Lettre de rappel au Maire de ma commune,
qui après les crimes de Janvier à Paris,
avait cru bon de déclarer à la presse locale
« les musulmans ne peuvent pas s’intégrer »
et à laquelle en Novembre je ne change pas un mot.
Mots à Maux…
Monsieur le Maire, Je m’oblige à croire que vos propos rapportés dans les colonnes de la presse régionale après les crimes commis à Paris le 7 Janvier, étaient tenus sous l’emprise d’une certaine ivresse émotionnelle, sinon, vous prenez là d’imprudents raccourcis, et servez à la louche la doxa nauséabonde de quelques milieux connus, dont nous connaissons les sentences.
Ce qu’il faut en effet ignorer pour tenir de pareils propos, le Musulman de chez nous, ne se réclame pas de ces terroristes illuminés et criminels qui ont pris le Coran en otage.
Si une extrême vigilance est de mise ; Point d’amalgame simpliste, au risque de voir des replis nationalistes aussi intolérables chez nous qu’ailleurs.
C’est bien sur l’écroulement du système étatique dans ce moyen orient que Daesh et ses tentacules dispersés ont germés ; Etats, dont les artificielles frontières furent dressées à la règle, du temps des protectorats, colonies et autres comptoirs Franco-Britanniques pour l’essentiel.
Alors, OUI, faisons la guerre, et en premier lieu à l’ignorance, ce terreau fertile à toutes formes de dérives, pour des jeunes en panne de futur, mais aussi la guerre au chômage, à l’exclusion etc. etc. Je sais, vaste programme, même si les reniements et la navigation à vue du gouvernement actuel, ne semblent pas nous y mener.
Monsieur le Maire, J’accueille, en un Lieu de Vie, et ce depuis une quinzaine d’années, des jeunes mineurs isolés, pour la plupart de confession musulmane, et bien ne vous en déplaise, ces garçons sont respectueux des personnes et des institutions, scolarisés, formés et diplômés, sur la presqu’île guérandaise, ils se font remarqués OUI, mais par leurs sérieux, leurs motivations et leurs volontés d’intégration, tant par leurs professeurs que par leurs employeurs.
Ma tâche est prenante, et grâce à eux, passionnante.
Nous réunissons à table : Croyants de toutes confessions, Athées et libres- penseurs. Comme quoi, l’intelligence ouvre tous les possibles.
Quant à la fondamentale liberté d’expression, elle va de parallèle avec le respect d’autrui, et ceci n’est pas contradictoire … Des notions intraduisibles chez les tyrans.
Yvonnick Crahé Escoublac