Voici bientôt deux semaines que l'armée israélienne a déclenché ses frappes aériennes "humanitaires", selon les propos de Netanyahou, qui ont fait les dégâts que l'on sait. Depuis jeudi soir, la courageuse armée israélienne a décidé de frapper directement dans la ville les Gazaouis, dans leurs maisons (au moins celles qui sont encore debout), sur les plages. La courageuse Tsahal a pour principe de toujours frapper un ennemi incapable de se défendre (armée égyptienne pas du tout prête à se battre en juin 1967, Liban en pleine guerre civile déclenchée par ses complices en 1976), mais n'y revenant pas quand elle se ramasse une tannée (comme en 1969 en Jordanie face à l'OLP ou au Liban en 2006 face au Hezbollah).
Cette fois-ci, dès le 30 juin, elle prenait le prétexte de l'assassinat de trois adolescents retrouvés dans une petite localité palestinienne jouxtant la colonie dans laquelle ils avaient disparu. Dès leur enlèvement, les Palestiniens, qui n'ont pas accès à la colonie hyper surveillée, avaient été accusés. À la découverte des cadavres, les attaques aériennes quotidiennes avaient été renforcées contre Gaza, à l'autre bout du pays et le premier sinistre Netanyahou avait déclaré : "Le Hamas paiera." À ce jour, on ne connaît toujours pas les coupables et il y a fort à parier que, même si la police les connaît ou croit les connaître, l'affaire en restera là. Des martyrs, c'est tellement pratique.
Samedi, une manifestation de 30.000 personnes partait de Barbès en protestation contre l'agression et la misérable complicité de "notre" gouvernement et de ses godillots au Parlement. Au cours de cette manifestation, le groupuscule fasciste sioniste la Ligue de Défense Juive, a agressé à plusieurs reprises la manifestation à coups de barre de fer et de pieds de table qu'ils avaient récupéré à la terrasse d'un restaurant, terrasse qu'ils avaient ravagé. Quand des manifestants ont réagi et se sont défendus, nos courageux sionistes sont allés se réfugier derrière des CRS qui avaient assisté à toute la scène jusque là sans jamais intervenir. Ils ont dû alors se souvenir qu'ils étaient des "gardiens de la paix", car nos joyeux porte-gourdins patentés ont commencé à intervenir pour protéger ces "honnêtes citoyens" contre les vilains "amoureux des arabes". Alors que les événements ont été dénoncés avec force et indignation par de nombreux médias étrangers, dont le Daily Mail d'ordinaire peu enclin à s'en prendre à des forces de police et des sionistes, et qu'une vidéo montrant les événements a été certifiée par la police elle-même, aucune enquête publique n'a été à ce jour ouverte ni la LDJ ne serait-ce que menacée d'interdiction.
Pire, le Premier ministre Manuel Valls a donné aux préfets et au ministre de l'Intérieur "des consignes très claires sur ce sujet à Paris et aussi sur toute la France". Le sujet est très simple : interdiction de manifester sur Gaza en France. C'est ainsi que la préfecture de Paris a annoncé l'interdiction de la manif prévue dimanche prochain à Barbès.
Après avoir trahi ses engagements électoraux, après avoir désigné comme Premier ministre le candidat le plus droitier des primaires socialistes arrivé bon dernier, le voilà qui interdit de manifester à cause d'incidents provoqués par une cinquantaine de nervis fascistes. Rappelons que les mêmes avaient tenté d'agresser Mélenchon à la manif à Paris à la suite du massacre de l'école juive de Toulouse par Mohamed Mehra.
Non contents de se rouler dans la fange de la trahison de leurs électeurs, les "socialistes" en viennent à interdire à des gens de manifester leur solidarité avec une population martyrisée par le gouvernement d'extrême-droite qui dirige aujourd'hui Israël. Et Hollande se prétend l'héritier de Jaurès. Nul doute qu'en 1914, il l'aurait fait fusillé. Son véritable ancêtre, c'est Guy Mollet, ce Premier ministre qui se fit voter par le Parlement les pleins pouvoirs en 1956 pour les remettre aux militaires avec l'avancée sociale que, comme chacun sait, cela eut pour effet en Algérie.
Manifester contre l'injustice n'est pas un droit, mais un devoir, autorisation ou pas.
Toutes et tous à la manifestation samedi 19 juillet 2014 à Barbès à 15 h. et partout où vous pouvez en France.
Dissolution immédiate de la LDJ et ouverture d'une enquête publique sur les agressions de cette organisation et du comportement des CRS à ce sujet.