Le score du front national à ces élections régionales ne peut plus être analysé comme un vote de contestation comme nous nous sommes aveuglés à le faire depuis de trop nombreuses années. C’est malheureusement un vote d’adhésion à un discours populiste nourris par la peur de l’autre. Si ce discours populiste a suffi pour rassembler aussi largement nos concitoyens c’est qu’aucune autre alternative crédible ne leur aient apparu. Et là c’est collectivement qu’il faut qu’on s’interroge. Le FN je n’ai pas besoin de vous faire de discours n’est pas la solution, toutefois une grande majorité de ses électeurs appartienne à la classe populaire et sans doute pense qu’un monde meilleur est possible avec ces infâmes au pouvoir. Ceci pour dire que l’aspiration à un monde meilleur reste crédible. Si cette masse d’électeurs s’égare de la sorte c’est aussi très certainement que nous avons perdu le contact avec eux. Alors plutôt que de se renvoyer mutuellement la responsabilité de ce désastre électoral c’est vers nos concitoyens qu’il faut nous rapprocher. Et cette fois non pas pour les convaincre que nous avons la bonne solution mais plutôt que nous allons la construire ensemble. Nous avons vu que chacun enfermé dans son dogme nous nous retrouvons groupusculaires, divisés et inefficaces. Il nous faut ensemble réinvestir les quartiers, lancer le débat, convaincre que la seule alternative crédible est celle que nous construirons tous ensemble. Pour cela, il va falloir prendre de la hauteur, faire son autocritique. L’émiettement généralisé de toutes les forces progressistes est mortifère. Au niveau politique, syndical, associatif nous avons eu à faire à une succession ininterrompue de divisions, , les unes autant que les autres, convaincues d’être la meilleure alternative. Si bien que chaque groupe devient groupusculaire, incapable de s’unir pour le moindre combat et en fin de course, n’oeuvrant au bout du compte, que pour sa propre survie. A l’heure où nous sommes nombreux à parler de démocratie participative commençons par nous appliquer à nous même ce nouveau mode d’implication dans la vie publique.
S’il y a une issue c’est tous ensemble que nous pourrons la construire et ce n’est pas en une semaine en appelant à un front républicain, vide de sens, qui ne fera que repousser encore un peu plus nos concitoyens vers le parti de la haine de la peur et de la fracture de notre société. La tâche qui se présente à nous est immense car il va falloir réinvestir le terrain, remobiliser nos concitoyens qui se sont refermés sur eux même, pour inventer une nouvelle manière de faire de la politique. Ce ne peut-être qu’un long cheminement qui va demander à chacun au delà de repenser complétement les modes d’actions passées, de s’ouvrir aux autres et de s’engager sur le long terme.
Nous sommes tous concernés : responsables politiques, syndicaux, associatifs ainsi que tous les citoyens qui croient qu’un autre monde possible, à condition que chacun ne s’enferme pas dans sa tour d’ivoire mais au contraire se débarrasse des solutions toutes prêtes de son parti, de son syndicat, de son association, de son groupe d’amis pour se dire que l’issue est à construire avec tous.
Si ces réflexions vous interpellent et vous semble receler une certaine pertinence nous pourrions nous retrouver pour en débattre de vives voix et sait-on jamais peut-être se mettre au travail.
YVES SCANU
Citoyens
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