du quartier qui y dorment ! quant à la limitation des places d'hébergement, elle n'est réelle que tant que la réquisition de logements vides reste un gros mot pour les pouvoirs publics.
 Dans les faits la préfecture joue la montre, renvoyant de semaine en semaine la résolution partielle du problème. Le jeudi 4 décembre, quelques solutions de logement provisoire ont tout de même été apportées par les services de l'État. Par exemple, sur les 5 familles hébergées à l'école Victor-Hugo, une sera hébergée tout l'hiver dans un village provisoire de bungalows en périphérie de l'agglomération. À l'école Jean-Vilar de Vaulx-en-Velin, ce sont 2 familles sur 3 qui en bénéficieront mais à l'école Paul-Painlevé dans le 3è arrondissement, aucune des 7 familles n'a été contactée. Le problème reste entier pour les malchanceux qui ne font pas partie du lot...
Pour l'instant, seule la presse régionale a relayé, assez régulièrement d'ailleurs, cette lutte. On peut le constater grâce à cette revue de presse : http://sud-arl.org/Convention-des-droits-de-l-enfant.html.