Croyant pouvoir se dédouaner des responsabilités parce qu'il n'a pas gouverné, le FN éructe ses dénonciations ; il devrait pourtant être plus regardant : le passé ( voire le présent) fascisant de ses dirigeants, leur admiration jamais démentie de Pétain et de Vichy, leur haine pathologique de De Gaulle et de la République, leur fréquentation récurrente de groupes et personnalités nazis, leurs provocations racistes, leur nostalgie du bon vieux temps de la colonisation, leur souhait d'une « bonne dictature » (sic) et pour finir les propos ouvertement xénophobes, antisémites, arabes et juifs confondus, anti tout de nombreux de leurs candidats qu'ils se dépêchent d'exclure, devraient suffire à les disqualifier et ridiculiser leur revendication démocrate et républicaine. S'ils n'avaient pas autant d'électeurs, on ne pourrait pas les prendre au sérieux.
Plus ou moins réunis les candidats UMP et autres jouent leur partition. Les UMP sont dans leur rôle, évitant bien de se revendiquer de leurs dirigeants, usés et porteurs de trop de casseroles. Ca n'a pas l'air de les gêner. Ils ont au moins un mérite : avoir fait le choix clair des inégalités sociales, des compromissions avec les pires dictatures, de la destruction de l'environnement, d'une politique économique basée sur des théories démenties par les faits autant que par l'examen scientifique, et de la dissoultion de la France dans l'UE et la mondialisation. Ca n'est pas grave, continuons !
Les centristes, quels que soit leur groupuscule, méritent une attention particulière.
Nous les connaissons bien, ces spécialistes du « juste milieu », bardés de certitudes polies, on peut en écouter un échantillon tous les dimanches sur France-culture de 11 à 12h.
Leurs positions politiques sont un chapelet de lieux communs à la sauce « il faut bien » ; il faut bien s'adapter au monde qui a changé en évitant soigneusement de dire « que c'est nous qui l'avons changé ». En réalité, ils ont peu ou prou les mêmes choix libéraux que les UMP, avec une nuance, de taille, ce sont des européanistes forcenés, pas du tout modérés. Les centristes sont des groupuscules extrémistes du centre.
Le PS a fait les mêmes choix idéologiques que UMP et centristes : libéralisme économique, eschatologie d'une croissance qui ne reviendra jamais, déni de l'écologie et puis, l'Europe, l'Europe, l'Europe ! Ils se sont assis sur le réferendum de 2005 en votant comme un seul homme le traité de Lisbonne. Ses caciques confondent faire de la politique avec des opérations marketting, c'est la seule explication de leur absence du grand rassemblement de la droite. Le PS ne manque pas non plus de casseroles et le PS va subir une déculotée sévère. Il le sent bien et comme d'habitude ce sera de la faute des autres, les autres de la gauche qui refusent l'unité. S'il veut une explication de son rejet et de sa défaite annoncée, il peut choisir une seule des raisons que j'ai mentionnées ici.
Depuis 1945, le PCF agonise lentement, descend marche après marche une descente à l'enfer de l'inexistence politique. Faut dire que soutenir le système totalitaire soviétique et se comporter en commissaire politique finit par lasser les meilleurs camarades. Au point qu'il n'ose plus être lui-même et que ses candidats préfèrent se revendiquer du front de gauche, voire de candidatures citoyennes soutenues par le front de gauche.
Le parti de gauche est durement secoué par son impossible alliance avec le PCF et les derniers propos pour le moins surprenants de Jean Luc Mélanchon.
EELV est d'une discretion symptomatique de son état pré-comateux, étranglé par les ambitions ministérielles des uns et un souhait impuissant de reconstruire un mouvement de gauche des autres. Je ne suis pas sûr que les adhérents adhèrent actuellement bien fort à EELV.
J'ai oublié de parler du cumul des mandats. Les personnes concernées se reconnaîtront. C'est valable pout tout le monde.
Les discours électoraux de tous ces gens vident les mots de leur sens, en font un mélange nauséeux, un gloubi glouba de bonimenteurs. On ne peut plus se dire de gauche, on ne peut plus revendiquer la Démocratie , la République, la citoyenneté tellement le sens de ces mots a été inversé.
Triste bilan ! Triste réalité !
On commence par où ?
D'autre part, un peu partout des groupes se forment, défendent des causes, comme à Notre Dame des Landes ou Sivens, contre le nucléaire ou ceci ou cela qui ne manquent pas, veulent se battre, faire entendre d'autres voix, faire savoir qu'un autre monde est possible. Les récupérateurs ne manquent pas ; trop contents d'imaginer que ces gens leur seraient «naturellement» acquis,.
Alors :
Ne pas perdre confiance. L'avenir n'est écrit nulle part et reste à construire.
Ensuite, on peut expliquer pourquoi aucun de ces partis n'aura ma voix ni celles de beaucoup d'autres électeurs.
Après : participer aux groupes locaux, en prenant quelques précautions :
Aucun recyclage des déçus des autres partis, syndicats. Place aux nouveaux et aux jeunes !
Réflechir, lire, pour ne pas vouloir réinventer sans cesse l'eau tiède.
Discuter, dans le respect des uns et des autres.
Pas de recettes à appliquer.
Se méfier des trop bons sentiments qui sont souvent de fausses évidences.